Un second:
Renée Fleming au TCE le 11.11.05
Alors je dois dire que j'y allais surtout pour entendre cette voix sublime et aussi pour m'amuser devant la diva la plus sucrée du moment! De ce point de vue je n'ai pas été déçu: broshing 100% pur hollywood, robe noire et gris rosé entre Tiepolo et de Chirico, les paillettes et la broche scintillante en plus, avec une pièce de tissu dans le bas du dos pointant vers le céant de la dame! Seule déception je n'ai pas pu voir, de là où j'étais, si la montre qu'elle abhorre sur ses dernières productions discographiques était au rendez-vous.
Bon musicalement maintenant, c'est quand même le plus important: Purcell chanté comme du Schumann faut aimer! Personellement je m'y attendais donc cela ne m'a pas choqué contrairement à mon amie qui a pu mesurer à quel point l'interprétation baroque avait fait peu de progrès depuis Beverly aux Etats-Unis. Passons aussi sur les Handel: O sleep chanté avec toute l'onctuosité possible ça passait bien, mais Endless pleasure, endless love c'était déjà d'un goût plus douteux. Je cite encore une fois mon amie: C'est quoi ces chanteuses pour qui "baroque" signifie "orné n'importe comment"?!!
Les Schumann étaient très beaux mais je n'ai pas été vraiment ému outre-mesure et de toute façon je n'y connais pas grand chose en lied donc ne m'en demandez pas plus.
Je l'ai bien plus aimée dans le repertoire contemporain: tout d'abord le très angoissant Apparition de Crumb, dans lequel sa voix cristalline et élégante faisait des merveilles! Etrangement (et malgrè la captatio de Renée avant de commencer)j'ai rarement vu une salle s'ennuyer autant à ce moment (toux, souffles de lassitude...) et pourtant elle a reçu une ovation générale: le public applaudissait-il plus la fin du morceau que l'interprétation?
Berg je n'y connais vraiment rien, donc je serai bien en mal de commenter cet Altenberg lieder si ce n'est autrement qu'en disant que cela ne ressemblait pas à l'image sonore que je me faisais de Berg!
Les bis étaient de loin les plus beaux moments de la soirée: I want magic du Streetcar de Previn écrit pour elle m'avait déjà conquis au disque et en vrai c'est encore mieux(quelle profondeur dans l'analyse!); mais surtout l'air de Marie dans Die Tote Stadt de Korngold était à tomber par terre!! Langueur, douceur, élégance, émotion, distinction, diction...
Bref Renée dans le vingtième ça déchire! Par contre pour le baroque faudra repasser!(mais bon je vais me rattraper avec le marathon Handel de Cricri au Chatelet!)