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Il catalogo è questo

28 août 2006 1 28 /08 /août /2006 18:19

2 – LA REFORME ET LES TENORS INSTALLÉS AU SOMMET
Des années 1750 à la fin du 18ème.

La réforme de l’opéra seria – interaction avec la tragédie lyrique française : 

Une nouvelle génération émerge, portée par les rôles que nous avons évoqués. Alors que nous parvenons à la seconde moitié du 18ème siècle, les ténors sont désormais quasi imposés sur scène, leur présence en tête des distributions paraît normale, auprès des castrats. Ces derniers, comme le genre opera seria de manière générale, sont assez malmenés : les idées des lumières, le triomphe de la raison particulièrement encouragé par les français peu amateurs de châtrés ne jouent pas en leur faveur – voir les perfides écrits d’Ange Goudar et d’autres observateurs français.

L’opéra français – la France est le seul pays ayant résisté sourdement aux charmes de l’opera seria, installé de Lisbonne à Stockholm en passant par Saint-Peterbourg - a toujours privilégié très largement le ténor « haute-contre », à la tessiture nettement plus aiguë et la virtuosité moins franche, au castrat. Le rationalisme français railla toujours les « incommodés » de la cour versaillaise, invités par Mazarin, et ne leur réserva pas de place lors de la création de la tragédie lyrique.

Cependant, Lully (et pour cause) mais surtout Charpentier, Campra, Mondonville ou Rameau tour à tour ne sont pas insensibles à l’école italienne, écrivant des « ariettes » vocalisantes pour leur dessus et haute-contre - ariettes sans commune mesure, tout de même, avec les impétueuses arias di bravura italiennes. Ainsi, les grands castrats et le ténor Raaff font sensation auprès du public en se produisant en récital au concert spirituel ! Et Gluck, Grétry, Piccinni renforcent l’influence italienne à l’opéra et l’opéra comique : que l’on pense à l’air « En butte aux fureurs de l’orage » du Roland de Piccinni, ou « Amour vient rendre à mon âme », d’Orphée de Gluck. La haute-contre Legros était suffisamment rompue à l’art vocal italien pour affronter ces airs qui sont, pour l’occasion, à la hauteur des meilleurs pages d’opéra seria. C’est bien normal du reste : Gluck avait simplement recyclé un de ses vieux airs italien, comme à son habitude. 

L’opera seria s’intéresse aussi à l’opéra français, en cette époque de recherche et de réforme : un sens de la continuité dans les enchaînements,  un peu plus de souplesse formelle, une implication accrue des chœurs, du ballet, de l’orchestre, des ensembles vocaux plus nombreux… Cependant, même si certains livrets sont repris, c’est en les adaptant aux typologies vocales italiennes ; hors de question de renoncer aux castrats : Hyppolite et Aricie devient Ippolito ed Aricia avec la Gabrielli , le soprano Filippo Elisi et le ténor Amorevoli en Teseo. Castor et Pollux devient I Tintaridi, avec cette fois-ci le ténor Panzacchi en Polluce. Les deux œuvres sont du grand réformateur Traetta, réforme également à l’œuvre dans son Ifigenia in Tauride…Mais c’est le contralto Guadagni qui est Oreste ! Jommelli met même en musique une adaptation du vieux Phaëton de Quinault, datant de Lully : Fetonte. La représentation est extrêmement luxueuse, mais avec avant tout une floppée de soprani masculins et féminins, là encore.

Cette réforme (souvent attribuée de façon trop simpliste à Gluck) se fait donc petit à petit de façon complexe, mais globalement la place donnée aux castrats tend à se réduire sensiblement, dans des rôles souvent dramatiquement moins riches. Néanmoins, lorsque Gluck donne des œuvres « réformées », épurées, c’est souvent le ténor qui est évacué pour se recentrer sur le couple d’amant, encore symbolisé par un castrat et une soprane : Paride ed Elena, Orfeo. Telemaco sera aussi confié au contraltiste Guadagni, premier rôle, le ténor Tibaldi étant Ulisse. En revanche, Alceste omet les castrats au profit de ce célèbre Tibaldi, tandis que la fin de carrière de Gluck, en France, exclut naturellement le castrat.

Le ténor reste l’apanage des rôles de rois, despotes finalement éclairés, les amants heureux, l’idéal de pureté et de vertu restant l’apanage du héros-castrat. Les ténors sont ainsi souvent gratifiés des pages les plus tourmentées et intéressantes ; ce sont des personnages agissants, de pouvoir et, amants malheureux, ils peuvent roucouler avec tristesse (mais plus souvent fulminer), et s’épancher dans les récitatifs accompagnés qui se font plus nombreux. 

Les nouveaux librettistes, comme Coltellini ou Verazi, écrivent ou adaptent des œuvres en phase avec ces nouvelles données dramatico-musicales, désormais bien assises. Par ailleurs, preuve du succès des ténors, les distributions en comprennent parfois deux : en tête caracolent le primo uomo (castrat), la prima donna et le ténor. Viennent ensuite le secondo uomo (castrat), la seconda donna, et, dans les derniers de la hiérarchie : le secondo tenore (Cf Aufidio dans Lucio Silla, Marzio dans Mitridate). N’oublions pas que les airs des seconds ténors parviennent pourtant largement à mettre en difficulté nos interprètes actuels !

Dès 1747, on pouvait voir des opéras afficher deux ténors, par exemple L’Adriano in Siria de Latilla, donné au San Carlo avec Pinacci et Babbi. En 1742, c’était l’Andromaca de Leo, donné avec Albuzzi et Barbieri.

L’opéra réformé par Jommelli, Traetta, Gluck, Salieri, Mozart, J.C. Bach, fait donc la part belle aux ténors, encore de tessiture centrale, apte à de très grands écarts sur un large ambitus, et souvent grands vocalistes. Les grands sauts d’intervalle sont toujours une spécialité, surtout pour les voix robustes moins aptes à la haute virtuosité et à la recherche de l’aigu, grande dérive du chant dès les années 1750 : cet aigu, chez les ténors, est toujours exploré en « falsettone », avec de plus en plus d’assurance, et peut se faire doux ou percutant. Mais il faut admettre que la tendance générale a porté vers une exécution toujours plus rapide des vocalises, et une chasse effrénée vers l’aigu, touchant particulièrement les soprani masculins et féminins, et entraînant la raréfaction du contralto (quasi-disparition des contralti féminins). Stylistiquement, effectivement, la réforme et les critiques à l’encontre d’un virtuosisme gratuit encouragé par le public et la surenchère des artistes trouve leur contrepoint dans un style plus mesuré. Certains chanteurs se font chantres d’un style plus épuré, teinté d’un sentimentalisme dolent, à la fin du 18ème, comme les castrats Pacchierotti, Guarducci, la soprane Todi, ou le ténor Babbini.

Le rôle de l’opera buffa :  

La parodie L’Opera Seria de Gassman, créée à Vienne en 1769 (au moment où le buffa prenait le pas sur le seria dans la ville), met en scène une troupe médiocre à la tête de laquelle se trouve un ténor caricaturé dans sa recherche gratuite de virtuosité et de suraigus (très aigus !!). On peut se dire que la caricature vise tout également les castrats, mais dans une troupe bouffe comme au Burgtheater, difficile d’en présenter un en rôle principal. Cela prouve de toute façon que le ténor avait acquis une légitimité qui le plaçait au premier rang des distributions. C’est sans doute aussi un facteur économique qui est aussi présenté : une compagnie incapable de s’offrir un primo uomo castrat, qui s’empêtre d’un ténor uniquement préoccupé d’exhiber ses triolets et ses aigus.

Signalons au passage que le développement de l’opéra bouffe a permis à des chanteurs moins doués vocalement de faire carrière, et sous le règne de la basse bouffe, castrats, cantatrices et ténors se sont fait une place. Les ténors, avec leur voix naturelle, pouvaient s’imposer sur tous les plans : comique et sérieux, et être enfin amoureux et aimés de retour, tandis que les castrats se voyait reléguer dans des rôles uniquement sérieux, qui paraissent souvent un peu fades. Les rôles de Lelio dans La Capriciosa corretta de Martin y Soler, Ferrando dans Cosi fan tutte,  Belfiore dans La Finta giardinera, Filindo dans La Fedeltà premiata de Haydn, Paolino dans Il Matrimonio segreto de Cimarosa ou Fenton dans le Falstaff de Salieri sont loin d’être des rôles faciles, et oscillent entre l’expression seria de leurs sentiments et leur participation à l’intrigue comique. De nouvelles cordes à l’arc des ténors, et une nouvelle place sur les scènes et dans le cœur du public, qui influence fatalement sur leur aura dans le « grand » genre. 

Le dernier souffle des castrats : 

Cette vague du buffa a une influence certaine, car comme nous venons de le voir les castrats y sont plus rares et en retrait. Et à Vienne, où l’empereur est plus amateur de buffa, peu de castrats sous la main. De même, le prince Esterhazy semble privilégier l’opéra buffa. Sa troupe compte donc des sopranos, basses et ténors. Si bien que lorsque son compositeur Haydn se lance dans la composition de sa première œuvre seria d’envergure, il n’a pas de castrats à disposition : dans Armida, de 1784, Rinaldo est ténor (un certain Jermoli, futur Almaviva de Paisiello), et la distribution compte encore deux autres ténors ! En comparaison, les Rinaldo de Salieri, ou Sarti, dans des œuvres datées respectivement de 1771 et 1786, sont des castrats. Pour Rossini, à Naples quelques trente années plus tard, la question ne se pose quasiment plus, et il ne recourt même pas à un contralto en travesti : son Rinaldo sera l’immense ténor Nozzari.

Tout n’est pas gagné, cependant, en ces dernières décennies du siècle : en 1778, la Scala de Milan est inaugurée avec un faste immense par un ouvrage original de Salieri, et on a recherché le luxe avec deux grandes prime donne prodigues en suraigus (Danzi-Lebrun, vocalisant sur l’accompagnement de son mari hautboïste dans « Quando irato freme », et la Balducci ) et deux célèbres castrats (Pacchierotti et Rubinelli), dans Europa Riconosciuta. Un ténor complète bien la distribution en méchant de service, mais il est clairement en retrait vocalement et dramatiquement. Les castrats n’ont pas encore laissé la place libre !

En revanche, La Fenice est inaugurée en 1792 avec I Giuochi d’Agrigento de Paisiello, où le ténor Giacomo Davide triomphe en Eraclide, un rôle de premier plan. En 1801, ce sera l’opéra de Trieste avec Ginevra di Scozia de Mayr (tout jeune) : le même Davide partage l’affiche avec une soprane et le castrat Marchesi, lui aussi dans les dernières années de sa carrière.

À la toute fin du 18ème, avec l’abandon de la pratique de la castration, la raréfaction des grands castrats (Marchesi touche à la fin de sa carrière, et seuls Crescentini et Velutti sont encore des étoiles du chant) et la critique de plus en plus marquée de leur présence en scène, les ténors prennent encore plus le devant de la scène.

Une anecdote connue montre bien que le castrat devait lutter pour garder ses prérogatives, de plus en plus osbolètes : Crescentini exigea qu’on échangeât son costume avec celui du ténor Brizzi un quart d’heure avant le lever de rideau lors d’une représentation de Gli Orazi ed i Curiazi de Cimarosa aux Tuileries, aussi mal ajusté qu’il fût, sous prétexte qu’il était plus brillant. Il était le primo uomo ! 

Velutti créé un dernier opéra d’envergure en 1824, Il Crociato in Egitto de Meyerbeer, mais il fait quasiment déjà figure de curiosité, lorsqu’il reprend l’œuvre à Londres. En revanche, les ténors belcantistes époustouflants sont légion : Mombelli, Donzelli, Vigaroni, Tramezzani, Siboni, Tacchinardi, Crivelli, Davide, Nozzari, Garcia, etc. 

On cherchera encore, dans les rôles d’amants, à substituer les castrats par des contralti en travestis, qui font leur grand retour après avoir été écartés des scènes dans la seconde moitié du 18ème, au profit des tessitures féminines aiguës. Néanmoins, elles ne survivront pas au romantisme.

Et il faudra attendre l’effacement du bel canto pour voir triompher les ténors, dans un nouveau triangle dramatique conventionnel ténor-soprano-baryton, et s’emparer définitivement des rôles d’amants. Tant pis pour eux : ce sont les barytons qui vont souvent récupérer les rôles les plus complexes et intéressants, dramatiquement, et dont les enjeux reprennent parfois ceux des grands ténors tyranniques métastasiens ! C’est sans doute à partir de ce changement que l’on a pu commencer à dire « bête comme un ténor »…

Les ténors glorieux de la seconde moitié du XVIIIème :

Anton Raaff : Acteur limité, mais chanteur mythique dans le panthéon des ténors et des belcantistes ; on pourra à son sujet se reporter au passionnant et très complet dossier consultable sur ODB .

L’avantage est de pouvoir suivre très précisément les types de rôles abordés par un ténor pendant sa longue carrière. On y notera, bien entendu, les habituels rôles métastasiens.

Gaetano Ottani, quant à lui, semble avoir mené une très belle carrière également, par exemple dans deux rôles différents (le roi Latino puis le méchant Turno) de deux versions d’Enea in Lazio de Traetta, mais relativement peu d’informations sont disponibles. Difficile de situer sa place dans le panorama de l’époque. Capable de succéder à Babbi à Naples, il est désigné par Burney comme "un maître dans sa profession, avec une voix excellente". Quelques détails supplémentaires dans ce dossier sur Le Feste d’Apollo de Gluck.

Domenico (De) Panzacchi chante Arbace aux côtés de Raaff dans Idomeneo, lui aussi en fin de carrière, ce qui lui assure aujourd’hui un minimum de notoriété. Ses airs proposent un style archaïsant avec des restes de virtuosité. Formé, comme son illustre collègue Raaff, à l’école de Bernacchi, Panzacchi semble avoir mené une carrière honorable dès les années 1740, incarnant le primo tenore de plusieurs opéras, sur diverses scènes européennes. Il est notamment Alessandro d’un Re Pastore de Guglielmi à Munich, auprès du même castrat Consoli qui participa aussi à la création du Re Pastore de Mozart. Il est en effet signalé « virtuoso de S.A.E. l’elettore di Baviera » dans les années 1760. Et il ne fallait pas être mauvais pour être invité par Farinelli à chanter dans la brillante troupe réunie par ses soins à Madrid, où il donne, en 1753, Semiramide Riconosciuta de Jommelli en compagnie de la Mingotti (rôle d’Ircano), et Demetrio du même. Il chante aussi à Dresde Romolo ed Ersilia de Hasse. L’occasion de noter que ces ténors faisaient souvent des carrières de trente à quarante ans sans sourciller ! La solidité à toute épreuve de l’école belcantiste…

Giuseppe Tibaldi fut incontestablement un chanteur de première importance, à l’échelle européenne. Il chanta dans plusieurs opere serie de Gluck : Admeto dans Alceste (1767), Ulisse dans Telemaco, Porsenna du Trionfo di Clelia pour l’inauguration du teatro Comunale de Bologne en 1763... Il crée le rôle-titre d’Antigono de Traetta, ou Marte dans sa Pace di Mercurio, et chante Toante (Thoas) dans son Ifigenia in Tauride à Vienne. On le retrouve sur plusieurs scènes vénitiennes avec les castrats Aprile ou Manzuoli dans les années 1760, dans les désormais habituels Antigono (Galuppi), Alessandro nell’Indie et Tito de la Clemenza (les deux de Scolari), ou Artabano dans les Artaserse de Scolari et Di Majo…Le plus modeste rôle d’Aceste dans l’Ascanio in Alba (1771) ne témoigne sans doute pas de tous ses talents, contrairement à Carlo Magno dans le Ruggiero de Hasse, créé en même temps, et fort exigeant techniquement.

Qu’aurait été le Lucio Silla de Mozart si le célèbre Arcangelo Cortoni, prévu à l’origine, avait pu en assurer la création ? Une toute autre œuvre, assurément. Cortoni était un très grand virtuose qui aurait pu stimuler l’imagination du jeune Mozart au même niveau que Rauzzini et De Amicis, avec les deux airs supplémentaires prévus à l’origine par le livret ! D’autant que Mozart avait déjà pu l’entendre dans l’Armida abbandonata de Jommelli. Quel dommage, vraiment. Cortoni a assumé une des toutes premières places en Europe, avec une technique d’une virtuosité hallucinante, à la hauteur d’un Raaff.

Giovanni Ansani était aussi un des ténors les plus en vue de son temps, voix douce et puissante (Burney), technique parfaite. Sa carrière fut essentiellement italienne, néanmoins il se fit entendre jusqu’à Copenhague et Berlin. Nul doute, à l’écoute des airs qui lui furent destinés qu’il était, comme ses collègues Raaff, Davide (son rival, qu’il remplaça avantageusement dans le Pirro de Paisiello) et Cortoni, un virtuose étonnant, dans des parties difficiles à soutenir aujourd’hui. Il fut l’interprète brillant des grands compositeurs de son époque : Anfossi, Cimarosa, Paisiello, avant de former la dernière grande génération belcantistes, dont Manuel Garcia, Luigi Labacle…

Matteo Babbini (Babini), élève de Cortoni, n’avait apparemment pas la facilité vocale de ses collègues, mais pouvait s’inscrire aisément dans une époque où les artistes sensibles étaient très prisés, pour la simplicité et la justesse de leur expression, aux côtés de grands virtuoses. Il fut Marco Orazio auprès des mythiques Crescentini et Grassini lors de la création de Gli Orazi ed i Curiazi de Cimarosa à Venise, en 1796. De passage à Paris, il chante aux côtés de Marie-Antoinette…L’anecdote (sans doute inventée) racontant qu’une femme, à sa mort en 1816, réclama qu’on déclouât son cercueil pour contempler une dernière fois son idole, témoigne du statut de star que les ténors avaient réussi à ériger.

Valentin Adamberger  est, à l’instar de Raaff, un exemple de grand ténor germanique qui sut s’imposer au niveau européen dans le genre italien. D’abord attaché à la cour de Munich, il parcourt l’Italie avec grand succès et va s’imposer jusqu’au King’s theatre de Londres à la fin des années 1770…. Ceci sans la permission de ses employeurs, ce qui lui vaut d’être renvoyé à son retour en Bavière. Il est alors immédiatement engagé au Wiener Hofoper, Vienne où il sera premier ténor jusqu’en 1798 ! Il y crée de nombreux rôles, souvent comiques, car c’était le répertoire principalement donné à Vienne. Néanmoins il se frotte au Tito de Giulio Sabino de Sarti, et Gluck réécrit pour lui Oreste pour ténor, dans la version viennoise d’ Iphigénie en Tauride. Mozart en parla comme d’un « chanteur dont l’Allemagne peut être fière ».

Giacomo Davide est une figure charnière de l’histoire du bel canto ; ténor à la présence intense, et au chant attaché à l’école belcantiste la plus brillante, il chanta tant des compositeurs ancrés dans le 18ème que la nouvelle école, à la fin de sa très longue carrière débutée en 1773 et encore en cours en 1813 (La Rosa bianca de Mayr à Gênes) ! Il interpréta Paisiello, Cimarosa, Sarti, Sacchini, et même Haendel, sans oublier les plus modernes Bianchi, Frederici, Zingarelli, et surtout Mayr au début du 19ème. Il faisait partie de ces vrais ténors, à la voix large mais conquérante dans l’aigu, toujours émis en falsettone. Bien qu’assez âgé il affronte encore des parties ardues dans Ginevra di Scozia, à l’inauguration du théâtre de Trieste en 1801. On fait encore appel à lui pour la première saison du teatro Carcano de Milan en 1803. Il aura pour élèves son propre fils, Giovanni, à qui il apprendra une hallucinante maîtrise de l’aigu et du suraigu et de la virtuosité la plus impétueuse, et le baryténor Andrea Nozzari, plus attaché à une certaine école du 18ème siècle. Ces deux ténors feront la gloire des opéras de Rossini, à Naples, et des premières œuvres de Pacini, Donizetti, Mayr…Ils transmettront au 19ème siècle l’art belcantiste, avant que le romantisme ne définisse un nouveau type de ténor, qui modifiera la technique et l’expression dans les années 1830 à 40.

Une page sera tournée, c’est une autre histoire.

 

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28 août 2006 1 28 /08 /août /2006 17:22

Devant la foule en délire, voilà revenue mise-à-jour et complétée la somme clementique sur le ténor seria; étant donnée la taille de l'article, je me permets de le tronçonner avec l'accord de l'auteur.

 

LE TENOR D’OPERA SERIA AU XVIIIème SIECLE
Du confident au Roi

 

Anton Raaff… Le plus fameux. 

Je me propose de présenter un panorama des ténors des 18ème siècle, dans le cadre précis du genre opera seria. On sait que ce genre a beaucoup évolué, et que la place des ténors par rapport à leurs collègues castrats et cantatrices a tout autant changé.
Malheureusement, il reste trop peu de témoignages discographiques ou d’œuvres de cette époque pour pouvoir retracer avec une grande précision, pour un amateur, l’ascension de ce type de voix, finalement triomphante chez Rossini - qui n’est que le dernier brillantissime avatar du bel canto hérité de la fin du 17ème siècle.
Essayons donc de reconstituer ce parcours, en nous arrêtant à quelques noms illustres.

 

  

 

1 - L’ASCENSION  


Au 17ème siècle : 
Le « premier opéra » resté au répertoire, L’Orfeo de Monteverdi, propose dans le rôle-titre un prototype du ténor de l’époque : très barytonnant, et virtuose – de toute façon, toutes les voix sont tenues de vocaliser aisément. Il s’agissait alors du célèbre élève de Caccini, Francesco Rasi. Déjà, cependant, les castrats avaient fait leur apparition et commençaient à étendre leur hégémonie sur les scènes lyriques naissantes. Les ténors se trouvèrent assez vite relégués aux rôles secondaires : valets, duègnes (pour les ténors aigus), subalternes…A. Scarlatti réécrivit pour le célèbre castrat Siface (une des trois-quatre stars du genre émergeant au 17ème siècle) le rôle de Mitridate, ténor à l’origine dans son Pompeo : succès immense.
Un seule rôle principal d’amant ténor a été relevé par Rodolfo Celetti dans son Histoire du Bel Canto, Alidoro dans l’Orontea de Cesti ; néanmoins le rôle est interprété par Jacobs dans son intégrale de l’œuvre…

Une forme seria bien établie – la réforme arcadienne : 
Au début des années 1700, l’opera seria, sous l’impulsion de F. Gasparini, A. Steffani, A. Scarlatti ou G. Bononcini, est déjà bien établi dans sa succession d’airs da capo et de récitatifs. L’exubérance et le foisonnement de personnages propres à l’opéra du siècle passé tendent à disparaître ; évacués, la foule des duègnes et valets, et les interventions des Dieux de l’Olympes.
Les théoriciens et mécènes regroupés dans l’Académie de l’Arcadie prônent une simplification et une réduction du nombre de personnages, s’éloignent peu à peu de la machinerie et du merveilleux, et célèbrent avec sérieux les vertus sublimes des bergers et la pureté de leur sentiments, transposés dans l’univers de cour. Le castrat, voix à la perfection inaccessible d’un paradis perdu, est l’interprète privilégié de ces modes d’expression (malgré les anecdotes salées qui émaillent leur carrière) ; il s’est déjà imposé au siècle précédent et jouit d’un statut auquel seules quelques cantatrices peuvent également prétendre.

Ces voix sont également celles qui infléchissent l’opéra vers toujours plus de virtuosité, suivies en cela par les compositeurs, le public séduit, et les voix « naturelles » bien obligées de tenter de s’adapter à la tendance – voix de femmes, ténors, basses… La virtuosité vocale atteint des sommets dès les années 20 ou 30, période à laquelle Farinelli, symbole du bel canto, débute avec le succès que l’on connaît. Le style de chant à pleine voix, héroïque, les notes répétées, trilles, staccati, deviennent des conventions d’écriture pour toutes les voix. Les ténors, avec leur voix pleine, puissante, et leur capacité de jeu, peuvent s’imposer. Maîtres d’une technique de plus en plus brillante, quelques noms réussissent à se hisser.

Pour autant, dans son  Teatro alla moda, daté de 1720, Marcello indique ironiquement les rôles destinés aux ténors en ce début du 18ème : « capitaine de la garde, ami du roi, berger, messager etc. » Les décennies suivantes verront la situation évoluer à leur avantage !

Quelques noms des années 1700-1750 : 
Un interprète parvient à se faire un nom : Francesco Borosini, qui se fit vite un nom à la cours de Vienne, chantant Fux, Caldara et Conti. Dix ans après ses débuts locaux, il occupait des rôles de premier plan et était un des mieux payés, fait exceptionnel à cette époque pour un ténor. Entre-temps il s’était essayé sur les scènes de Modène ou Venise, incarnant notamment un Bajazet de Gasparini, dont on dit qu’il influença particulièrement l’écriture du livret pour en tirer un rôle à sa mesure, annonçant ce qui sera une typologie de rôle systématiquement ténorale par la suite. Borosini, engagé par Haendel, arrive à séduire les Londoniens réputés peu amateurs de ce type de voix, lors de la saison 1724-1725, tant par son jeu et sa présence intense que pour ses capacités vocales. Pour l’occasion, Haendel lui offre des rôles de premier plan, ce qui est tout à fait nouveau pour l’époque : Bajazet dans Tamerlano (bien plus important que le rôle-titre), le méchant Garibaldo dans Rodelinda. Les tessitures haendeliennes de ses rôles l’amènent du sol2 au  mi3, même si dans les extrêmes il atteint le do2 et le la3 : un vrai baryténor, capable d’offrir des couleurs de ténor comme de baryton. Le compositeur Porsile lui réservera encore un rôle d’envergure, avec une scène de folie, dans Spartaco, exploitant à fond ses ressources dramatiques. Sa carrière sera d’ailleurs particulièrement longue, puisqu’on le crédite encore en 1747 dans Il Bellerofonte de Terradellas, soit 39 ans après ses début dans un opéra vénitien de Lotti.


D’autres ténors arrivent à se faire un nom, notamment Antonio Barbieri, très actif à Venise dans les années 1710-1740, mais aussi à Rome, et qui créa un certain nombre de rôles chez Vivaldi, Vinci, Albinoni, Porta, Hasse (Demetrio)…Ou encore, en 1733, la brillante production d’Adriano in Siria de Giacomelli, avec Farinelli. Il bénéficia du titre prestigieux de « virtuoso di S.A.S. Filippo d’Hassia Darmetad (Hesse Darmstadt) ».


Giovanni Paita, en avance sur la tendance à  venir à la manière d’un Borosini, incarne souvent les rois et des personnages dramatiquement de premier plan, dès le début du siècle. Il succède d’ailleurs à Borosini en Bajazet dans la troisième mise en musique du livret par Gasparini, en 1723. Dans les années 1710-1730, à Venise, il a l’occasion de chanter avec les jeunes Senesino, Bordoni ou Carestini dans des ouvrages de Lotti, Pollarolo, Giacomelli, Albinoni, Porpora…Il sera aussi un des premiers rois métastasiens : Cosroe dans Siroe de Vinci, après avoir été un Bajazet, ou un Berengario. Des connaisseurs comme Metastasio ou le flûtiste Quantz le louèrent chaudement, ce dernier le nommant « roi des ténors ».


Un certain Marc’Antonio Mareschi se voit confier des rôles d’envergure dramatiquement et même vocalement dans l’Olimpiade et Bajazet de Vivaldi. Sa carrière se poursuivra avec succès en Italie.
Ces (bary)ténors un peu « vieille école » ne font pas preuve d’une virtuosité de bravoure aussi débridée que les castrats ou leurs collègues des générations suivantes, mais d’une grande aisance sur leur longue tessiture, notamment ce fameux « canto di sbalzo », avec ses grands intervalles.


Néanmoins, un ténor annonce la tendance à venir, avec une voix aux possibilités plus larges dans l’aigu (sans renoncer au grave), toujours atteint en « falsettone » au dessus du sol-la3 : il s’agit d’Annibale Pio Fabri, dit « Balino ». Son art lui permet d’approcher les grands castrats et cantatrices en termes de colorature, comme en témoignent les airs extrêmement ardus composés par Vivaldi ou Haendel pour ce chanteur hors du commun. Celleti, dans son Histoire du bel canto, note que les airs de Berengario dans Lotario sont des sommets de difficultés seulement égalés par les airs composés par Hasse pour Amorevoli.


Sur les traces de Fabri marche également le très virtuose Gregorio Babbi (Balbi ?), qui chante auprès des plus grands de son époque, notamment dans les années 1740 au San Carlo avec Caffarelli, Gizziello, la Tesi …Tant et si bien que l’impresario, voyant le public lassé de toujours entendre ce même ténor, finit à la saison 1752 par lui substituer Gaetano Ottani. Babbi échappera miraculeusement, avec ses collègues, au tremblement de terre du Portugal en 1754, alors qu’il devait chanter l’Alessandro nell’Indie de Perez avec Caffarelli.


En Angleterre, débutant chez Haendel, apparaît l’étonnant John Beard. Ce musicien jouira d’une carrière fort longue en grande Bretagne, créant de très nombreux rôles haendeliens tant à l’opéra qu’à l’oratorio, où la voix de castrat était très rare, laissant la place aux voix « naturelles » :  citons, pour l’opéra, Alcina, Ariodante, Arminio, Atalanta, Berenice, Giustino. Il reprit même le rôle créé par Fabri dans Partenope, et Goffredo dans Rinaldo. Cependant il faut noter que les rôles de Beard, dans le seria restent en retrait, malgré son talent vocal et sa haute virtuosité, par rapport aux incarnations de Fabri ou Borosini, à une époque où les ténors prennent de l’importance. C’est dans l’oratorio qu’il trouve des emplois de premier plan. Plus tard, il participe à la création de plusieurs opéras de Arne, notamment la version de 1753 du délectable Alfred, puis tardivement, en fin de carrière, Artabanes dans Artaxerxes, ces deux œuvres étant chantées en langue anglaise, mais répondant plus ou moins à des canons musicaux italiens.

Haendel sera également convaincu par le ténor Giovanni Battista Pinacci, pour qui en 1731 il remonte enfin son Tamerlano, trouvant un Bajazet à la hauteur de Borosini, ainsi que des rôles initialement dédiés à Fabri. Il lui écrit des rôles consistants, dramatiquement et vocalement, dans Ezio et Sosarme. Pinacci reprend ensuite sa brillante carrière italienne, chantant à Venise dans les rôles qui commencent à s’imposer aux grands ténors : Cosroe, Bajazet, Alessandro, dans des mises en musique de Pollarolo, Hasse…Il reprend en 1747 le rôle de Fenicio dans Demetrio, écrit par Hasse pour Barbieri.

Angelo Amorevoli est un des plus grands ténors du 18ème siècle, ce dont atteste les distributions où il apparaît, dans de tous premiers rôles. Il chante déjà, à quatorze ans, dans la Dalisa de Hasse à Venise ! Sa carrière fulgurante le porte dans toute l’Italie, Londres, et Dresde où il s’établit longuement et chante beaucoup d’œuvres de Hasse, établi sur place et faisant de la cour dresdoise un des centres musicaux les plus brillants d’Europe. Amorevoli participe aux longues festivités de juin 1747 célébrant un double mariage princier, interprétant La Spartana generosa avec la Bordoni et Carestini. Hasse lui écrivit, dans un Arminio dresdois (1745), un air de tempête « qui se distingue par la longueur de ses traits vocalisés, la rapidité des groupes de notes et par son ambitus vocal (du fa2 au si bémol 3) », écrit R. Celetti dans son « Histoire du bel canto », et qui n’hésite pas à voir en lui le meilleur ténor de la première moitié du 18ème.

De même, Ottavio Albuzzi est un exemple des possibilités de ces nouveaux ténors, capables de rivaliser avec les castrats sur leur propre terrain : le rôle d’Ircano dans Semiramide de Hasse comporte, dans l’air « Talor se freme il vento », des figures virtuoses typiques comme des trilles brefs répétés, des grands sauts, et chant staccato. Il chante Artabano dans l’Artaserse de Vinci opposé à Caffarelli en 1743, à Naples, ou Fenicio dans le Demetrio vénitien du jeune Gluck en 1742.

Aux côtés des Babbi, Albuzzi, et du fameux Amorevoli, un autre ténor de très grand renom est à citer : Francesco Tolve. Il est signalé dans de nombreuses distributions vénitiennes sur la scène du San Giovanni Grisostomo, la plus brillante du point de vue vocal, avec tous les plus grands castrats et cantatrices de l’époque, dans les années 30 et 40. Il sera également à Londres pour chanter dans la compagnie rivale de Haendel, par exemple une Clemenza di Tito de Veracini face au Sesto de Farinelli. Il s’agit néanmoins d’un des noms qui mérite de figurer au panthéon des interprètes du 18ème siècle.

Ces derniers ténors accompagneront la nouvelle tendance et s’imposeront de plus en plus jusqu’au sommet des distributions, et dans le cœur du public, provoquant le même enthousiasme que leurs collègues castrats et cantatrices.

L’opera métastasien : les ténors s’approprient certains rôles
Car l’opéra continue d’évoluer : avec la réforme métastasienne, et les livrets au succès immenses qui sont continuellement mis en musique, de nouveaux rôles s’affirment qui seront vite très souvent attribués à des ténors : ces rois déchirés entre amour et devoir, ces rois/pères intransigeants, confrontés à de cruels dilemmes (comme Bajazet, rôle que les ténors s’étaient déjà attribués) et qui finissent en dernier lieu par « Vincer se stesso… », être vainqueur de leurs passions pour régner avec vertu et raison, faire preuve d’une abnégation sublime. 
Citons ainsi Tito dans la Clemenza di Tito, Artabano dans Artaserse, Demofoonte, Lucio Vero (opera parfois appelé Vologeso), Alessandro nell’Indie, Temistocle, dans les opéras qui portent leur nom, le même Alessandro dans Il re pastore, Cosroe dans Siroe, Antigono, etc.

Petit  à petit, les compositeurs établissent quasi systématiquement un triangle dramatique dominé par le ténor dans ce type de rôle, aux côtés d’une prima donna soprano, et d’un primo uomo, amoureux torturé et vertueux, castrat soprano (le plus souvent) : par exemple les triangles Sesto-Tito-Vitellia ( L a Clemenza di Tito), Alessandro-Cleofide-Poro (Alessandro nell’Indie), ou Lucio Vero-Vologeso-Berenice (Lucio Vero)…. Plus qu’auparavant, l’opéra belcantiste fixe des typologies vocales précises à certains types de rôles. Le triangle se fait carré avec un personnage rival (souvent UNE rivale : Creusa face à Demofoonte-Dircea-Timante, Laodice face à Cosroe-Siroe-Emira), ou personnalité de pouvoir, si ce n’est pas le ténor (Artaserse face à Artabano-Arbace-Mandane), quand on peut réunir quatre interprètes de premier plan. Même dans les livrets plus anciens ou non métastasien, on se met à rechercher cette configuration, en reprenant Griselda, Bajazet…
D
e même, les « feste teatrale » et autre « serenate » se feront souvent à trois ou quatre personnages, suivant ces schémas : voir L’Innocenza giustificata écrite par Durazzo pour Gluck sur des airs de Metastasio, avec soprano, castrat soprano et ténor (avec une épisodique seconda donna). Ou encore Le Cinesi du même Gluck (livret de Metastase).

Bien entendu, au cours des années 30 et 40, la déferlante métastasienne en cours se déroule souvent sans les ténors, leur présence au tout premier plan n’est pas encore évidente. Le premier opéra composé sur La Clemenza di Tito en 1734, par Caldara, propose ainsi un Tito contralto. Il en est de même pour l’Alessandro de la Cleofide (d’après Alessando nell’Indie) de Hasse, de 1733, confié au castrat Annibali. Significatif est le cas de l’Artabano de l’Artaserse du même Hasse, proposé à Venise en 1730 avec dans le rôle le contraltiste célèbre Nicolino (rappelez-vous, le premier Rinaldo de Haendel ! Et ainsi destinataire du célèbre « Pallido il sole ») tandis qu’en 1734, sans doute à l’occasion d’une reprise dans la même ville avec des ajouts de Galuppi, c’est Francesco Tolve qui reprend le rôle auprès de Farinelli et Caffarelli.
En 1737, l’inauguration luxueuse du San Carlo de Naples se fait avec l’Achille in Sciro de Domenico Sarro, livret de Metastase, avec le contralto Vittoria Tesi en Achille, la Peruzzi en Deidamia, et le grand ténor Amorevoli (Ulisse ?).
Enfin, des réticences locales peuvent aussi avoir leur importance : Londres ne goûte pas vraiment la voix de ténor, même après le passage de Fabri, et Beard est souvent sous employé avant de s’imposer dans l’oratorio. À Berlin, Frédéric II est féru de voix aiguës, et commande à Graun, pour l’inauguration de son théâtre, en 1742, un Cleopatra e Cesare où chantent sept soprano, un contralto, et une basse. Pas de ténor. En 1755, il y en aura tout de même un (petit) dans Montezuma du même Graun. À Rome, ce sont les castrats qui règnent sans partage depuis des décennies, les femmes étant interdites sur scènes. Ils s’approprient la plupart des meilleurs rôles masculins et tous les rôles féminins, même si les ténors ont droit de cité.

 

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26 août 2006 6 26 /08 /août /2006 23:50

La douce Caroline est actuellement maltraitée par la Poste, elle a cependant tenu à vous tenir informé des diffusions intéressantes: Laudamus te Caroline!

TELEVISION:
 
*Anna Netrebko (extraits de concert)
dimanche 27 août à 19h00 (ARTE)
 
*Eugène Onéguine de Tchaïkovski (Bastille 2003)
lundi 28 vers minuit et demi (France2)
                        
 
RADIO: 
 
*Cosi' fan tutte de Mozart (donné le 18 août 2006 au Grosses Festspielhaus de Salzbourg )
Sir Thomas Allen : Don Alfonso; Stéphane Degout : Guglielmo ; Helen Donath : Despina; Sophie Koch : Dorabella ; Ana Maria Martinez : Fiordiligi ; Shawn Mathey : Ferrando 
Orchestre Philharmonique de Vienne - Direction : Manfred Honeck
dimanche 27 à 15h [ou à 19h30 !!?] (FM)

*Concert Mozart (en direct du Royal Albert Hall à Londres, Festival Les Prom's)
Orchestre du Mozarteum de Salzbourg - Direction : Ivor Bolton
Véronique Gens : soprano - Lars Vogt : piano
lundi 28 à 20h30 (FM)

*San Giovanni Battista d'Alessandro Stradella (en direct de l'Abbatiale de la Chaise-Dieu)
Ensemble Aurora - Direction : Enrico Gatti
mercredi 30 à 21h (FM)

 

*Le Château de Barbe-bleue de Béla Bartók (donné le 13 juin 2006, Théâtre du Châtelet) [+ Daphnis et Chloé]
Choeur de l'Orchestre de Paris - Orchestre de Paris - Direction : Pierre Boulez
Jessye Norman : Judith; Peter Fried : le Duc de Barbe-bleue
jeudi à 20h (FM)

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24 août 2006 4 24 /08 /août /2006 20:38

Parceque je ne vais pas qu'au TCE, voilà l'avis que j'avais rédigé pour ce concert au Chatelêt.

Alors de retour du Chatelet après 8 heures d'opéra, je ne peux résister à  l'envie de vous faire part de mes impressions à chaud(et vu le boulot que je vais avoir à  partir de cette semaine, je ne vous les servirai jamais froides, je vous préviens).  

 

TAMERLANO 

Je ne connaissai pas du tout cet opéra, je serai donc moins pointilliste que pour Alcina. En tout cas c'est une sublime découverte!!! 

L'orchestre était un peu tendu dans la première partie; résultat, les chanteurs n'étaient pas tous très justes dès que le tempo s'accélérait et à  l'entracte je pensai que cette oeuvre ne pouvait supporter la médiocrité et que ce n'était pas une partition impérissable de Handel. Or dans la seconde partie, Rousset a repris le dessus fort des applaudissements précédents, et là cela a été LE PIED INTEGRAL!!!!! 

L'oeuvre commence assez lentement et le drame ne démarre réellement que dans la seconde partie, du coup on a droit à  des tas de lamenti et airs en demi-teintes qui ne sont pas les meilleurs que je connaisse et seraient un peu fastidieux chantés de façon juste honnête. La seconde partie elle par contre recèle des perles dans tous les genres: lamento d'Asteria ("Cor di padre"), récitatif accompagné de la mort de Bajazet, air de bravoure de Tamerlano, duo Asteria-Andronico. Voilà  des pages parmi les plus belles de Handel!! Et enfin un opéra qui ne se finit pas par un faux lieto fine et où les personnages sont réellement attristés, bien qu'une lueur d'espoir se dégage. 

Pour les blagues de livret, on remerciera les traducteurs de nous avoir placé trois fois "Encore toi?!!" dans la bouche de Bajazet façe à  celle qu'il croit l'ambassadrice d'Irene(vive le comique de répétition); mais le must de la soirée fut: 

"-Où est ta fille? 

- Sur le trone!"

suivi de: 

"La place est libre Irene!"  

Pour Bejun Metha je partai avec un a priori mitigé: son Tolomeo m'avait moyennement convaincu mais son Farnace (Mozart) m'avait enthousiasmé. Il a eu cet après-midi un peu de mal à démarrer et son péché mignon, le cafouillage, s'est manifesté plusieurs fois, mais là  Rousset a aussi sa part de responsabilité. En tout cas cela fait plaisir d'entendre un contre-ténor avec un tel volume qui prend autant à coeur l'expression du personnage, en particulier dans les récitatifs!! Son air de bravoure dans la seconde partie était par contre excellent! Les vocalises à toute vitesse (et parfois aussi dans tous les sens) depeignaient parfaitement le tyran capricieux (un peu trop même, cela tirait sur l'hystérie enfantine mais qu'importe, cela fonctionnait à merveille).

Bruce Ford ne m'a pas tout de suite charmé: vocalises lourdes et un peu pateuses au début, il s'est rattrapé de façon grandiose pour sa mort!! Je ne soupçonnais pas tant de finesse et d'intelligence chez ce chanteur auquel je finissai par m'habituer un peu trop à force de disques Opera Rara. C'était sublime et émouvant, avec mon amie nous étions frigorifiés! 

Sandrine Piau a tout déchiré dans Asteria!!! Ca le faisait grave! J'espère par ces termes traduire l'intensité de mon ravissement! Je ne sais plus quoi dire pour chanter ses louanges! Ses piani sont sublimes, son jeu très investi, son "Cor di padre", que je connaissai déjà  par son disque Opera Seria, m'a subjugué. En plus cette femme a l'air gentille et timide! Sous les ovations elle pressait d'un geste de la main ses partenaires de venir pour le récitatif! Et je me souviens aussi de la phrase d'introduction de son bis pour son concert de Motets de Vivaldi à Beaune, dans laquelle elle faisait preuve d'humour et de modestie loin de tout narcissisme, pourtant il y aurait de quoi! Vive Sainte Sandrine! 

Patricia Bardon!! Que dire là  encore! Elle n'a qu'à ouvrir la bouche pour que je me jette à ses pieds! Ses graves et tout et tout! Rhaaaaaa! Ses vocalises filées, son interprétation sensible et impliquée! Pour critiquer je dirai juste que ses aigus sont un peu limites. En tout cas son duo avec Asteria était le sommet d'émotion de la soirée (avec la mort de Bajazet)!  

Kristinna Hammarström n'a pu dévoiler qu'une partie de son talent (et de ses épaules aussi!) dans le petit, mais pas facile non plus, rôle d'Irene. Là aussi parfaite! Rien à redire! Je l'avais beaucoup aimé dans le Teseo d' Arianna in Creta, eh bien je n'ai pas été déçu de la retrouver!  

Lars Avidson enfin n'a que deux petits airs dont il s'est fort bien tiré avec un beau timbre et des vocalises bien senties.

Bref un seul regret: POURQUOI C'ETAIT PAS MIS EN SCENE?!!!!!  Bordel à cul de merde!! Je n'ai pas un instant senti passer ces 4 heures de spectacle! C'était d'autant plus rageant que, mis en scène à  Amsterdam quelques semaines plus tôt, les chanteurs n'avaient ni partition ni pupitre et jouaient à moitié sur scène! Et ce n'est pas les splendides robes de nos dames qui m'ont consolé de cette lacune visuelle pour tant de magnificiences sonores. 

Ce Tamerlano d'anthologie fut diffusé sur France Musique le 21 janvier 2006 à  19H30. La perte de la magie du concert était un peu rédhibitoire au début de l'oeuvre, et la prise de son pas top voire rabougri (merci France Musique, déjà que l'on reproche à Rousset sa direction étriqué, ça n'arrange rien!).

Et encore BRAVO à Sandrine et Christophe qui se sont vu remettre le prix de je-sais-pu-quoi-mais-ça-avait-l'air-important pour leur disque Opera Seria chez Naïve qui le mérite dix fois! 

Bon maintenant: 

ALCINA 

Malgré les coupures(le ballet des songes, le da capo du second air d'Astolfo et celui du trio du dernier acte, Bramo di trionfar comme d'hab', et le choeur du lieto fine, ça c'est pas trop grave!), Rousset nous a encore démontré tout son talent avec quelques passages contestables tout de même mais c'était compréhensible étant donné sa folle journée: "Ombre pallide" et "Non e amor ne gelosia" étaient bien trop rapides à mon goût. Je ne saurai dire si c'était déjà  le cas à  Montpellier puisque j'étais alors totalement néophyte, mais là  cela m'a plutôt géné, surtout pour l'air d'Alcina qui est sans doute mon préféré de la partition. Les solistes furent brillants: bravo au premier violon pour "Alma sospira", aux violoncelles pour "Credete al mio dolore" et aux flautini pour "Mio ben tesoro". 

Christine Schäfer ne m'a pas accroché(si ce n'est par le magnifique rideau rose de la maison de Candy qui lui servait de robe!): elle n'est pas magicienne c'est certain, mais à jouer dès le départ la carte de la femme bléssée, le personnage ne connait plus aucune évolution et y perd en épaisseur. De plus elle s'attachait surtout à chanter plus qu'à  jouer son rôle: elle avait des aigus bien sonnants et très beaux, mais son medium était avare de couleurs et de contrastes. Le tout était donc assez inégal, de la fadeur à l'intermittence de la beauté. Son "Ah mio cor" était son plus beau moment, car mise à nu par une partition minimaliste et très réduite pour l'orchestre, elle était obligée de s'investir. 

Alice Coote défaillante, Silvia Tro Santafé la remplaçait: FIOU!!! Alors c'est vrai que le timbre est assez commun et que les vocalises sont amenées de façon assez heurtées mais alors! C'est la plus beau Ruggiero que je connaisse avec Della Jones! Je ne regrette pas de n'avoir pas entendu Coote qui à Dresde était bien commune, mais alors pas du tout! Tro Santafé m'a foutu par terre! Sa voix remplissait le théâtre plus que toutes les autres, son jeu était parfait jusque dans ses airs, ses variations belles et intelligentes. Son "Verdi prati" était sublime, fin et délicat; quant à  son "Sta nell'ircana" je ne tenais plus sur mon siège! Excité comme une puce le Licida malgré 7 heures d'opéra dans la tête! JOUISSIF! De plus les cors, même s'ils ont mal commencé, étaient assez justes. Bref c'est LA révélation pour moi! J'ajouterai simplement que dans d'autres conditions, c'est à dire suite à un travail avec le chef que ne permet pas le remplacement, elle pourrait devenir un Ruggiero idéal en polissant les quelques imperfections vocales qui accompagnent son enthousiasme diabolique.

Inghela Bohlin : pour une fois, Morgana est elle aussi magicienne! J'aime passionément la tendresse de Dessay dans ce rôle, mais la prestance de Bohlin m'a enthousiasmé! Son "Tornami a vageghiar", de prière devient ordre au da capo(voilà  qui vient justifier ces da capo dramatiquement justement pour ceux qui trouvent encore que ce sont d'inutiles répétitions), son "Alma sospira" respirait l'impériosité bléssée, son "Credete al mio dolor" était enfin la souffrance d'une reine et non d'une soubrette ou de la pâle petite soeur d'Alcina. Pour le coup Morgana était ce soir le grande soeur d'Alcina! Voilà  donc une Morgana qui n'est pas un personnage secondaire: Ingela campe une magicienne "méchante"(je le met entre guillemets car la partition de Handel est suffisamment intelligente pour écarter les distinctions manichéennes du livret) mais tout aussi touchante que sa soeur.   

Il faut entendre Marijana Mijanovic au moins une fois sur scène! D'une parce que sa voix de contralto est sans doute la plus particulière et la plus belle que je connaisse dans son étrangeté, mais aussi parce que c'est une très belle femme qui a de grands talents d'actrices. Fort des commentaires de certains j'avais des craintes sur sa projection: eh bien force est de constater que du fond du second balcon, on l'entend parfaitement (sonorisation? j'ai fait attention et cela n'avait pas l'air, mais je peux me tromper). Cela dit, sa Bradamante ne m'a pas plus convaincu qu'à Beaune: seul son dernier air est vraiment à la hauteur de son génie, les deux premiers la trouvent en peine de virtuosité: ses vocalises sont très engorgées, mais ses aigus sont puissants. Là encore donc résultat inégal. 

Cassandre Berthon: eh bien on le tient notre Oberto!! Enfin une chanteuse qui n'arrive pas là comme un cheveux sur la soupe dans ce rôle et qui justifie qu'on le garde. Si son premier air était un peu trop volumineux pour une complainte, son second air respirait la joie à pleins poumons(mais pas de da capo) et son "Barbaraaa!" a évité le syndrome Katherine Fuge tout en restant très dramatique et puissant! Comme quoi l'intelligence cela sert même pour ces petits roles. Tout y était, la candeur, le ravissement enfantin puis la rage, on voyait grandir le fils à  son papa sous nos yeux. Je lui pardone même ses petites scories et son contre-mi crié à  la fin puisqu'il venait après tant de beauté dans la bravoure et que cela collait parfaitement au personnage. Par conte Cassandre, les chaussures XVIIIème c'était pas terrible.  

Jeremy Ovenden: mauvais et nasillard dans son premier air, honnête dans le second et très bon dans le dernier.  Il marche au diesel?? Plus sérieusement ce monsieur détimbre dans les vocalises(syndrome Veronica Cangemi), or comme ses deux premiers airs sont virtuoses, ben ça passe pas. Pas terrible donc mais peut sans doute mieux faire dans des rôles de ténor plus timorés vocalement.

Olivier Lalouette fut assez bon, mais je n'ai jamais adoré l'air de Melisso, vaine réprimande moraliste et assez ennuyeuse. 

Cet opéra fut diffusé sur France Musique le 1er avril 2006 à  19H30.

Et je peux enfin vous proposer ma distribution idéale pour cet opéra (que vous et les maisons de disques attendiez tous impatiemment, ne le niez pas!): 

Minko à la baguette, Gauvin en Alcina, Tro Santafé en Ruggiero, Berthon en Oberto, Bohlin en Morgana, Auvity en Oronte, Sedov en Melisso, et pour Bradamante, Mingardo ou Prina.

Licida - ce jour là j'ai compris pourquoi j'étais si heureux de vivre à Paris!  

 

Et encore merci à  Christophe pour ma plus belle journée baroque!!  

 

Ps: j'aimerai bien que le Chatelet soit aussi vide plus souvent! Cela m'a permis avec mon amie de nous replacer à  l'aise au second balcon pour les deux opéras et tout ça pour deux fois 11€ mesdames et messieurs! qui dit mieux?! 

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24 août 2006 4 24 /08 /août /2006 20:18

 

Voilà  mon p'ti avis sur cette soirée: 

 

 

L'orchestre, Kammerorchester Basel, était fort bon, et pour preuve je ne me suis presque pas ennuyé pendant les Tafelmusik de Telemann! Je n'ai pas trouvé cela passionant non plus, c'était assez répétitif mais les bassons sonnaient très juste et nous avions la chance de voir et d'entendre une archiluthiste(je savais même pas que cela existait!). Seul point noir: du deuxième balcon, j'entendai un peu trop le clavecin qui couvrait du coup les cordes, pour la mélodie c'était limite! Mais c'était sans doute du à  ma position dans la salle. Paul Goodwin est un chef que je ne connais pas du tout (je le confondai même avec un autre Paulo: Maccreesh!), mais ses partis pris étaient intéressants, surtout dans le "Scherza infida" bien plus violent et heurté que celui de Minko. 

 

David Daniels a très mal commencé: "Fammi combattere" savonné, sans volume, fade malgrè deux belles descentes vers le grave et des vélléités d'ornemantation au da capo.  En gros cela manquait franchement d'héroïsme et de mâlattitude! Son "Pompe vane di morte...Dove sei?" (Rodelinda) le trouvait bien plus en voix et même assez touchant. De très beaux aigus, de la projection cette fois et une incarnation certes assez fruste à  coté de Magdalena, mais présente tout de même. En tout cas un immense MERCI au nigaud qui a applaudi et hurlé "BRAVO!" juste entre les derniers "Vieni" et "l'alma a consolar" avant même la cadence finale! Chapeau!  Rarement le charme aura été  ce point brisé!  Le "Se infiorito" de Giulio Cesare était moins attachant. De toute façon Daniels ne m'a jamais passioné: si j'adore son interprétation dans Theodora, le reste me semble bien palôt et surtout son Rinaldo! donc pas de surprise...(en plus la cravate orange sur la chemise blanche ça faisait un peu: j'ai vomi mon déjeuner et me suis tout craspouillé! 

 

La triomphatrice de la soirée était donc Magdalena Kozena: mon a priori n'était pas mauvais mais pas délirant non plus, j'avais moyennement apprécié son Orphée mais beaucoup son disque Le Belle imagini et surtout les cantates de Handel avec Minko. Eh bien ça y est, je suis ravi!! La mort de Didon est la plus charnelle que je connaisse, la plus incarnée, la plus violente(en même temps j'en connais pas beaucoup), on sentait la chaire humaine en train de dépérir et pourtant comment ne pas être ému! Vraiment plus ça va plus j'aime Purcell! Kozena jouait intimement cette mort, on voyait son corps se contracter, son visage grimacer (depuis le second balcon!): la beauté sortant d'une situation atroce et présentée comme telle! Sublime!

 

 

Mais le meilleur restait à venir: les airs d'Ariodante. Voilà  une chanteuse qui sait ce que son texte signifie: "Amuse toi infidèle, dans les bras de ton amant. Moi, trahi par ta faute, je m'en vais me jeter dans les bras de la mort. Tantôt ombre funeste, tantôt esprit désincarné je reviendrai te punir et briser cet indigne lien." C'est la souffrance du guerrier dont l'honneur est bléssé qui est présentée ici. J'aime passionnément aussi l'interprétation de von Otter, ce sont deux facettes d'un même personnage qui sont totalement défendables: avec von Otter on entend l'être humain désespéré qui dépose son armure du guerrier dans la souffrance, avec Kozena c'est l'inverse, on ne perd jamais de vue que c'est un guerrier qui s'exprime mais on voit palpiter son coeur à travers son armure percée. C'était vraiment une approche originale du personnage(du moins pour moi): la rancoeur mélée à la souffrance et au désir de vengeance. Ariodante n'apparait plus du tout comme un être parfait qui succombe héroïquement sous le poids de la fatalité, mais comme un être humain qui ne comprend pas vraiment ce qui lui arrive. Du coup l'orchestre assez violent était tout à  fait dans le ton: Ariodante avait ce soir des echos raciniens: Ah! Je l'ai trop aimée pour ne le point haïr! Le "Doppo Notte" était un peu inférieur tout de même: j'ai trouvé Kozena plus en peine pour rendre la luxuriance de cet air. Les vocalises étaient très bien menées mais sa tessiture la limite nécessairement. La finesse psychologique n'étant pas la qualité première de cet air, l'intelligence de Kozena y faisait moins de miracle. Or dans cet air j'aime que cela sonne (Larmore) ou que cela coule de source (von Otter). 

"Scherza infida"

"Doppo notte"

 

 

Les duos à  présent: celui de Rodelinda était vraiment magnifique et effectivement Kozena essayait de diminuer sa projection pour que Daniels reste audible et c'était justifié, l'un comme l'autre étaient superbes. Façe au succès nous eûmes donc droit à trois bis: "Sound the trumpet" de Purcell que je ne connaissait pas; "To thee" de Theodora, bon ben là  forcément! Le meilleur rôle de Daniels plus Kozena ça fait des étincelles. Mais l'orgasme cela fut sur le "Pur ti miro" de Ferrari, ça se passe de mots!! 

"Pur ti miro"

 

Et pour ceux qui me croiraient pas (oh les vilains!): ce concert a été diffusé sur France Musique le mercredi 28 décembre à 20H00. 

 

Et encore merci à  tous ceux qui ne sont pas venus! J'ai pu me replacer facilement!  

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19 août 2006 6 19 /08 /août /2006 11:51

Samedi, dimanche & lundi

TELEVISION:
 
 
*Arabella de Richard Strauss (Châtelet 2002): samedi 19 août à 22h30 (ARTE)
                  Rediffusion 
                       Ch. von Dohnanyi / Peter Mussbach
                       Avec: K. Mattila; B. Bonney; Th. Hampson...
 
RADIO:
 

*Lucio Silla de Mozart (donné le 30 juillet 2006 au festival de Salzbourg): dimanche 20 à 15h (FM)
                         Roberto Saccà; Annick Massis; Monica Bacelli; V. Cangemi; J. Kleiter; S. Ferrari...
                         Choeur de la Fenice - Orchestre du Théâtre de la Fenice - direction: T. Netopil

*Festival de Saintes (concert donné le 20 juillet 2006 en l'abbatiale de l'Abbaye aux Dames) [??]: lundi 21 à 10h (FM)
                         Nick Todd; Lieder pour ensemble vocal: "Das Dörfchen" D.64; "Liebe" D.983a; "Sehnsucht" D.656; "Nachtelle" D.892;
                        
"Nachtstück" D.672; "Mondenschein" D.875; "Grab und Mond" D.893; "Totengräberslied" D.38; 
                         "Ständchen" D.920; "Der Tanz" D.826; "Die Geselligkeit" D.609
                          Egidius Kwartet - Carolyn Sampson
                          Franz Schubert:
Symphonie n°9 en ut Majeur D.944 - Orchestre des Champs-Elysées - Direction : Philippe Herreweghe

*Festival de Lucerne (en direct): lundi 21 à 20h00 (FM)
                          Franz Schubert: Symphonie n°8 en si mineur D.759 "Inachevée" - Orchestre National de France
                          Gustav Mahler: "Lieder eines fahrenden Gesellen" - Orchestre National de France - Roman Trekel
                          Piotr Ilyitch Tchaïkovsky: Symphonie n°6 en si mineur op.74 "Pathétique" - ONF
                          Direction: Kurt Masur

 

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18 août 2006 5 18 /08 /août /2006 20:11

Le premier article de Clément pour Alma oppressa: fanfares!

Ann Hallenberg à Beaune

Accompagnée de Jory Vinikour, au clavecin et au piano forte, une des meilleurs mezzo baroques actuelles, à la voix longue et agile, nous présentait un programme qui se voulait un reflet du contexte musical mozartien.

Pour cela, elle, son accompagnateur – répétiteur réputé dans plusieurs ensembles baroques – et Damien Colas, ont choisi des airs souvent inédits et fort rares. Ces extraits couvrent le genre galant, « napolitain » des années 1730, et l’esthétique seria de l’époque mozartienne, avec le dernier rondo de Sarti.

Programme très intéressant donc, de bonne qualité musicale, et dont voici le détail pour la partie vocale :

Accompagnement au clavecin :

-         Dal tuo voler dipende / air de Siroe, dans Siroe de Hasse (écrit pour Farinelli)

-         Son qual misera colomba / air de Cleofide, dans Cleofide de Hasse (écrit pour Bordoni)

-         Accompagnato et air Di quello ch’io provo / air de Ruggiero dans Ruggiero de Hasse (écrit pour Manzuoli)

-         Voi che adorate il vanto / air de Gandarte dans Alessandro nell’Indie de Holzbauer

 

 

Accompagnement au pianoforte :

-         Six Lieder (allemand et français) de Kraus

-         Deh se piacer mi vuoi / air de Vitellia dans La Clemenza di Tito de Bernasconi

-         Terribile l’aspetto / air d’Achior dans La Betulia liberata de Gassmann

-         Lungi da te ben mio / air de Rinaldo dans Armida e Rinaldo de Sarti (écrit pour Marchesi)

-         Prendi, O cara il prence armato / air tiré de Medonte de Sarti (aussi pour Marchesi ?) 

 

 

Bis :

-         Lascia la spina / air du Piacere dans Il Trionfo del tempo e del disinganno de Haendel.

 

 

 

 

Le programme début donc sur Hasse, dont les deux premiers extraits donnés sont tout de même loin de Mozart, car créés dans les années 1730. Ces airs nous permettent néanmoins d’entendre le jeune Hasse dans les années qui voient sa gloire éclore dans toute sa splendeur, et son style influencer l’Europe entière. A ce titre, ce compositeur, que Burney voyait comme un des plus unanimement reconnus et appréciés au XVIIIème, avait pleinement sa place dans le programme, d’autant que Mozart a entendu et apprécié l’art de son illustre aînée. Bien entendu, à l’époque de Mozart, le style de Hasse passait pour un peu démodé, tant dans la forme strictement métastasienne de ses opéras (arias da capo enchaînés, peu ou pas d’ensemble), que musicalement.

On pourra expliquer ainsi le succès remporté par la serenata rayonnante du jeune prodige Mozart, Ascanio in Alba, face au lourd vaisseau qu’est le Ruggiero de Hasse, en 1771. Le livret n’est, de fait, pas le plus digeste du grand Metastase –ce sera le dernier- ne ménage aucun ensemble, et le texte des airs est un peu plat. Cependant, la musique de Hasse, moins susceptible de séduire le public de son époque plus sensible aux charmes d’un jeune créateur, mérite bien plus que l’image qu’on peut s’en faire étant donné l’échec relatif de l’œuvre.

Hasse, en ces années où le langage se fait de plus en plus « classique », révèle un style qui a su évoluer par rapport aux premières années, de toute évidence. Les airs sont plein de charmes, et notamment ceux des actes II et III. Ruggiero, destiné au vieux castrat sopraniste devenu contralto, dispose d’une partie flatteuse, et clos les deux premiers actes avec fougue, par exemple avec le « Di quello ch’io provo » ici chanté.

Le style est plus ancien, mais la musique au moins aussi prenante que la partie d’Ascanio.

Commençons néanmoins par les premiers airs du concert : Dal tuo voler dipende est une délicate aria destinée à un héros injustement accusé, par sa famille, son aimée, un rôle de douce victime qui allait comme un gant à Farinelli. Siroe dépose son destin entre les mains d’Emira, vindicative amante partagée entre son amour pour Siroe et la vengeance qu’elle veut mettre en œuvre contre le père de celui-ci, Cosroe. A ce moment de l’œuvre, Siroe la met face à ce choix, car c’est Siroe qui se trouve injustement accusé de vouloir tuer son père.

Le style est typiquement du genre galant et touchant, délicatement émouvant, comme le plus fameux « Per questo dolce amplesso » d’Artaserse et destiné au même Farinelli. Au moins deux autres airs du Siroe de Hasse sont écoutables au disque, dans de bonnes versions : il s’agit des airs « Vedesti mai sul prato », à l’origine chantée par Emira, et « Spesso tra vaghe rose », de Siroe, airs attribués respectivement à Tamerlano et Andronico dans son Bajazet (le mieux est cependant d’y écouter Mingardo). Hallenberg, dans Dal tuo voler dipende, fait la preuve de sa musicalité, de la finesse de ses ornementations di grazia, et des belles couleurs variées de son timbre.

Cleofide, version de Hasse de l’Alessandro nell’Indie métastasien, a déjà été gravé intégralement pas Christie, avec Emma Kirby dans le rôle-titre. Son qual misera colomba clôt l’acte II, seul morceau de haute virtuosité destiné au rôle-titre, mais morceau redoutable, par la longueur des traits et les figures virtuoses exigées (notes battues…). Toute la scène et l’air ont été ajoutés par rapport au livret d’origine, afin de mettre en valeur la plus célèbre cantatrice de l’époque, Faustina Bordoni, épouse de Hasse.

On constate ici que le mezzo d’Hallenberg est parfaitement à son aise dans la tessiture grave de la Bordoni. Hallenberg vocalise avec aisance, essayant de donner son poids dramatique au morceau. Le da capo est très séduisant. Soulignons, dans ce morceau comme dans les autres, qu’Hallenberg sait triller de façon assez convaincante, ce qui est trop rare pour être souligné !

La scène et air Di quello ch’io provo de Ruggiero est très belle, destinée à mettre en valeur les graves du vieux castrat Manzuoli, alors en toute fin de carrière, et passé d’un soprano aigu radieux (Idaspe dans le Bajazet de Vivaldi) à un contralto solide – qui garde la trace de ce passé de soprano, clairement, cela s’entend dans la partie B. L’accompagnement au clavecin, ici, ne rend pas tous les charmes et les couleurs de l’instrumentation originale, teintée de cors mélancoliques ou de tenues de hautbois.

L’air va fort bien à Hallenberg, en termes de caractère, de tessiture (les incursions dans l’extrême grave sont soigneusement amenées), de ligne. Intéressant, par ailleurs, de constater comme Hasse a su évoluer musicalement, il ne s’agit pas d’un compositeur complètement dépassé par « l’air du temps » en 1771.

L’Alessandro nell’Indie de Holzbauer date de 1755, et Voi che adorate il vanto est un air destiné au secondo uomo de l’opéra. En y entend en effet un air de demi-caractère, dubitatif sur la fidélité des « femmes innocentes » - Erissena fait tourner Gandarte en bourrique. Hallenberg y est encore parfaite, notamment dans les quelques vocalises lentes et élégantes qui la promènent sur une assez longue tessiture. Elle y fait surtout preuve d’une belle attention aux mots, aux couleurs, au texte de Metastasio.

Les Lieder et mélodies de Kraus sont très variés de caractères. Ce compositeur touche-à-tout et novateur a légué tant de l’opéra seria italien, des pièces de chambres, que des œuvres en suédois influencées par les créations françaises (notamment Gluck), sous le mécenat de Gustave III.

Hallenberg se révèle fine mélodiste, et rappelle fugitivement sa compatriote Von Otter dans un des Lieder, de couleur et de ton (dans la troisième mélodie allemande « es war einmal »)! Son allemand et son français sont très correctes. La palette de couleurs est flatteuse, l’engagement constant dans ces belles petites pièces, pas du tout démonstratives, et qui nous amènent très clairement vers la fin du XVIIIème, du point de vu esthétique, par rapport au début du programme.

Retour à une esthétique seria plus habituelle, avec Deh se piacer mi vuoi dans la version de Bernasconi datée de 1768. Le commentateur de FM s’est excusé de n’avoir rien trouvé au sujet de ce compositeur : il ne s’est pas foulé, pour changer. Le nom est tout de même relativement connu, quand on épluche le répertoire de l’époque. L’œuvre a été composée pour Münich, où le compositeur était maître de chapelle depuis 1754, engagé par Maximilian Joseph III pour redonner son éclat à l’opéra régional, eclipsé pendant la guerre de succession autrichienne. Ainsi, Bernasconi fut chargé d’organiser les saisons du nouveau Residenzteater. Sa carrière l’avait auparavant amené sur les grandes scènes de Venise, Milan, Vienne…avec les plus grands chanteurs de son époque. En outre, la chanteuse Antonia Bernasconi, première Aspasia de Mozart et première Alceste de Gluck, était sa fille adoptive (de vrai nom Antonia Wagele), née d’un premier mariage avec l’épouse de Bernasconi, et reçut de lui son éducation musicale.

 Il serait intéressant d’en connaître l’instrumentation, mais tel quel, l’air est plutôt de tessiture grave, peu virtuose, très décidé. Vitellia y est plus fâchée qu’enjôleuse ; on y découvre une femme forte qui sait s’imposer. La coupe de l’air est un da capo classique. Sur l’œuvre intégrale, j’ai pu lire : «  La Clemenza di Tito was one of Bernasconi's final operas; it features 11 scenes of accompanied recitative, and elaborate and involved orchestrations. ~ All Music Guide ».

Il en est de même pour le « Terribile d’aspetto », seul air d’Achior (basse chez Mozart) dans L a Betulia liberata. Chez Gassmann en 1772, c’est un soprano que l’on entend, dans un morceau où l’on retrouve d’abord le texte déclamé, avant une explosion de divisions très profuses, comme dans plusieurs numéros de l’époque. Pour être séduisant, on peut trouver que l’air, qui évoque la figure menaçante d’Holopherne (qui n’apparaît jamais dans ce livret), n’est pas suffisamment effrayant. Mais il manque l’orchestre pour cela, car dans la version Mozart, c’est bien l’orchestre qui crée le plus d’effet dans ce passage. Hallenberg aligne les vocalises sans faillir.

Lungi da te ben mio du Armida e Rinaldo de Sarti est incontestablement un des tubes de la fin du XVIIIème ; le castrat Marchesi, créateur du rôle de Rinaldo à St Petersbourg auprès de la grande tragédienne Todi, fit de cet air touchant un de ses chevaux de bataille, en salon notamment en s’accompagnant seul de la harpe par exemple. C’est ainsi que le sopraniste Aris Christofellis l’a gravé dans son récital « Superbo di me stesso » - mais sous la forme « Lungi dal caro bene », avec des paroles sensiblement différentes, et indiqué comme tiré de Giulio Sabino ( ???).

La simplicité et le ton sentimental de l’air sont très typique de cette époque, où l’on cherche à échapper aux excès de certains interprètes pour retrouver une certaine « pureté » expressive, dont Pacchierotti ou Guarducci, par exemple, se sont fait une spécialité. Marchesi était plutôt du genre virtuose exhubérant, néanmoins il pouvait, avec cet air faire preuve de cette « simplicité touchante » chère au dernier XVIIIème.

Toujours de Sarti, compositeur très considérable de cette époque, dans les genres bouffes et seria (le beau Giulio Sabino, son plus grand succès – toujours avec Marchesi – est disponible chez Bongiovanni) : scène tirée de Medonte. Ce Medonte, re d’Epiro est daté de 1777, créé à Florence.

On est là loin du da capo : c’est plutôt un rondo développé, forme tendant à être très prisée en ces années-là, permettant de faire montre de diverses qualités, du cantabile douloureux à la révolte virtuose contre le sort. Je ne sais pas qui a créé cet air, mais il pourrait bien s’agir du même Marchesi, ou de Pacchierotti. La tessiture en est, une fois de plus, bien longue, et Hallenberg, si ce n’est quelques fausses notes dans la dernières cadence, s’en sort encore avec maestria. 

 

Enfin, Hallenberg s’est fait une spécialité du rôle du Piacere de Haendel, et donne un très beau  Lascia la spina , parfait d’émotion maîtrisée. 

 

Un récital riche en belles découverte, et splendidement interprété ! dommage que nous n’ayons pas entendu la superbe Hallenberg épaulée d’un orchestre.

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16 août 2006 3 16 /08 /août /2006 22:52

Jamais les premières paroles de cet air n'auront été aussi vraies!!

http://www.youtube.com/watch?v=aK3IQn4tum0&mode=related&search=

Allez y sans crainte, c'est clairement libre de droits!

Je me sens une étrange affinité avec ce garçon (mais je réussi mieux les pizz!)

 

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16 août 2006 3 16 /08 /août /2006 20:37

Mon désarroi égale celui de Caroline! 

LA NAISSANCE D'OSIRIS OU LA FÊTE DE PAMILIE de Jean-Philippe RAMEAU.

A paraître le 24 août prochain :

 

 

 [non, non, je n'ai pas trouvé plus petit!]

 

 

Ballet allégorique, sur un livret de Louis de Cahusac (1706 - 1759) - qui en plus d'être librettiste, est encyclopédiste et l'auteur d'un Traité de la danse ancienne et moderne - créé pour la naissance du duc de Berry, futur Louis XVI, représenté à Versailles le 23 août 1754, puis à Fontainebleau le 12 octobre 1754.

 

Le site de La simphonie du Marais (d'ailleurs si vous voulez quelques renseignements sur Hugo Reyne et sa "Simphonie", allez voir , ou encore ) ne nous dit rien encore de ce disque. 

 

Mais voilà ce que l'on nous annonce sur le site d?un célèbre revendeur de produits estampillés culturels :

 

« Hugo Reyne à la tête de la Simphonie du Marais entame une intégrale des opéras de Rameau. La Naissance d'Osiris est le premier opus. Ce disque est aussi la première production du label "Musique à la Chabotterie ". »

 

Avec cela nous voilà bien avancés !? et un certain char s'étant envolé, nous (oui, pour me sentir moins seule, j'implique Licida dans l'affaire!) pauvres ignorants que nous sommes, qui ne connaissons guère de Rameau que Platée, Les Paladins, Les Boréades, Les Indes Galantes et puis voilà! nous ne savons que comprendre, que penser.

Qu'est-ce que c'est que cette Naissance d'Osiris ?? On nous annonce un ballet. Bon. Mais alors pourquoi le mettre en tête d'une intégrale d'opéras ?? Et si c'est chanté, qui chante ?? et quoi ?? et comment ?? et on ne voit rien d'une distribution sur la pochette (peut-être provisoire d'ailleurs). Faut-il se réjouir de cette intégrale ? Battre tambour et préparer les festivités ?? Enfin, en un mot, éclairez-nous !?  

 

C.

 

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16 août 2006 3 16 /08 /août /2006 11:02

Vous vous emmerdez à 100 sous l'heure après un bon mois de vacances?! Heureusement, Caroline et sa radio magique sont là!!

 *La Clémence de Titus de Mozart (en direct du Festival de Salzbourg): mercredi 16 à 18h (FM)
Alexandra Kurzak : Servilia; Malena Ernman : Annio; Vesselina Kasarova : Sesto; Luca Pisaroni : Publio; Dorothea Röschmann :Vitellia; Michaël Schade : Tito Vespasian
Orchestre Philharmonique de Vienne - Direction : Nikolaus
Harnoncourt

*Adélaïde de Bourgogne de Rossini (en direct de Pesaro): jeudi 17 à 20h (FM)
Daniela Barcellona : Ottone; Patrizia Ciofi : Adelaïde; Lorenzo Regazzo : Berengario; José-Manuel Zapata : Adelberto; Barbara Bargnesi : Eurice; Stefan Cifolelli : Iroldo / Ernesto
Coro da Camera di Praga - Orchestra Haydn di Bolzano e Trento - Direction : Riccardo Frizza
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