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Il catalogo è questo

20 octobre 2007 6 20 /10 /octobre /2007 23:56

Les plus fervents baroqueux attendent toujours la sortie d’un nouvel opus de l’édition Vivaldi chez Naïve avec impatience, surtout lorsqu’une distribution alléchante est annoncée. C’est ici le cas, les habitués du baroque et/ou des interprètes à succès de Vivaldi se partageant l’affiche.

 

 

Déjà, la liste des airs, et les (pénibles) vidéos marketing soulignant les qualités d’un opéra « best-of », ne laissaient pas espérer beaucoup de musique inédite. Au moins avions-nous de nouvelles interprétations à soumettre à notre oreille insatiable ! C’est cependant sans grande conviction que j’ai acheté ce disque peu après sa sortie, et j’ai tout de même envie d’en dire quelques mots.

 

 

De l’œuvre, déjà, on dira qu’il s’agit de la version légèrement modifiée par Vivaldi en 1730, pour une équipe et une occasion inconnues (en vue d’une hypothétique reprise ?). Cela fait sourire lorsqu’on peut lire les commentaires de Sardelli si attaché à présenter ses chanteurs comme des copies des créateurs ; on a de quoi être rassuré, ceci dit, de voir Agnew ne se mesurer qu’à un des cinq airs originellement écrits pour le virtuose Fabri, et de chanter à la place des 4 airs perdus 2 airs certainement plus dans ses cordes. Quoi qu’il en soit, je dirais sur ce point qu’il faut des chanteurs actuels capables de chanter leur partition, point. Car les qualités des chanteurs de départ influaient de toute façon sur l’écriture du compositeur. À nos chanteurs, ensuite, de s’approprier leur partie et de la recréer avec leurs propres variations : on n’entendra jamais la version Turcotti, et je doute que celle de Piau en soit si proche, franchement (ce qui n’est pas un jugement de valeur en soi).

 

 

Ainsi, que dire de l’œuvre ? tout d’abord, le livret. Le commanditaire de l’œuvre a apparemment exhumé une rareté de Zeno, ici légèrement adaptée (cela signifie certainement que Vivaldi prenait une distance très critique par rapport au genre seria, dont il déplorait les aspects codifiés régulièrement (private joke)) : il s’agit à mon goût d’un bon livret. L’intrigue reste lisible, un traître unique (Probo, ténor) se chargeant de mettre tout le monde dans l’embarras sans que les autres personnages n’aient grand chose d’autre à faire que tomber dans ses pièges ou réagir. Le couple principal Teodosio-Eudossa (Atenaide sous un faux nom) est flanqué d’un couple secondaire Pulcheria-Marziano. Eudossa-Atenaide est accompagnée de son père, Leontino, qui devait occuper un poids dramatique important dans la version précédente (comme souvent les pères dans le genre seria) mais qui est ici marginalisé. Si Marziano présente toutes les caractéristiques de fidélité, d'abnégation et d’idéalisme du secondo uomo métastasien, Teodosio est un primo uomo qui ne  s’inscrit pas encore dans ce modèle : c’est le personnage le plus puissant de l’opéra, qui ne voit rien venir, se montre sevère envers sa sœur et son aimée, et dont les épanchements sensibles ne sont pas très flatteusement mis en avant. C’est ainsi plus une figure de père/roi telle qu’on la connaît dans les drames de Metastase, et que l’on aurait pu voir confiée à un ténor. Mais Varane, qui vient perturber l’équilibre des couples, s’il a un côté primo uomo, se montre un peu trop soupe-au-lait, et surtout, perd la face à la fin… Ce qui explique pourtant sans doute qu’il soit le plus attachant dans l’œuvre, en tout cas par rapport à Teodosio. Il est incontestablement le plus sensible des deux. Après, la part de l’interprétation…

 

 

La musique… Et bien effectivement, beaucoup, beaucoup, beaucoup de musique connue ! Les reprises d’Orlando furioso sont nombreuses, airs d’Alcina, Bradamante, Orlando… Certains aménagements ont été faits cependant  dans les airs, et parfois, un changement de contexte (et de texte) permettent une interprétation assez différente (voir « Al tribunal d’amore »). Je ne sais pas, pourtant, pourquoi l’ensemble ne prend pas plus que ça. Les récitatifs sont développés (parfois trop ? je songe surtout à la longue exposition de Leontino, qui rebute un peu) et comme le livret intéresse, on s’y accroche assez bien. Ils permettent au moins de bien dessiner les personnages, qui ont tous au moins trois airs par ailleurs, ce qui est beaucoup ! Tous les chanteurs s’investissent dans ces récitatifs, mais l’écriture – ou le continuo ? – finit par faire paraître l’ensemble longuet. On aurait aussi pu diriger avec plus d’urgence ici ou là.

 

 

La direction a donc évidemment une grande part de responsabilité. Sardelli, dans sa notice, critique aimablement, à mots à peine couverts, son collègue Spinosi, déplorant qu’on fasse de Vivaldi « un prodige d’extravagance et de convulsions rythmico-dynamiques presque toujours arbitraires. » héhé… Il poursuit «  Vivaldi écrit ses partitions avec un soin remarquable, même dans la hâte, et l’extrême précision de ses indications dynamiques, articulatoires, et expressives nous fait clairement comprendre que toute addition, toute manipulation, doit être longuement pesée et surtout justifiée .»

De fait, on peut louer le sens du tempo de Sardelli et son ensemble : fougueux et énergique sans hystérie, en maintenant une plénitude sonore que l’on peine à trouver chez Matheus, qui a offert dans Orlando des ratages crispants, dans les airs rapides. Le « Sorge l’irato nembo » est ici mieux articulé, en comparaison, tout comme le « Nel profondo cieco mondo » (ici Varane évoque plutôt « Cieco orrore »…). Dans les airs lents ou de demi-caractère, les couleurs restent belles, tout est détaillé avec soin… Mais manquent une vraie profondeur, une véritable ambiance tantôt onirique, tantôt mélancolique, tantôt sensuelle, en somme un vrai approfondissement dramatique de ces passages (c’est ici plus flagrant que dans les airs rapides), qui finit par donner un côté un peu uniforme à l’œuvre, d’autant que les chanteurs sont alors laissés à « faire les chanteurs », malgré la cohésion de l’ensemble et la bonne volonté audible de chacun. Cela manque d’esprit, parfois cruellement.

 

 

Revenons-y plus en détails :

 

 

Romina Basso a étonné et séduit dans Motezuma, dirigé par Curtis. On l’a entendue ensuite dans des témoignages saisis sur le vif, en Tamerlano dans le Bajazet de Montpellier (pasticcio réuni par Vivaldi), où le manque de creux était compensé par une solide incarnation. De même dans Scarlatti où ses belles couleurs séduisaient. La séduction n’opérait que par intermittence dans son Megacle de Galuppi, mais il s’agissait d’un remplacement expliquant peut-être la débandade vocale…

Ici nous la retrouvons décidément très séduisante ! Le timbre est vraiment superbe, ambré, reconnaissable, frémissant et plein. Le verbe est précis et insinuant, elle sait déclamer avec éloquence. Quant à son art de la vocalisation, il est fort louable ! Ce n’est que dans les extrêmes graves de sa partie que la voix affiche une certaine faiblesse, parfois intelligemment exploitée par l’interprète, d’ailleurs (en fait, c’est le cas juste de « Nel profondo »). Son « Reggia amica » d’entrée est une petite merveille d’inspiration napolitaine. Les airs d’Orlando sont moins heureux que les inédits, mais restent très recommandables, et globalement meilleurs que la version Lemieux-Spinosi, à mon goût. Bref, son Varane, mal aimé et mauvais perdant, est bien attachant, et se voit réserver beaucoup des meilleures pages de l’œuvre.

 

 

Varane continue à courir après son Atenaide, dont il refusa un jour la main : il s’en mord les doigts ! Mais Atenaide est maintenant sur un autre coup ; elle va épouser Teodosio. Cela ne présente pas le personnage d’Atenaide - paraissant d’entrée assez soumise à son père - comme une héroïne très indépendante. De fait, le rôle ne me semble pas aller très bien à Sandrine Piau, tant dramatiquement que musicalement. Comment l’expliquer ? Les héroïnes et la musique de Haendel, plus nobles de ton et de caractère, s’accomodent sans doute mieux des fermetés du chant de Piau. Un chant habile et souple mais qui a, étrangement, toujours une certaine dureté. Il est vrai que la partie ne comporte pas de longues phrases mélodieuses, et réclame un chant tout en grâce, moelleux, une habilité de diseuse, l’alliance de sensualité, de bravoure… L’italien et la voix de Piau ne sont pas moelleux, sa grâce se passera de trilles (encore une fois), le timbre et le caractère manquent de sensualité, et en guise de bravoure, il faudra entendre à chaque variation ces notes aiguës piquées qui commencent à nous lasser, surtout lorsque, bienvenues dans un air dont l’affect se prête à ces pointes, elles viennent ensuite hérisser un air mélancolique (« Son colpevole a’ tuoi lumi »). Je pense tout simplement que les qualités de Piau ne trouvent pas leur meilleure place chez Vivaldi, malgré de nombreux moments séduisants et un engagement indéniable. Le chef porte là aussi certainement sa responsabilité, qui ne l’aide pas à ménager des atmosphères mélancoliques et introspectives. La grande scène du III est symptomatique : un grand accompagnato plutôt réussi de Vivaldi, qui devrait déboucher sur un air fantomatique et mélancolique, mais qui est ici complètement anecdotique (« In bosco romito »).

 

 

Vivica Genaux est créditée en soprano sur le livret. Héhé, c’est un détail, la voix de la chanteuse (qui a effectivement commencé à travailler sa voix comme soprano) se passant bien de qualificatif, séduisant justement par son étrangeté. Est-ce une question de prise de son ? La voix sonne en effet un peu claire, et le haut de la tessiture semble privilégié. En outre, les variations des airs font toutes valoir un aigu facile et étonnamment étendu, avec toujours un art de la vocalise incroyable, mais que reste-t-il du reste ? Pas grand chose… Les airs sont pourtant beaux, comme le court et cinglant « Qual la sua colpa sia », « Al tribunal d’amore » plus en situation que dans La Griselda – et fort bien dirigé ici – ou « M’accende amor », bien guerrier, comme il se doit, en comparaison des œillades d’Alcina dans « Alza in quegli occhi » qui l’a inspiré. Le médium et surtout le grave me paraissent plus faibles, et ce dernier étonnamment peu sollicité (quasiment pas du tout pour ainsi dire) alors qu’on sait la chanteuse prompte à exhiber toute l’étendue de sa tessiture, et la facilité et la couleur si particulière de cette partie de sa voix.

Ainsi, le chant de Genaux est ici très brillant, mais peine à accrocher vraiment, et séduire véritablement, car elle n’est pas assez incarnée vocalement, et dramatiquement… Restent quelques superbes arabesques vocales. À sa décharge, Teodosio est un rôle un peu ingrat. Et elle a quelques beaux moments jusque dans les récitatifs : j’aime l’acerbe « Prence. Ti basti esser felice ; a te non chieggo né pietà ne, conforto / Del moi fato crudel l’ultimo vanto / Questo saria l’esser da te compianto »

 

 

Celle dont on n’attendait pas tant de qualités, sans doute, parmi les plus belcantistes d’entre nous, c’était Guillemette Laurens. Sa Pulcheria, sœur charismatique de Teodosio, est sans doute le meilleur élément du disque, malgré certains défauts toujours présents. Après tout, dans une partie tout de même bien exigeante du point de vue virtuose, elle est toujours un peu limitée, tout n’est pas toujours parfaitement en place quand le trait s’éternise, va chercher un peu haut ou dans le grave, mais ce sont là des détails au regard de son expressivité. Le timbre s’est stabilisé, et la voix a une couleur à la fois noble, sensuelle, jeune et mature en même temps. La chanteuse semble avoir une maîtrise qui n’était pas toujours la sienne il y a des années ! Bien sûr, son Medoro avec Spinosi (remplacement) n’était pas bon, mais ce n’est décidément pas un emploi pour elle. Ici la tessiture et le caractère lui conviennent parfaitement, tout comme la maternelle Rustena de L a Verità in Cimento, dans un registre vocal et expressif pourtant bien différent ! Cette excellente chanteuse sait convaincre tant en sultane popote et mère-poule qu’en fière et sensuelle jeune princesse.

Son italien, son art du phrasé sont un plaisir, et ses inflexions font mouche dans tous les airs, même les passages virtuoses les plus redoutés, et ce même si on trouverait aisément des exécutions plus décoiffantes. Son « Sorge l’irato nembo » est à ce titre exemplaire : elle l’interprète en tragédienne, hallucinée, nous décrivant le spectacle de la tempête depuis la rive, alors qu’en comparaison (et sans doute en belcantiste plus scrupuleuse dans l’esprit et la lettre, mais qu’importe), Horne incarne et illustre elle-même la tempête par son chant. Laurens n’a pas le bagage technique ni la voix pour cela, et son option personnelle est admirablement intelligente et efficace. Louons aussi le beau « Te solo penso ed amo » du III, où la chanteuse exhale une sensualité dont le chef n’a apparemment pas eu l’idée, tant le décalage avec l’orchestre est ici patent. Enfin, l’agité « Più non vuo mirar quel volto » nous fait entendre l’évidence : ces parties typiques de la Girò trouvent leur voix idéale en Laurens dont les moyens expressifs et vocaux (pour le coup) nous semblent bien correspondre à ceux de l’illustre devancière. Ainsi, son caractère tragique, capable de sensualité, sa capacité à rendre l’agitation sans heurts et sans hystérie, donnent envie de l’entendre en Griselda (certainement plus féminine que Lemieux ou Prina ! sans renoncer à l’aspect maternel), en Mitrena, en Asteria (ces dernières plus humaines et sensuelles, moins prophétiques et telluriques que Mijanovic)… Que l’on songe à elle pour Dorilla in tempe !

 

 

Paul Agnew a fait tellement de choses admirables dans le répertoire français… j’avoue aussi aimer son Infedeltà dans La Santissima Trinità , car ses défauts s’y muent en qualité pour le personne allégorique. Je trouve sa voix assez peu adaptée à la musique italienne, en terme de couleur, de langue… On ne saurait nier, pourtant, sa musicalité, et une certaine aisance technique. Cependant, dans le récital Vivaldi avec, déjà, Sardelli, il affichait des aigus assez laids, des effets expressifs dynamiques peu plaisants, une vocalisation précise mais peu élégante, et des registres medium et grave trop faibles (dans des parties de baryténor). Ici, disons que les dégâts sont limités, les exigences ne sont pas les mêmes. Il ne fait pas grande impression, même si c’est lui qui ouvre l’œuvre. Ajoutons à cela que sa voix n’en fait pas un père très crédible, mais enfin, il lui reste un certain charisme et il illustre honorablement sa partie.

 

 

À côté de lui, Stefano Ferrarri maîtrise la vocalise rapide avec une aisance qui force l’admiration, tout comme dans la Griselda. Il en ajoute même très généreusement dans les reprises ! Son rôle de traître est assez développé, il nous livre ses motivations, ses états d’âme, et ses hésitations avec précision, surtout avec l’ajout de la scène du III de la version 1730. Ferrarri manque de subtilité pour exprimer tout cela avec une grande finesse, dommage. Il reste très premier degré, se jette dans le rôle avec plein de bonne volonté, mais sans charisme particulier. Ses airs sont enlevés avec facilité, au prix tout de même de certains accrocs avec la justesse, et de notes pas toujours très belles (l’aigu n’est pas beau), mais il n’est guère marquant. Agnew a tout de même plus de présence !

 

 

Je suis un peu partagé sur Nathalie Stutzmann, que j’aime beaucoup en général, et dont j’admire la Damira dans L a Verità in Cimento de Vivaldi, avec Spinosi. Disons que les caractéristiques de son chant qui faisaient le prix de sa Damira me gênent dans le général Marziano… En effet, elle est toujours très précise, très ciselé expressivement, dans un rôle qui gagnerait à plus de simplicité, de franchise. Un secondo uomo incarne un idéal moral, de fidélité en amitié, en amour, et le chant subtil et insinuant de Stutzmann fait paraître l’amoureux calculateur… C’est vrai pour les airs du II et du III, les airs virtuoses du I étant bien enlevés (manque un brin de sourire au volubile « Al valore che prode ti preggi », pour une fois dirigé avec beaucoup d'esprit : un petit bijou). Le beau « Mio cor che prigion sei » laisse Sardelli peu inspiré, s’il a veillé aux couleurs, l’entrelac sensuel avec la voix n’a pas lieu. En outre, Stutzmann a paru plus soucieuse de faire valoir des aigus pas toujours flatteurs plutôt que le grave de sa voix, qu’on lui a auparavant reproché d’appuyer à l’excès, et qui sonne ici presque trop faible ! Une incarnation un peu frustrante, au final, un rendez-vous manqué.

 

 

On me dira que j’ai beaucoup chipoté et que, tout de même, c’est fort bien chanté, c’est un bel album, etc… Certes certes. On nous sert tellement de Vivaldi, tout de même, lequel s’autorecycle avec une capacité qui surclasse Gluck ou Rossini, que je me sens en droit d’être exigeant en achetant un énième « Sorge l’irato nembo .»

Et puis, après tout, c’est aussi une question d’humeur. De prise de son (ici bof bof je pense). En réécoutant encore et encore, j’aime mieux, mais mes impressions de départ persistent.

 

 

Enfin, je pense que globalement, la faute principale doit retomber sur le chef, trop occupé de la musique, et du cisèlement orchestral de chaque air, pour faire naître le drame dans l’ensemble comme dans le détail. On a la musique, où sont les affects ? On pourrait souhaiter plus d’articulation ici, mais surtout plus de furie là, d’imagination, d’abandon, de mélancolie, de sensualité, de vapeurs, d’humeurs en tout genre… Derniers points que Spinosi maîtrise finalement tout autrement (qu’on ne croit pas que je le prenne là en référence incontournable de la musique vivaldienne).

Encore un effort, donc. C’est bel et bon, mais on veut de l’excellent, du prenant !

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13 septembre 2007 4 13 /09 /septembre /2007 16:48

Et voici une petite introduction au nouveau disque de Bartoli proposée par Caroline.


Quelque autre étudiera cet art que tu créais*

 


 

 

« Quelque autre », ce sera donc pour nous Cecilia Bartoli et Maria est bien celle que Musset tutoyait. Je pense donc que ce nouvel album aurait pu aussi bien s’intituler « Ninette » ou encore « Marietta », mais cela a sans doute été jugé un peu trop familier et, en vérité, n’aurait peut-être pas été très accrocheur, c’est donc finalement « Maria » qui a été retenu… ce qui ne plaira pas à tout le monde. Paradoxalement, en nos temps tutoyeurs, je suis sûre que beaucoup auraient préféré un nom propre : « La Malibran » aurait sonné très bien, non ? tandis que « Maria » paraîtra plus suspect… je vais vous dire : on s’en fout de la pochette.
 
 
Voilà le programme ! (et il est copieux)
 
 
Giovanni Pacini (1796 -1867) - Irene o L'Assedio di Messina (Atto II, Scena ultima e stretta - Irene)
Se il mio desir... Cedi al duol
            Ira del ciel
 
Giuseppe Persiani (c.1799-1805 -1869) - Ines di Castro (Atto II, Romanza - Ines) :
            Cari giorni

Felix Mendelssohn (1809 -1847) - Scena ed aria for voice, violin solo and orchestra :
            Infelice

Manuel García (1775 -1832) - monologue opera El poeta calculista (Caballo)
            Yo que soy contrabandista

Vincenzo Bellini (1801 - 1835) - La Sonnambula (Aria e cabaletta - Amina)
Ah, non credea mirarti
Ah, non giunge

Johann Nepomuk Hummel (1778 -1837)
Air à la Tyrolienne avec variations

Manuel García (1775 -1832) - La figlia dell'aria (Atto II, Recitativo, scena ed aria - Semiramide)
            E non lo vedo... Son regina

Maria Malibran (1808 -1836) - Album Lyrique n° 6 (Chansonnette)
            Rataplan

Giovanni Pacini (1796 -1867) – Rondò de substitution pour le Tancredi de Rossini (Tancredi)
            Dopo tante e tante pene

Vincenzo Bellini (1801 - 1835) - I Puritani (Scena e cabaletta - Elvira)
 
           Oh, rendetemi la speme... Qui la voce
Vien diletto

Jacques Fromental Halévy
(1799 -1862) – Clari (Atto primo, Cavatina - Clari)
               
Come dolce a me favelli

Lauro Rossi (1812 -1885) - melodramma comico in 3 atti Amelia ovvero Otto anni di costanza (Rondò finale – Amelia)
            Scorrete, o lagrime

Maria Malibran (1808 -1836) – Rondò de substitution pour L'elisir d'amore de Donizetti (Atto II – Adina)
            Prendi, per me sei libero

Vincenzo Bellini (1801 -1835) – Norma (Atto primo, Cavatina – Norma)
Casta diva

Avec :

Celso Albelo, ténor (Elvino, Riccardo)
Luca Pisaroni, baryton-basse (Giorgio)
Maria Goldschmidt (flûte)
Robert Pickup (clarinette)
Una Prelle (harpe)
Maxim Vengerov (violon)
Ada Pesch (violon)
Daniel Pezzotti (violoncelle)
Claudio Mermoud (guitare)
International Chamber Soloists/Jurg Hammerli
Orchestra La Scintilla – Dir. : Adam Fischer

 

 

Avant d’écouter et de découvrir tout cela, j'avouerai que j'étais un peu inquiète, quand même. Qu'est-ce que c'était que cette 'Rivoluzione romantica' que les théâtres nous vendaient avant l’heure?... Il est vrai qu’il y a des mots qui suffisent à me faire peur et ce n’est certes pas celui de Révolution que je crains le plus. Et puis les accents de Cecilia n’étant pas ceux de la langueur, je la voyais déjà perdue dans un monde où l’on meurt si facilement de consomption. Cecilia, que fais-tu là ?… Fermati !… Il y a des rives où je ne te suivrai pas.

 

Mais non ! Il ne fallait pas avoir peur. Tchétchi n'est pas folle. Et ce « Maria » est tout simplement la suite logique des épisodes précédents.

Ce répertoire qu’elle nous sert là est comme remis à l’endroit et tout est à redécouvrir… ou à découvrir, puisque évidemment avec Bartoli les inédits sont là ; mais le ‘connu’ ne fait pas moins tendre l’oreille (et il fera causer, c’est sûr). L’orchestre qui joue sur instruments anciens me semble donner à entendre une musique quasi nouvelle tant elle sonne différemment de ce que j’en pouvais connaître. Et puis, ce chant-là, cette voix-là n'est certes pas ancrée dans le XIXe siècle, mais porte bien toujours ce temps d'avant. Bartoli joue encore de ces moments charnières qui font passer d'un âge à un autre, mais en sachant bien sur quel côté de la ligne du temps on s’appuie pour avancer. Tout ce qu'elle a chanté ces dix dernières années se retrouve d’une manière ou d’une autre ici. Rossini n'est pas loin, évidemment, mais ce serait trop facile et on a déjà donné (beaucoup). Ce sont aussi Haydn, Gluck, qui ont servi à construire cela. Ces scènes qui portent le sentiment, mais gardent à distance tout sentimentalisme, le disent bien (Ah ! ce Mendelssohn!). Et si 'bel canto' il y a, c'est bien encore celui des castrats que l’on peut entendre en tendant l’oreille. Le premier 'Prendi' du rondo d'Adina nous rappelle bien quelque chose, quand même, même s’il s’évanouit aussitôt. Et si ce Casta diva-là devait quelque chose à Haendel ? Bartoli prétend que c'est en chantant Cléopâtre (avec Minkowski) qu'elle a pu oser aller un peu plus loin dans l’interprétation du ressenti de l'émotion et il me semble vrai qu'à partir de là, elle nous ait donné des choses de l'ordre de l'intime qu'elle n'osait pas avant, ou plutôt qu'elle ne maîtrisait pas avant de la même manière. Et je trouve qu'ici ce qu'elle donne dans les moments doux et intimes est vraiment très beau, on entre vraiment dans la sensation, presque physique, de l'émotion, un cran plus loin et ce serait peut-être de l'impudeur.

Bref, jouée et chantée comme ça, cette musique est encore une leçon que je prends de Bartoli. Je ne sais pas comment les amateurs de Bellini et autres, eux, prendront la chose (je ne sais pas, mais je m’en doute…), mais c'est encore un superbe disque que Bartoli nous sert là et pas un disque de plus, mais quelque chose qui lui ressemble et qui fait aussi un pas de plus. Et j'aime ça!… même si je préférerai toujours le temps d’avant.

 

Oui, Alfred avait raison ; quelqu’un s’est effectivement penché sur les mêmes partitions, les traités de chant, les lettres (le camion-musée essaiera d’en faire partager quelque chose) et puis aussi sans doute peu à peu a commencé à percevoir ces autres choses qui viennent bruisser à notre oreille ces soirs où l’on veut bien admettre que parfois, en certains lieux, sous certains cieux, tous les temps se rejoignent. Au fond, c’est toujours la même histoire : apprendre, s’imprégner, comprendre pour mieux redonner à entendre, à sentire comme on dit plus justement en italien, parce que cela ne se fait pas qu’avec les oreilles. Lire, tourner les pages, essayer à petits pas pour oser recréer à son tour.

Comment chantait la Malibran ? La couleur de sa voix, ses accents, sa présence en scène, ce n’est pas à nous qu’elle les a donnés ; l’empreinte de vie qu’elle y a laissée ce sont ses contemporains qui l’ont caressée ; elle devait être forte puisque son écho suscite encore le fantasme. Mais si quelque autre a effectivement étudié son art, c’est sans doute moins pour nous proposer une évocation que pour laisser une autre trace, une autre empreinte, avec ses défauts, ses envies, ses enthousiasmes, ses couleurs et ses propres battements de vie.

 

N'était-ce pas hier qu'à la fleur de ton âge
Tu traversais l'Europe, une lyre à la main ;
Dans la mer, en riant, te jetant à la nage,
Chantant la tarentelle au ciel napolitain,
Cœur d'ange et de lion, libre oiseau de passage,
Espiègle enfant ce soir, sainte artiste demain ?*

 

C., simple ouvreuse de fil.

 

________________________

* Stances de Musset ‘A la Malibran’


 

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14 août 2007 2 14 /08 /août /2007 00:51

La prochaine intégrale vivaldienne chez Naïve sortira le 18 septembre:

En attendant le récitla Prina/Dantone et la Fida Ninfa qui devraient suivre, on pourra se précipiter sur cette rareté absolue (si ce n'est un ou deux airs chantés par Kirkby, Berganza et... Tourel (!!) au disque). La distribution va du splendide (Piau, Stutzmann, Basso, Genaux) au je-demande-à-voir (Agnew, Ferrari, Laurens). Malheureusement ce sera Sardelli à la baguette, vivaldien très honnête mais très en deça des mirifiques Dantone, Marcon et de Marchi, surtout du point de vue harmonique. La pochette me rappelle celle de la Verita in Cimento... c'est sans doute bon signe :o)

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2 juin 2007 6 02 /06 /juin /2007 00:10

Affetti barocchi

 

 

Marijana Mijanovic – Basel Kammerorchester Basel, direction S. Ciomei

 

1. Rodelinda : Menuet 
2. Rodelinda : Se fiera belva ha cinto 
3. Radamisto : Passacaille 
4. Radamisto : Gigue 
5. Radamisto : Vile ! Se mi dai vita 
6. Radamisto : Passepied, Rigaudon 
7. Radamisto : Qual nave smarrita 
8. Siroe : Ouverture 
9. Siroe : Allegro
10. Siroe : Deggio morire, O Stelle 
11. Siroe : Gigue
12. Jules César : Non e si vago e bello 
13. Jules César : Gigue 
14. Jules César : Se in fiorito 
15. Orlando : Gia per l a man d'Orlando
16. Orlando : Gia l'ebro mio ciglio
17. Orlando : Ah ! Stigie larve (Bonus)

 

 

Ca, y est, le tout premier récital de Marijana Mijanovic est sorti chez Sony Classical. C’est assez étonnant, quand on y pense, à une époque où l’intégrale de studio se raréfie, voici une artiste qui a pu en graver déjà un nombre conséquent sans avoir à pondre son dû de récitals auparavant, ce qui est pourtant le cas d’un certain nombre de ses consoeurs.

Forcément, pour une chanteuse baroque, il s’agit d’un récital Haendel. On ne sait pas trop, à part maintenant Vivaldi, sur quel autre compositeur une Major est tentée de miser, de toute façon – on voit la frilosité qui a poussé Genaux à graver un album mixte au lieu du seul Hasse. Cependant, le programme est sensiblement différent de ce que l’on voit tout le temps : aucun air de Rinaldo, par exemple.

Quoi qu’il en soit, la chanteuse me paraît tellement passionnante et personnelle que je voudrais bien entendre un énième « cara sposa » dans son interprétation. Où l’on se rend compte, aussi, à l’écoute de cet album, qu’on l’a surtout (et trop) entendue sous la direction de Curtis, ces derniers temps. La première constatation est que les défauts techniques apparus petit à petit n’ont pas disparus, mais sont plus que jamais transcendés par une liberté retrouvée. Mijanovic est épaulée énergiquement par l’ensemble et le chef, et on la sent libre, brûlante d’expression, ornant avec générosité, nuançant sans cesse…

 

Ainsi, « Se fiera belva » de Rodelinda, que l’on a découvert dans l’intégrale avec Curtis, et qu’elle chante aussi en live avec Haïm, est donné avec beaucoup plus de mordant, moins mécanique, et un da capo agréablement varié. On y sent bien toute la combativité du personnage et son volontarisme.

 

Le « Vile ! Se mi dai vità » qui suit, tiré de Radamisto, est plus vindicatif encore, et tout à fait saisissant. L’éloquence de Mijanovic permet de saisir chaque mot, et l’on se rend bien compte qu’une partie de son art tient également dans l’intensité et le charisme de sa déclamation : qu’on entende combien les exclamations « Vile ! » et les « sempre » répétés à plusieurs reprises sont percutants ! Enfin, la dernière note est un grave impressionnant…

 

Toujours dans Radamisto, « Qual nave smarrita » est une magnifique aria. L’affect y est plus mélancolique que dans le sublime « Ombra cara », ce dernier plus dangereux pour Mijanovic  avec ses longues tenues ; elle y expose d’ailleurs en live quelques problèmes d’intonation (il est très beau quand même !). Cependant je ne trouve pas que cet air soit le plus réussi de l’album. Il manque à la chanteuse l’abandon et le naturel nécessaire pour rendre la subtilité de cette page. Elle semble assez contrainte, occupée à nuancer plus que nécessaire, maîtriser avec un bonheur inégal son large vibrato et les écarts de la ligne… Là on préfèrera revenir à l’élégance, la finesse et la simplicité de Lorraine Hunt (qui interprétait l’air en version Durastanti). Même si, ici aussi, au détour d’une phrase, l’engagement (la reprise où elle s’approprie plus librement la musique et le texte), la couleur moelleuse incomparable, et la douceur d’un fil de voix maîtrisé l’emportent.

 

Le « Deggio morire » nous permet de revenir au grand style, mais ici dans une page pathétique que nous avait déjà révélé Ann Hallenberg, touchante avec Spering, et nous permettant au moins de sentir qu’il s’agissait d’une page superbe. Mijanovic y apporte ici le poids nécessaire, affirmant dès le premier vers une déclamation majestueuse et dramatique, et assumant les graves avec panache. On y décèle aussi le côté halluciné propre à nombre de ses interprétations, finalement : ses emportements, sa voix au caractère bien trempé, les dynamiques marquées et l’intensité de ses intentions me semblent sans cesse repousser le cadre des affects dépeints.

 

De Giulio Cesare, déjà interprété sur scène et enregistré dans un très beau coffret avec Minkowski, elle évite de nous resservir « Al lampo dall’armi » (qui n’est pas l’air de bravoure le plus intéressant de Haendel à mon humble avis, les deux premiers de ce récital étant plus dramatiques), ou « Va tacito e nascosto ». Elle a choisi les deux airs de badinage, de demi caractère, que sont « Non è si vago e bello » et « Se in fiorito »

Le premier est un « air de drague » tandis que le second est plutôt une séance en solo après l’ébahissement du spectacle de Cléopâtre et « V’adoro, pupille »…Les deux airs sont donc à différencier.

« Non è si vago » sonne ici tout de même un peu terne ; la couleur de la voix est étrangement mélancolique, même si parfois, à la reprise, les couleurs sont plus insinuantes, comme si César susurrait à l’oreille de Cléopâtre / Lydia. Je trouve que la comparaison avec la version Minkowski est tout de même en défaveur de cette nouvelle interprétation, moins souriante, moins jubilatoire, plus raide, et presque triste comme je le disais : c’est peut être une option, mais cela fait partie des pages lumineuses de la partition, c’est dommage à mon avis.

« Se in fiorito » me semble souffrir à peu près du même défaut (la direction a ici aussi sa responsabilité). Mijanovic n’a pas, ou plus, une voix qui se distingue par une immense souplesse ou légèreté, les effets de lié / délié sont un peu pesants. Les trilles sont exécutés, mais comme toujours avec elle, mal projetés et comme des encaissements dans la ligne de chant. Au moins ne triche-t-elle pas, en trillant réellement ! Néanmoins, dans cet air, l’interprétation, encore un peu mélancolique (la couleur sombre de la voix y est-elle pour quelque chose décidément ?), se distingue de « Non è si vago » : on entend qu’ici Cesare ne s’adresse à personne, palpite dans son coin. La reprise est plus réussie, plus heureuse, libérée, mais le sourire manque encore : on reviendra à la gravure de Minkowski, ou à Jennifer Larmore radieuse avec René Jacobs.

 

« Già per la man d’Orlando… Già l’ebro mio ciglio » suit directement, et d’emblée on sent le contralto de retour dans ses terres expressives, dans un bref récitatif accompagné magnifiquement vécu et articulé. L’air qui suit est un des moments les plus tendres et bouleversants d’Orlando, et, sans doute, de toute la production opératique de Haendel. Puisqu’il s’agit d’un solide héros ici terrassé par le sommeil, la solidité de la voix de Mijanovic, soumise à une ligne à la fois vigoureuse et abandonnée, est parfaitement idoine. La couleur sombre et moelleuse, mélancolique, sied au chevalier torturé, qui subit ici le charme plus qu’il ne s’y abandonne (comme Patricia Bardon, que j’adore dans le rôle).

 

La scène de folie d’Orlando clôt le disque en « bonus track » (quelle étrange appellation, je ne vois pas en quoi la dernière plage d’un disque de moins de 65 minutes est un bonus).

Autant dire qu’elle en est le sommet, vocalement, dramatiquement. Mijanovic y est souveraine. Chaque mot est saisissant, les dynamiques et les couleurs fascinent, et l’interprète y distille avec une intensité incroyable les diverses étapes de son voyage halluciné : certaines phrases prennent un relief descriptif captivant comme « Già solca l’onde nere… », ou l’attendrissement de « ma Proserpina piange », l’abandon suivi du « ma si ! Si, si, pupille, si », un déchirant « ho un core d’adamanto »… Les graves sont parfaitement rendus, elle ne tasse pas le dernier « ne calma il mio furor », enchaînant avec une facilité qu’aucun mezzo ou falsettiste n’aura démontré. Il n’est que sur les « no ! » répétés à la fin que l’effet me paraît discutable, mais c’est une peccadille étant donné la tenue et l’intensité de l’ensemble. Voici enfin un Roland furieux ! Il faut enfin souligner qu’ici le chef la dirige parfaitement, l’interprétation est véritablement commune – On songe à la fadeur, en comparaison, de la gravure récente Genaux/Labadie…

 

De manière générale, on louera Sergio Ciomei et le Kammerorchester Basel qui accompagnent le contralto sur ce disque. Les pages orchestrales sont bien choisies, et intelligemment espacées sur le disque, se faisant de plus en plus discrètes au cours de l’écoute. Les diverses parties des ouvertures sont séparées, évitant une trop longue pause orchestrale entre les airs : finalement il n’y a pas tant de passages non chantés que cela.

L’orchestre est nerveux, avec de belles couleurs, et une dynamique intense qui suit fidèlement la fiévreuse Mijanovic, donnant enfin l’impression de fusion qui faisait tant défaut aux Violons du Roy de Labadie, avec Vivica Genaux, trop sages, et suivant leur chemin indépendamment de la mezzo-soprane.

Néanmoins, pour entrer dans le détail, si l’intensité des pages énergiques et virtuoses du début, de la scène de folie d’Orlando, et de l’interprétation tragique de l’air de Siroe trouvent le chef et l’orchestre à leur plein avantage, les airs de demi caractères de Giulio Cesare me semblent être trop ternes. Le violon de « Se in fiorito » n’a pas une couleur flatteuse, le tout reste timoré, si l’on recherche ici une sorte de jubilation amoureuse quasi juvénile. Cependant on ne pourra que reconnaître que cette option est conforme avec l’interprétation de la chanteuse, il n’y a pas de hiatus. En outre, il me semble que le chef peine à trouver la juste respiration du « Qual nave smarrita » de Radamisto : recherchons ici aussi, donc, le manque d’abandon de cette interprétation. Enfin, je chipoterais aussi sur l’accompagnement du sublime « Già l’ebro mio ciglio », dont la légèreté ne permet aucune erreur : je trouve que les violes d’amour (on nous indique que les « violette marine » prescrites dans la partition sont introuvables aujourd’hui) manquent sensiblement de douceur et de tendresse, et surtout que l’accompagnement des autres cordes est un peu lourd. Il faut sans doute une eau du Léthé un peu « épaisse » pour endormir un chevalier de la trempe de Mijanovic. Pour autant, Christie dans ce passage-là, avec Patricia Bardon, livrait une interprétation d’une sensibilité à fendre les pierres. Ah ! Cette citation, à la cadence des violes, du récitatif d’Orlando tiré du début de l’oeuvre (« stimulato dalla gloria, agitato dall’amore… »), quelle splendeur ! Citation que l’on retrouve ici aussi, par ailleurs ; une partie de la cadence est-elle écrite ?

 

Enfin, terminons en évoquant de nouveau Marijana. Je trouve son timbre toujours aussi envoûtant. L’émission n’a pas retrouvé un soutien idéal, les couleurs et l’articulation se sont sensiblement indurés, mais j’ai encore trouvé ici la marque d’une grande personnalité, donnant libre cours à son art : celui d’une grande tragédienne. La noblesse et l’exaltation sont ses principales qualités, servies par une virtuosité toujours convaincante et une belle musicalité. Elle ose orner, varier, extrapoler vers l’aigu et le grave, là où on la sentait plus frileuse et prudente dans ses intégrales Curtis ou même dans Bajazet avec Biondi. Fi des Bradamante sans intérêt chez Haendel, il lui faut un grand cadre pour s’exprimer. On se prend à la rêver en Orlando de Haendel au disque…Pourrait-elle être celui de Vivaldi ? Ou encore le bouillant Poro de Haendel, trop peu donné (celui de Hasse lui irait sans doute bien aussi), voire Amadigi, ou enfin les rôles dédiés à la bouillonnante contralto Merighi chez Haendel (Matilde dans Lotario, Amastre dans Serse, Rosmira dans Partenope, …), Vinci (Partenope), Vivaldi (Damira)…Il est donc trop tôt pour enterrer cette artiste rare, précieuse, dans un répertoire qui souffre trop souvent d’une agitation creuse, ou a contrario d’une fadeur polie.

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29 avril 2007 7 29 /04 /avril /2007 11:25

Cela sortira le 21 mai. Voilà le programme plus qu'alléchant de ce récital:

1. Rodelinda : Menuet  
2. Rodelinda : Se Fiera Belva Ha Cinto  
3. Radamisto : Passacaille  
4. Radamisto : Gigue  
5. Radamisto : Vile ! Se Mi Dai Vita
6. Radamisto : Passepied, Rigaudon  
7. Radamisto : Qual Nave Smarrita
8. Siroe : Ouverture  
9. Siroe : Allegro  
10. Siroe : Deggio Morire, O Stelle  
11. Siroe : Gigue  
12. Jules CéSar : Non E Si Vago E Bello  
13. Jules CéSar : Gigue  
14. Jules CéSar : Se In Fiorito  
15. Orlando : Gia Per La Man D'Orlando  
16. Orlando : Gia L'Ebro Mio Ciglio  
17. Orlando : Ah ! Stigie Larve

Pour le commander et écouter des bouts: lien amazon

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27 octobre 2006 5 27 /10 /octobre /2006 12:31

LA GRISELDA

 

Opera seria en trois actes de Vivaldi,

Ecrit pour Venise, teatro San Samuele, 1735

 

Livret de Zeno révisé par Goldoni.

 

Cette intégrale, je l’attendais au tournant…j’étais revenu du concert du TCE avec des sentiments mitigés, déplorant le massacre inacceptable (et non communiqué) des récitatifs réduits à la portion congrue, et rendant l’intrigue incompréhensible, privant les airs de support dramatique et l’opéra de son rythme. J’avais aussi déploré la qualité inégale de la direction de Spinosi, et de son ensemble, sans doute trop fameux en regard de leur qualité réelle.

La distribution réservait des plaisirs tout aussi inégaux : Cangemi capable du meilleur comme du pire (le célèbre « Agitata da due venti »), Prina un peu répétitive mais engagée (la faute aux coupes et une direction uniformément agitée), Ferrari scolaire mais bien chantant, Staskiewicz en magnifique découverte malgré les limites compréhensibles dans une partie extrême, Jaroussky en pilotage automatique, Davies, jeune falsettiste à jolie voix sans graves…

Quelques moments magiques pour beaucoup qui nous laissèrent sur notre faim.

 

Les changements de distribution annoncées pour le disque furent à la fois intéressants (Lemieux à la place de Prina) et inquiétants (Kermes à la place de Staskiewicz).

 

Après maintes hésitations, pourtant, j’ai craqué ; je l’ai acheté.

 

La couverture du coffret est dans le plus pur style Naïve, figurant une anorexique voilée sur fond bleu…

 

Je n’attendais pas grand-chose du disque, et si je ne saurais le placer au sommet de la discographie vivaldienne, force est de constater que je suis plutôt agréablement surpris, sur plusieurs points.

 

L’œuvre, d’abord.

J’avais réservé mon jugement à la suite du concert, qui ne présentait, en gros, que les airs. Comme le souligne opportunément la notice de présentation, comme toujours documentée et éclairante, de Frédéric Delaméa, « …le récitatif n’est pas en reste dans la réussite de cet opéra : âme du théâtre vivaldien, il demeure un élément capital de ce langage de haute maturité du compositeur, terre dramatique inaliénable que celui-ci se réserve en toute circonstance. Face à ses rivaux, Vivaldi savait demeurer inégalable sur ce terrain, lui que l’on applaudissait y compris dans des scènes toutes entières récitées ». Je suppose que Spinosi et D. Meyer auraient dû lire ce texte avant de donner le concert du TCE…

Pourtant, les récitatifs, et leur qualité dramatique, Spinosi les aime, et sait les exalter, c’était particulièrement le cas dans son beau disque de La Verità in Cimento.

Ici donc, on retrouve enfin l’intégralité des scènes, et l’opéra reprend sa force dramatique, animé par un chef attentif et des chanteurs investis. On suit les longues scènes récitées sans ennui, et les airs judicieusement sertis dans la trame dramatique recouvrent tout leur impact, au delà de la pure beauté musicale. Elément capital, ils permettent avant tout de différencier avec finesse les divers affects traversant le rôle-titre, auquel sont dévolus cinq airs enlevés, et qui, hors contexte, paraissaient par trop univoques lors du concert.

Significativement, ici, Marie-Nicole Lemieux et Spinosi présentent des airs soigneusement différenciés de ton ; la direction est beaucoup plus contrastée d’un air à l’autre, et ainsi souvent notablement ralentie.

C’était une idée un peu étrange de confier à la bouillonnante Anna Girò le rôle de la soumise Griselda, d’autant que dans son calvaire, elle n’a pas l’occasion de s’épancher doucement, hormis un arioso au II inspiré du sublime « Sonno se pur sei sonno » du bien antérieur Tito Manlio. Mais, nous l’avons dit, l’équipe musicale a eu soin, ici, de rendre leur subtilité aux différents airs agités de Griselda. Lemieux, plus que Prina (et nous mettrons ceci sur le compte des différentes « éditions » de la partition qu’elles eurent à interpréter), donne une image féminine du personnage, rend son côté doux et soumis, ses plaintes et sa douleur. Elle sait tout autant fulminer et exprimer la rage et la révolte du personnage, qui ne se cabre contre son traitement qu’au travers de ses confrontations avec Ottone, finalement exutoire bienvenu.

 

Le personnage de Costanza paraît assez proche de celui campé par Scarlatti : Cangemi incarne la jeune princesse dans les deux œuvres, au disque. La version vivaldienne est d’une difficulté effroyable, mais les trois airs sont des joyaux, « Agitata da due venti » ayant déjà été chanté par Poulenard, Kirby, ou Bartoli avant la renaissance des opéras de Vivaldi. L’air « Ombre, larve » du III est un de ces moments suspendus et magiques, d’une grâce mélancolique typique des années 1730, qui font chavirer… oserais-je trouver que Vivaldi, ici comme dans Bajazet, a avant tout cherché à gâter son interprète, l’ahurissante Giacomazzi, et que les deux derniers airs ne tombent pas parfaitement en situation, ou plutôt la dépasse un peu dans l’expression. C’est en tout cas faire la fine bouche, car, au disque, Cangemi est excellente. On sait qu’elle peine, c’est peu dire, dans « Agitata da due venti » sur le vif, mais les facilités du studio lui permettent une interprétation quasi sans faille. Le volubile « Ritorna a lusingarmi » du I et le « Ombre, larve » du III ont perdu, passant en studio, de leur charme et de leur magie, question d’ambiance et de direction. Vocalement, cela reste très bon, et dans l’incarnation tout à fait convaincant. Ajoutons que Cangemi s’invente des ornements assez riches allant chercher dans l’aigu. Ornements nouveaux par rapport au concert, où cet aspect avait de manière générale été assez négligé (au disque, Damien Colas a fait des suggestions aux chanteurs, indique la notice. Suggestions pas forcément toujours d’un goût parfait, mais souvent prenantes et finalement bienvenues et efficaces).

 

Le rôle de Gualtiero est ici un peu en retrait, mais il faut sans doute en accuser le ténor Stefano Ferrari, qui manque là encore de personnalité et de charisme. A part un certain manque de grave, on en voit guère ce que l’on pourrait reprocher à se prestation vocale, surtout vu la façon dont il enlève le redoutable « Se ria procella » et ses interminables passages. Cet air ne manque pas de charme et d’aplomb, cependant le reste est parfois un peu scolaire : le dernier air n’est guère marquant. Par rapport au concert cependant, on le sens plus serein et régalien, et il tient son rang très honorablement au sein de la distribution.

 

J’ai déploré dans le rôle du rival Ottone qu’on ait évincé Blandine Staskiewicz, qui m’avait profondément séduit, de style, de caractère, de timbre, de maîtrise – malgré les graves limites au III et les aigus limites au II, mais à sa décharge l’écriture est assez paroxystique en terme de tessiture.

Dans ce que je connaissais d’elle, Kermes s’est toujours révélée fade, mauvaise diseuse (cantabile guimauvesque), chanteuse aux moyens intéressants, mais utilisés avec un goût bien discutable. Un premier extrait m’avait laissé dubitatif. Et bien je dois avouer qu’elle m’a ici assez surpris, au final. Plusieurs raisons à cela : je pense, tout simplement, que jouer les méchants travestis l’a beaucoup plus amusée que de jouer les prime donne en souffrance, et qu’elle a trouvé à s’exprimer dans le côté « too much », toutes notes extrêmes dehors, d’Ottone. Par ailleurs, entourée de tempérament dramatiques de la trempe de Cangemi ou Lemieux, et cornaquée par le bouillant Spinosi (on est loin de la politesse anglosaxonne de Curtis, son chef et pygmalion), elle a certainement pu sortir de certaines habitudes, facilités, et de sa réserve.

Studio oblige, elle assure des graves globalement sonores et correctes, le reste ne lui posant pas de problèmes : elle va bien sûr chercher des suraigus percutants dans des da capo hardis ; Avouons que pour une fois, cela se prête bien au rôle. On entend, bien sûr, d’autres défauts habituels : consonnes trop effacées dans les mouvements lents, souffle parfois très audible sur certaines attaques, mais l’incarnation, notamment dans les récitatifs, est tout à fait convaincante, et on lui pardonnera pour cette fois.

Ajoutons enfin que ses trois airs sont parmi les plus beaux de Vivaldi, surtout le très napolitain de style « Vede orgogliosa l’onda » du I, ondoyant et mélancolique, et le « Dopo un’orrida procella » déchaîné du III. Pour ce premier air, cependant, je chéris toujours l’interprétation enivrante de Staskiewicz en live…

 

Peu à dire des falsettistes, ici. Roberto est un rôle qui convient bien à Jaroussky, sorte d’antihéros vaguement sympathique, et un peu énervant par son côté victime, propre à beaucoup de rôles de castrat soprano – l’interprète a ici sa part de responsabilité, évidemment : il s’écoute toujours un peu chanter.. Que l’on songe à Selim de La Verità in Cimento, par exemple. La tessiture lui convient assez bien, le studio lui procurant des graves plus faciles et séduisants qu’en live. Sa partition n’est pas inoubliable, mais tout à fait plaisante, tout de même, comme « Estinguere vorrei la fiamma », auquel l’art délicat de Jaroussky se prête bien.

 

Les airs de Corrado sont également agréables, mais le poli Lestyn Davies ne dépasse guère, dans toute ses interventions, la joliesse châtiée. On croit peu à son rôle, tout de même assez secondaire. Son timbre clair est par ailleurs relativement séduisant, mais comme beaucoup de ses « congénères », il manque cruellement de graves, même en studio !

 

La direction de Spinosi, enfin, se distingue comme souvent par son souci de souligner le dramatisme de la partition, notamment via les effets rythmiques. Connu et populaire pour son côté survitaminé, souvent excessif dans les mouvements rapides, décharnant trop la substance sonore afin de souligner le squelette dynamique des airs, il trouve ici une certaine modération. Je persiste à trouve que l’ensemble Matheus sonne un peu sec, et manque de plénitude. Spinosi pourrait encore polir les phrases musicales, les couleurs être soulignées encore. Il a un peu perdu, et c’est dommage, le charme qu’il est capable de distiller sans crier gare dans certains cantabile magiques, même après un récitatif grossièrement enlevé, comme c’était le cas en concert. Les airs rapides et de demi-caractère sont en revanche mieux rendus, et nous avant déjà remarqué combien le rôle de Griselda y a gagné. Les reprises richement ornées contribuent, en outre, à donner plus de substance à l’œuvre.

Les excès entendus ça et là dans Orlando Furioso ou dans le concert de Griselda me semblent maîtrisés et aplanis en studio, c’est peut-être une impression trompeuse mais c’est tant mieux.

Par ailleurs, je pense que Spinosi aurait intérêt à s’attaquer à des compositeurs de style galant, car je pressens que la grâce et l’épanchement d’un Porpora ou d’un Hasse pourrait, finalement, mieux lui correspondre que la furie la plus typiquement vivaldienne ; c’est du moins ce qui ressort de l’écoute de ses plus belles réussites à mon sens chez le compositeur vénitien, et qui touche souvent les airs les plus « napolitains ».

 

Finalement, l’intégrale n’est pas honteuse du tout, et donne enfin de l’œuvre une image cohérente et séduisante, qui dépasse les pures splendeurs répandues par cette partition de la maturité Vivaldienne. Quelle période faste que ces années 1730 !

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15 octobre 2006 7 15 /10 /octobre /2006 12:22

Frédéric entre dans la liste des généreux contributeurs au contenu de ce blog!

 

L'automne hassien
 
Cet automne va être placé sous le signe de Hasse ce qui ne va pas déplaire aux amoureux de la période napolitaine. Ne nous réjouissons pas trop vite, pas d'intgrale d'opéra en
vue.
En attendant, on pourra se consoler avec trois sorties imminentes :
- Le récital Hasse/Haendel de Vivica Genaux, déjà disponible à l'étranger et qui apparement n'est pas mal d'après les critiques. Bien sûr, au lieu de la  cantate on aurait préféré des airs de Solimano, de l'Artaserse, de Siroe ou de Demetrio, mais bon.
- La sortie le 26 octobre (la veille de mon anniv) des Serpentes ignei in deserto,  Les Serpents de feu dans le désert  (je trouve le titre magnifique) entendu au festival
d'Ambronay l'an dernier. Les Paladins, Jérome Correas, avec entre autres Gabail, Poulenard, d'Oustrac et Expert dont je me serais personnellement passé (Hasse irait bien à
Jaroussky non ?). 1CD Ambronay Edition/Harmonia Mundi. Sans aucun doute un CD intressant.
 
 
- Enfin, Ludwig Guttler a enregistré au début de l'année avce ses Virtuosi Saxoniae un CD qui vient de sortir chez Carusavec la Missa Utlima en Sol de Hasse. Je ne connais
pas les solistes. Si je ne m'abuse, c'est la dernire messe de Hasse, datée de 1780 ou 83 quelque chose comme ça. C'est une messe-cantate avec de beaux airs pour solistes,
Kyrie tripartite, fugues à la fin du Gloria et du Credo et un motet pour l'offertoire entre le Credo et le Sanctus. 63 minutes : ça vaut le coup d'être écouté pour savoir. Le risque
est que la direction soit trop prosaïque comme souvent avec ce chef.
 
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22 septembre 2006 5 22 /09 /septembre /2006 23:14
Archives de Salzbourg 1951-2003

 

 

Et voici les bons plans de Bajazet !

Attention, ne tardez pas : le Festival de Salzbourg a publié cet été une double CD d’archives mozartiennes du Festival, avec des extraits de chacun des 22 opéras de Mozart… et il est actuellement vendu sur jpc.de pour 10 euros !

Titre : Mozart 22. Mozarts Opern von Apollo und Hyazinthus bis Zauberflöte.

Une aubaine, d’autant qu’on y trouve des choses goûteuses et rares. Voici, sinon le sommaire complet, du moins les extraits qui m’allèchent déjà :

Apollon et Hyacinthe 
duo Melia-Œbalus (une merveille, NDLR) par Arleen Auger et Rolfe-Johnson (1981)

Die Schuldigkeit des ersten Gebotes 
air de l’Esprit du monde, par Margaret Price* (1978)
* c’est ce que dit la notice, mais ce qu’on entend, ce n’est pas du tout, mais alors pas du tout Price :-(  Je jurerais que c’est Lilian Sukis :-/ 

 

Mitridate 

récitatif et duo de l’acte II, par Edda Moser et Arleen Auger (1971) 

 

Lucio Silla 

scène funèbre de l’acte I, par Susan Graham et Luba Orgonasova (1993) 

 

La Betulia liberata 

air de Judith « Del pari infeconda », par Kasarova (1991) 

 

Il Sogno di Scipione

air « Ah, perchè ciercar degg’io », par Stich-Randall (1967) 

 

La Finta Giardiniera

duo final par Léopold Simoneau et Pierrette Alarie (1959) 

 

L’Enlèvement au Sérail 
air « O wie ängstlich » par Wunderlich (1961)
air « Welche Wonne » par Diana Damrau (2003) 

 

Le Directeur de théâtre

trio de la dispute, par Gruberova et Laki 

 

La Clémence de Titus

duo d’entrée et air de Vitellia, pat Delores Ziegler et Carol Vaness 

 

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16 août 2006 3 16 /08 /août /2006 20:37

Mon désarroi égale celui de Caroline! 

LA NAISSANCE D'OSIRIS OU LA FÊTE DE PAMILIE de Jean-Philippe RAMEAU.

A paraître le 24 août prochain :

 

 

 [non, non, je n'ai pas trouvé plus petit!]

 

 

Ballet allégorique, sur un livret de Louis de Cahusac (1706 - 1759) - qui en plus d'être librettiste, est encyclopédiste et l'auteur d'un Traité de la danse ancienne et moderne - créé pour la naissance du duc de Berry, futur Louis XVI, représenté à Versailles le 23 août 1754, puis à Fontainebleau le 12 octobre 1754.

 

Le site de La simphonie du Marais (d'ailleurs si vous voulez quelques renseignements sur Hugo Reyne et sa "Simphonie", allez voir , ou encore ) ne nous dit rien encore de ce disque. 

 

Mais voilà ce que l'on nous annonce sur le site d?un célèbre revendeur de produits estampillés culturels :

 

« Hugo Reyne à la tête de la Simphonie du Marais entame une intégrale des opéras de Rameau. La Naissance d'Osiris est le premier opus. Ce disque est aussi la première production du label "Musique à la Chabotterie ". »

 

Avec cela nous voilà bien avancés !? et un certain char s'étant envolé, nous (oui, pour me sentir moins seule, j'implique Licida dans l'affaire!) pauvres ignorants que nous sommes, qui ne connaissons guère de Rameau que Platée, Les Paladins, Les Boréades, Les Indes Galantes et puis voilà! nous ne savons que comprendre, que penser.

Qu'est-ce que c'est que cette Naissance d'Osiris ?? On nous annonce un ballet. Bon. Mais alors pourquoi le mettre en tête d'une intégrale d'opéras ?? Et si c'est chanté, qui chante ?? et quoi ?? et comment ?? et on ne voit rien d'une distribution sur la pochette (peut-être provisoire d'ailleurs). Faut-il se réjouir de cette intégrale ? Battre tambour et préparer les festivités ?? Enfin, en un mot, éclairez-nous !?  

 

C.

 

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