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Il catalogo è questo

22 septembre 2006 5 22 /09 /septembre /2006 23:14
Archives de Salzbourg 1951-2003

 

 

Et voici les bons plans de Bajazet !

Attention, ne tardez pas : le Festival de Salzbourg a publié cet été une double CD d’archives mozartiennes du Festival, avec des extraits de chacun des 22 opéras de Mozart… et il est actuellement vendu sur jpc.de pour 10 euros !

Titre : Mozart 22. Mozarts Opern von Apollo und Hyazinthus bis Zauberflöte.

Une aubaine, d’autant qu’on y trouve des choses goûteuses et rares. Voici, sinon le sommaire complet, du moins les extraits qui m’allèchent déjà :

Apollon et Hyacinthe 
duo Melia-Œbalus (une merveille, NDLR) par Arleen Auger et Rolfe-Johnson (1981)

Die Schuldigkeit des ersten Gebotes 
air de l’Esprit du monde, par Margaret Price* (1978)
* c’est ce que dit la notice, mais ce qu’on entend, ce n’est pas du tout, mais alors pas du tout Price :-(  Je jurerais que c’est Lilian Sukis :-/ 

 

Mitridate 

récitatif et duo de l’acte II, par Edda Moser et Arleen Auger (1971) 

 

Lucio Silla 

scène funèbre de l’acte I, par Susan Graham et Luba Orgonasova (1993) 

 

La Betulia liberata 

air de Judith « Del pari infeconda », par Kasarova (1991) 

 

Il Sogno di Scipione

air « Ah, perchè ciercar degg’io », par Stich-Randall (1967) 

 

La Finta Giardiniera

duo final par Léopold Simoneau et Pierrette Alarie (1959) 

 

L’Enlèvement au Sérail 
air « O wie ängstlich » par Wunderlich (1961)
air « Welche Wonne » par Diana Damrau (2003) 

 

Le Directeur de théâtre

trio de la dispute, par Gruberova et Laki 

 

La Clémence de Titus

duo d’entrée et air de Vitellia, pat Delores Ziegler et Carol Vaness 

 

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22 septembre 2006 5 22 /09 /septembre /2006 23:08

Un nouvel article de Faust

Bernard HAITINK et BEETHOVEN à Pleyel

 

 

Ludwig van Beethoven 
Fidelio, ouverture en mi majeur 
Symphonie n° 8 en la majeur, op. 93 
Symphonie n°5 en ut mineur op. 67 

London Symphony Orchestre 
Bernard Haitink 

Mardi 19 septembre 2006, Pleyel

 

 

C’est toujours avec une certaine appréhension que le mélomane se dirige vers la salle de concert lorsqu’est à l’affiche un programme entièrement consacré à Beethoven. Y retrouvera-t-il l’émotion qui l’étreint à l’audition des enregistrements de Furtwangler ou de Toscanini et de nombreux autres, dont certains parfois un peu oubliés, qui ont laissé des témoignages discographiques exemplaires ?

 

 

Plusieurs raisons plaidaient pour aller écouter le London Symphony Orchestra dirigé par Bernard Haitink. On ne suivra quand même pas le programme qui n’hésite pas à proclamer haut et fort que « le London Symphony Orchestra est considéré comme l’un des cinq plus grands orchestres au monde ». Cette affirmation est directement reprise du résumé biographique de l’orchestre rédigé à l’attention de la presse et que l’on peut trouver sur son site internet (www.lso.co.uk) ! Disons simplement que le LSO est l’un des très grands orchestres de la planète. On reste confondu par la qualité et l’homogénéité des cordes. Les solos des cors sont éblouissants comme ceux de la petite harmonie (le hautbois, en particulier, de Kieron Moore, je suppose !). Qualifié, par Laurent Bayle dans la brochure de présentation de la saison, d’orchestre « résident », le LSO donnera à Paris, cette saison, quatre concerts. A New York, où il est aussi qualifié d’orchestre résident, c’est l’intégrale des symphonies de Beethoven qu’il donnera début octobre. On ne regrettera donc qu’une chose, c’est que le LSO ne soit pas, à Paris, un peu plus « résident » !

 

 

Les deux programmes Beethoven donnés à Paris viennent en parallèle d’une intégrale discographique. La salle Pleyel et la maison de disques (Harmonia Mundi Distribution) faisant bien les choses, un CD d’extraits était distribué à la sortie du concert !

 

 On retrouve en concert la marque de Bernard Haitink. Interprétation sobre, claire et vigoureuse, plus classique que romantique (si ces mots ont un sens !), attaques très franches, cordes très souples qui n’excluent pas une certaine rudesse, cors merveilleusement chantants. Le concert de mardi débutait par l’ouverture de Fidelio, interprétation rigoureuse sans emphase, qui m’a semblait un peu lente. On vibre quand même et on resterait bien là pour écouter l’opéra en entier ! La huitième est de belle facture. L’impression, parfois, de sonorités détachées, un peu sèches et d’une absence de fusion entre les pupitres. C’est peut-être une des interrogations que peut susciter l’acoustique de la nouvelle salle à moins que cela ne tienne aussi à la conception de Bernard Haitink. Pourtant, le grand crescendo du premier mouvement est superbe. La cinquième, par contre, est extraordinairement réussie. Pas d’effets appuyés dans le premier mouvement, une tension permanente et une fantastique progression jusqu’à l’allegro final. L’acoustique de la nouvelle salle nous fait entendre très distinctement les différents pupitres de l’orchestre. Impression nouvelle pour le mélomane parisien « habitué » à l’ancienne salle Pleyel ou à l’acoustique sèche du Théâtre des Champs Elysées. Timbales très sonores, rythmant chacune des œuvres tout au long du concert. Si j’en juge par le CD d’extraits, c’est bien la volonté du chef. Avec la 5ème symphonie, le LSO et Bernard Haitink reçoivent l’ovation du public parisien. J’étais au 2ème balcon et l’acoustique me semble comparable à celle du parterre. On voit très bien le plateau et donc l’orchestre et le chef, même en étant sur le côté. A l’entracte, on peut aussi, depuis les nouveaux balcons placés sur le côté, admirer l’esthétique de la salle ! Pendant le concert, on entend deux téléphones portables justifiables de la « méthode » Bazajet …

 

 

Le concert a été enregistré par France Musique.

 

 

Le LSO se produira de nouveau début janvier sous la direction de Colin Davis son actuel chef principal et début avril 2007 sous la direction de Valery Gergiev son nouveau chef principal à partir de l’année prochaine.

 

 

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18 septembre 2006 1 18 /09 /septembre /2006 22:50

Merci à Faust pour son premier article!

Réouverture de la salle Pleyel

Après cinq longues années de fermeture, la salle Pleyel a donc rouvert ses portes. Mais, est-ce bien encore la salle Pleyel ? Lorsque l’on pénètre dans le grand hall, on ne peut dire que l’on soit dépaysé. L’architecte, François Ceria assure être revenu à la conception originale, celle de 1927. Au-delà de l’impression de neuf, on découvre une très belle rosace au sol au-dessous de la coupole qui, nous assure-t-on, bénéficie d’un puits de lumière. Il faudra attendre que les jours aient rallongé, c’est-à-dire la fin du printemps prochain pour le vérifier en allant au concert ! 

L’essentiel n’est évidemment pas là. Il est dans la salle dont il ne faut pas hésiter à dire qu’elle est entièrement nouvelle. Parler, comme on le fait, de rénovation de la salle me paraît quelque peu abusif. Il n’y a rigoureusement rien de commun entre la salle d’il y a encore cinq ans et celle d’aujourd’hui. On ne s’en plaindra assurément pas. L’ancienne salle Pleyel était un grand hall que le bleu des murs rendait encore plus froid. Chacun se souvient que l’acoustique y était très moyenne, flattant exagérément les cuivres et ne permettant pas d’entendre les détails d’une orchestration. Pourtant, lorsque l’orchestre de Paris s’y était installé, le progrès était très sensible pour les musiciens et les mélomanes, l’orchestre ayant enfin pu quitter le Palais des Congrès, immense salle peu adaptée aux concerts symphoniques.

C’est donc la surprise qui l’emporte lorsque l’on découvre la nouvelle salle. Une impression intimiste qui change agréablement de l’ancien vaisseau. Décor blanc, très dépouillé. On découvre sur les côtés des balcons. Sièges confortables. Un peu plus de place où mettre ses jambes. L’architecte assure même que les fibres de lycra évitent au corps de transpirer ! Pour une fois, le confort des spectateurs n’a pas été oublié. Le regard se porte évidemment sur la scène qui n’a plus rien à voir avec la précédente. Elle a été un peu avancée. Derrière le plateau, se trouvent des banquettes qui pourront accueillir un chœur. L’accès à la scène doit aussi être plus commode pour les musiciens. C’est donc une salle moderne de conception contemporaine que l’on découvre sans aucun rapport avec la précédente salle ou même, j’imagine, avec la salle d’origine qui avait, peu après son inauguration en 1927, disparu dans un incendie. 

On saura gré à l’actuel ministre de la Culture , Renaud Donnedieu de Vabres, d’avoir su dénouer la situation lamentable et inextricable que lui avait laissée l’un de ses prédécesseurs – Catherine Trautmann - et qui aura conduit à exiler le malheureux orchestre de Paris au théâtre Mogador pendant cinq longues années. La réouverture de la salle Pleyel cette saison se révèle aussi particulièrement opportune, pour les amateurs de musique classique, la saison proposée par le théâtre du Châtelet n’étant guère enthousiasmante pour les amateurs d’opéra ou de concerts classiques ! On ne manquera sans doute pas de souligner que tout ceci aura coûté bien cher au contribuable. Mais, en même temps, si l’Etat avait racheté la salle Pleyel au Crédit Lyonnais dès 1998, il est permis de douter qu’il se soit alors engagé dans une « rénovation » aussi lourde ! 

Seule ombre au tableau, la réduction sensible du nombre de places. De 3 000 en 1927, on est passé ensuite à 2 370 pour terminer aujourd’hui à 1 913. Sans doute n’était-il pas possible de faire autrement à partir du moment où l’on mettait au centre de la rénovation les contraintes d’une acoustique de qualité. 

Pour avoir assisté le 15 septembre au concert donné par l’orchestre philharmonique et le chœur de Radio-France, il semble bien que le résultat, sur le plan acoustique, puisse être qualifié de remarquable. Extraordinaire clarté du son. On entend à la perfection le son très pur du violon de Svetlin Roussev dans Tzigane de Ravel. Les grandes masses sonores de Daphnis et Chloé emplissent la salle sans que pour autant on ait l’impression d’une bouillie sonore. Une petite impression d’un son légèrement mat pendant le Boléro. Mais, il est un peu curieux de commencer un concert par le célèbre Boléro et, en outre, il faut sans doute attendre un peu avant que les orchestres en résidence n’aient pris définitivement leurs marques dans cette nouvelle salle. Si l’on peut donc se réjouir d’une incontestable plus-value sonore, elle n’est pas sans quelques contreparties déplaisantes … On y entend aussi beaucoup mieux les téléphones portables qui sonnent et même le bruit que fait le contrevenant en le cherchant fébrilement dans son sac … S’il existe des systèmes de brouillage efficaces, on ne saurait trop recommander à la Cité de la musique, gestionnaire de la salle d’en faire installer au plus vite. Un petit guide du savoir-vivre de l’amateur de concert ne serait sans doute pas inutile … 

Que penser de ce concert du Philharmonique dirigé par Chung ? Deux œuvres se dégagent du concert : Tzigane et Daphnis. Déjà donné par les mêmes aux Théâtre des Champs Elysées il y a quelques années, l’interprétation que Chung en live m’a semblé plus vive, plus flamboyante. Le chef coréen peut jouer sur les contrastes de l’œuvre et terminer en apothéose la danse générale qu’il reviendra bisser. Ouvrant curieusement le concert, le Boléro ne m’a pas semblé avoir ce côté lancinant et inéluctable, se déroulant d’un seul trait jusqu’à l’accord final. De la Valse , l’acoustique de la salle révèle tous les détails. Interprétation enlevée qui me laisse un peu sur ma faim et qui ne « valse » pas beaucoup, m’a-t-il semblé ! Des solistes, on distinguera particulièrement la flûte de Magali Mosnier. 

L’ouverture de la nouvelle salle Pleyel est incontestablement le grand évènement et la bonne surprise de cette saison. Espérons que son acoustique impitoyable conduira nos orchestres à livrer le meilleur d’eux-mêmes ...

 

 

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15 septembre 2006 5 15 /09 /septembre /2006 23:12

 

La Clemenza di Tito, Mozart

Direction musicale Gustav Kuhn
Mise en scène Ursel et Karl-Ernst Herrmann

Tito Christoph Prégardien
Vitellia Anna Caterina Antonacci
Servilia Ekaterina Syurina
Sesto Elina Garanca
Annio Hannah Esther Minutillo
Publio Roland Bracht

Orchestre et Choeurs de l’Opéra national de Paris

 

Après une première série qui avait laissé une impression mitigée, et même très négative, à beaucoup – dont je ne suis pas – la reprise de La Clemenza di Tito de Mozart, cette fois-ci avec la tragédienne lyrique du moment en Vitellia flanquée du jeune mezzo le plus en vue en Sesto, est très attendue.

J’ai réussi à assister à la répétition générale de vendredi soir, très bien placé d’ailleurs.

Que dire ?

Dès l’ouverture, on sait que la direction de Kuhn sera sans intérêt. L’homogénéité de l’orchestre laisse souvent à désirer, sans parler de couleurs bien discrètes, d’une dynamique et d’un phrasé absolument navrants de platitude. Chaque phrase-clef du livret, chaque articulation, chaque climax déçoit et l’on assiste atterré à l’errance de chanteurs livrés à eux-mêmes, faisant ce qu’ils peuvent ou veulent, sans trop savoir où ils vont.

 

 

À cela s’ajoute une direction d’acteur bien pauvre. Sans crier au génie, j’avais au moins assisté la dernière fois à un travail honnête : Nagelstad, Graham, Prégardien avaient livré de belles prestations dramatiques, fines et visiblement travaillées. Ici, les éléments sont à peu de choses près les mêmes (certains positionnements ont cependant changé, des détails aussi : Sesto et Annio n’échangent plus de baiser furtif à la fin de leur duetto), mais la sauce ne prend pas. Effet de la reprise par un obscur assistant ? Ambiance de répétition de la générale ? Difficultés des nouvelles interprètes à se glisser dans cette production ?

 

 

Prégardien, que j’avais trouvé juste et mesuré la saison passée se livre ici, trop souvent, à des tics que je ne lui avais pas vus : trépignements, gestes d’énervement…Vocalement, certains spectateurs avaient déjà été très critiques sur sa prestation l’an passé. Pour ma part, j’avais dû le voir dans un bon soir. Vendredi n’en était pas un. Parfois, bien sûr, le sens de la déclamation fait mouche, le phrasé d’une ligne tendue jusque dans l’aigu en voix mixte séduit, comme dans mon souvenir… mais dès le récitatif d’entrée, il aboie, force ses effets et sa voix, au lieu de préserver la noblesse et l’intelligence du texte qui étaient siens. Il se révèlera très inégal d’une phrase à l’autre au cours de la soirée, avec des aigus parfois difficiles, un chant moins investi, une vocalisation moins aisée, et des récitatifs moins réussis. Décevant !

 

 

La défaillance vocale, en revanche, n’est pas ce que l’on craint de la part de Garanca : la voix est superbe, puissante, éclatante, avec un beau timbre naturellement sombre. Son Sesto est plus vindicatif, plus sain et sensiblement moins introverti que celui de Graham. Son naturel dramatique et vocal est plus spontané : on aimerait parfois plus d’attention aux mots, plus de nuances. Nuances bien présentes pourtant dans un magnifique « Deh per questo istante solo», et ses deux airs transportent la salle, à juste titre. Seul et magnifique trille de la soirée dans « parto, parto »… Gagnante indéniable à l’applaudimètre !

 

 

Antonacci, évidemment, est très attendue dans un rôle particulièrement tendu où on l’imaginait bien, de voix comme de tempérament. Le premier récitatif déconcerte : quelques minauderies entachent le chant, Antonacci joue un peu les pestes hystériques. On se surprend à préférer la composition contenue de Nagelstad. Cependant, dès qu’elle parcourt la scène -et sa tessiture- dans « Pria che il sol tramonti » du duetto avec Sesto, on retrouve la diva, présence et charisme, voix et phrasé magnifiques : superbe numéro d’entrée. De même, les couleurs de « Deh se piacer mi vuoi » sont finement séduisantes et souriantes, bien choisies, jusqu’à ce qu’elle se mette à nasiller sur une reprise d’« aletta ad ingannar ». On fronce le sourcil. Inégale, Antonacci le sera toute la soirée, surtout du point de vue de l’incarnation, là où on attendait beaucoup ! Son trouble dans « Vengo… aspettate » passe tout à fait inaperçu ; il faut dire qu’elle négocie un passage tendu vers l’aigu, et se concentre sur son chant dans les dernières mesures (contre-ré effleuré sans problème, ce sont les aigus tenus précédents qui sont prudents). Les errements – certes assez ridicules – du début du finale I ne sont pas convaincants. Quelques minutes plus tard, le regard intense et sa silhouette tragique découpée à contre-jour alors qu’elle fixe Sesto pour l’enjoindre à se taire fascinent de nouveau. Les ensembles du  second acte sont réglés plus mécaniquement qu’autre chose. La scène du « Non più di fiori » tombe un peu à plat : on ne sait pas trop où elle va, dramatiquement et vocalement. Par ailleurs, alors qu’elle arrache d’un coup son collier au milieu du morceau, les dizaines de perles vont rouler jusque dans la fosse et frappent bruyamment les timbales… la salle éclate de rire. Antonacci réussit cependant à retrouver sa concentration et reconquérir le public et s’en tire très bien, avec noblesse et un chant parfois dur mais habité. On a pourtant le sentiment de rester sur sa faim, qu’elle peut mieux faire. D’autant qu’agenouillée devant Tito pour avouer sa faute, elle n’est vraiment pas convaincante non plus. Finalement, son moment le plus beau est la pantomine suivant le trio où Sesto est arrêté : elle ramasse amèrement les hortensias jetés à terre, et sort de scène.

 

 

Les seconds rôles, enfin, ne sont pas très enthousiasmants, à l’exception de Syurina, toujours aussi délicieuse. On sent bien qu’il n’y a pas forcément beaucoup de potentiel derrière, mais cela coule de source, c’est très joli, ravissant. On pourrait cependant imaginer Servilia moins ingénue, surtout pour l’air « S’altro che lagrime ».

Minutillo a un timbre sans personnalité, plutôt laid même, assez clairet, ce qui gêne dans ce rôle travesti souvent sollicité dans les lignes graves des ensembles. Elle ne semble trouver de la substance que dans « Tu fosti tradito », mais cela manque vraiment d’intérêt, à tous niveaux.

Roland Bracht est indigne : voix grossière, chant sans élégance, voire carrément faux (l’attaque de « Mille diversi affetti »), il arrive à déséquilibrer les ensembles, qui n’avaient pas besoin de cela… Dire que je l’avais trouvé correct l’an passé ! Quel relâchement…

 

 

Voilà un spectacle qui intéresse de moins en moins au fur et à mesure, et qui manque cruellement de soutien, sur le plan dramatique et musical. Quel dommage, car avec les personnalités présentes dans les premiers rôles, il y avait de quoi faire un beau spectacle ! J’avais, ainsi, préféré la représentation de la saison passée… Même si Antonacci est vocalement meilleure que Nagelstad, celle-ci, et surtout l’équipe qu’elle formait avec ses partenaires, était scéniquement plus convaincante sur la durée. Il est vrai, aussi, que je découvrais le spectacle, et qu’il ne s’agissait pas d’une générale…

J’espère que beaucoup d’éléments seront donc rodés par la suite, car malgré la direction, il y a matière à de belles d’émotions. Dont je n’ai tout de même pas été entièrement privé, d’ailleurs.

Vive la Clemenza  !

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15 septembre 2006 5 15 /09 /septembre /2006 22:35

Strauss, Salomé

Bastille, générale du 15 septembre 06

Direction musicale Hartmut Haenchen
Mise en scène Lev Dodin


Salomé Catherine Naglestad
Herodes Chris Merritt
Herodias Jane Henschel
Jochanaan Evgeny Nikitin
Narraboth Tomislav Mužek
Page der Herodias Ulrike Mayer
Erster Jude Wolfgang Ablinger-Sperrhacke
Zweiter Jude Eric Huchet
Dritter Jude Mihajlo Arsenski
Vierter Jude Andreas Jäggi
Fünfter Jude Yuri Kissin
Erster Nazarener Ilya Bannik
Zweiter Nazarener Paul Gay
Erster Soldat Friedemann Röhlig
Zweiter Soldat Scott Wilde

Orchestre et Choeurs de l’Opéra national de Paris

De retour de la générale, voila mes impressions à prendre avec des pincettes puisque les chanteurs ne sont pas tenus de tout donner lors des générales. Autant dire que j'y allais un peu à reculons: j'ai detesté La Dame de Pique de Dodin, j'avais de gros doutes sur Naglestad là dedans, le concert qui sera donné à Pleyel promet d'être bien meilleur (avec Stemme et le même Merritt), cette production soulève franchement peu d'enthousiasme chez les straussiens chevronnés...eh bien finalement il y avait de très bonnes choses.

Chris Merritt est excellent, si la voix est abimé et le vibrato préoccupant, le rôle et le ridicule desespoir du lâche sont parfaitement rendus.

Catherine Naglestad est franchement limite question tessiture dans ce rôle redoutable, mais son engagement ses talents de comédiennes, sa grâçe lorsqu'elle évolue sur scène sauvent une prestation bien aboutie; et pour ceux qui se posent la question: sa danse des 7 voiles l'est tout autant! Si théâtralement et physiquement elle s'en sort très bien, son chant manque donc beaucoup de maitrise et je ne conçois pas cette partie chantée sur le fil du rasoir, au contraire, sûre de son pouvoir de séduction, Salomé est à tout instant dans la maîtrise, sa folie finale n'est que la continuation logique de sa vanité mise en déroute par le prophète, si cette figure est si forte dans la mythologie chretienne, c'est justement qu'elle incarne une raison adverse du chrisitannisme, laquelle triomphe de lui à court terme.

Jane Henschel affublée d'un boudin tressé évoque plus le kougeloff hurlant que la mère infâme, elle appuie trop le coté furie hystérique pour donner une réelle épaisseure à son personnage. Evgeny Nikitin est tout simplement mauvais, incapable d'évoquer la splendeur et le respect imposés par le Verbe, la parole divine, mais peut-être s'économisait-il. Tomislav Muzek manque de style et traduit plus la nigauderie que la puissance de séduction de Salomé.

La divine surprise vient de l'orchestre qui déploie sa splendeur dirigé brillament par Hartmut Haenchen, couleurs, rythme, équilibre, j'ai été comblé (mais n'étant pas spécialiste de ce répertoire, je suis assez bon public).

La mes de Lev Dodin meuble plus souvent qu'elle signifie: quelques trop rares bonnes idées (l'éclipse de lune, le manteau jaune-putain d'Hérodias qui couvre la nudité d'Hérodiade, la chorégraphie de Salomé qui évite l'ecueil de la chanteuse peinant à imiter la danseuse), des réussites plus contestables (les lumières très belles et élégantes - n'était ce sempiternel éclairage au néon depuis la coulisse latérale - mais qui manquent de violence, de sauvagerie, n'évoquent en rien le malheur, la catastrophe tragique de cette lourde nuit méditerranéenne) et des ratés (le statisme des soldats, page et juifs tout le début, une direction d'acteur assez répétitive, un décor joli mais pas très fécond). Bref à coté de la luxuriance de la partition et de la richesse du livret, la mes n'évoque presque rien et est même carrément indigente dans le duo entre Salomé et Jochanaan où cette première ne fait que tournicoter autour de second et où aucun mouvement ne colle au texte pourtant plein de retournement et d'indications physiques.

 

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14 septembre 2006 4 14 /09 /septembre /2006 10:24
Ceci est plus un petit essai qu'une véritable annonce ; mais si vous parvenez à le lire c'est que je suis parvenue à l'afficher et donc que je pourrai vous en coller d'autres... C. Pour ce jeudi 14 : TELEVISION: Fitzcarraldo un film de W. Herzog (1982): à 20h40 (ou le 18 septembre à 0h15 pour la VO) (ARTE) avec K. Kinski et C. Cardinale... Je n'ai pas l'habitude de signaler les films, mais si l'on vous dit fou d'opéra, celui-ci s'impose ! RADIO: William Byrd (concert donné le 29 août 2006 en l'église de Varengeville-sur-Mer): à 15h (FM) Consorts Songs; Le Banquet Céleste Damien Guillon : contre-ténor PS: J'essaie bien d'éditer, mais je ne peux pas prévisualiser: version incompatible de la carte RPC. (je cite) C., penaude.
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29 août 2006 2 29 /08 /août /2006 20:40

Sonia Prina, la Freddie Mercury du baroque

 



Article entièrement mis à jour ici et .

Je laisse cette ancienne version à disposition uniquement pour conserver les commentaires rédigés par les lecteurs de ce blog.





Voici enfin cette présentation que je vous promets depuis longtemps sur la grande Sonia. La dame fait débat parmi les baroqueux, on lui reproche sa tessiture limitée pour des rôles de contralti, on encense son timbre et son energie. Un baroqueux éminent a qualifié sa voix de "moustachue", la comparer à Freddie Mercury m'a alors semblé évident! ;-) Encore une fois je ne connais que peu de détails biographiques: diplomée de chant et de trompette (comme Tchétchilia si je ne m'abuse) à 19 ans, elle est admise au sein de l'académie lyrique de la Scala. Elle a aujourd'hui la petite trentaine. Le plus interessant réside bien sur dans ses prestations. Si sa tessiture limitée lui interdit bien des roles de castrats, elle fait merveille dans les roles de mezzo coloratures qui lui permettent de jouer pleinement de son timbre rond et chaud. Le cas des rôles de contralto traduit son intelligence musicale, puisqu'elle pallie souvent des lacunes dans l'aigu et le grave et transcende certains trucages (tendance à bramer) par un enthousiasme et une energie théatrale débordants; au final on est bluffé et impressionné par cette voix qui en impose alors même qu'elle n'a rien d'exceptionnel. Les titres soulignés signalent les enregistrements et live à écouter en priorité.

 

Discographie:

 

*Donizetti, Anna Bolena (Smeton)
Theodossiou, Ganassi

 

pas entendu, mais le role est riquiqui

 

 

*Handel, Lotario (Matilde)
avec Mingardo, Summers, Kermes, Priante
dirigé par
Curtis

 

Dans ce premier rôle composé par Handel pour la Merighi en 1729 (juste avant Rosmira), Prina est très à l'aise, du coup son talent peut se deployer dans les airs délicats où le moelleux de son timbre est plus que le bienvenu ("Vanne a colei che adori") comme dans les ceux plus enlevés ("Quel superbo già si crede"), mais aussi surtout dans les scènes dramatique ("Arma lo sguardo", scène de la prison) et de fureur (magnifique "Furie del crudo Averno").
Mais bon, la partition n'est pas la plus réussie de Handel et Curtis est en pilote automatique, le tout baigne donc dans une certaine apathie dont nos grandes chanteuses (Mingardo, Summers, Prina) se detachent à grand peine...et Kermes caracole dans l'aigu, c'est tout ce qu'elle sait faire.

 

 

 

*Handel, Il Trionfo del tempo e del desinganno (Disinganno)
avec Dessay, Hallenberg, Breslik
dirigé par Haïm

J'attendais ce disque avec impatience: mes deux mezzo coloratures favorites réunies, un des meilleurs ténors baroques actuels, de très bons échos du concert du TCE et Natalie en cerise sur le gateau. Malheureusement paru quelques jours après le concert de Minkowski à Pleyel, je ne peux cacher ma deception. Comme souvent, Dessay est à coté de la plaque dans Handel eet le Concert d'Astrée fait vraiment office de second choix quand on a entendu la splendeur des Musiciens du Louvre. Prina n'est pas très à l'aise ici, son "Crede l'uom" n'est pas aussi habité qu'au concert et son energie ne peut se déployer dans un rôle tout en rennoncement. Cela reste du très bon niveau, mais la cohérence dramatique de l'ensemble fait vraiment défaut à ce disque et nuit à ses interprêtes.

*Handel, Rodelinda (Edwige)
avec Mijanovic, Lemieux, Priante, Kermes
dirigé (le terme est un peu fort!) par Curtis

 

Beaucoup en ont fait la cruelle expérience, c'est sans doute le pire disque du tandem Kermes/Curtis. Prina est ici assez decevante, ses vocalises sont alignées sans rechigner mais on la sent bridée par la platitude de l'orchestre qui encore une fois ne semble fait que pour soutenir les suraigus de Kermes; de toute façon, tout le monde ici patauge: Mija est perdue faute d'être accompagnée par l'orchestre, Lemieux a un trop petit role pour marquer, Priante ne se donne pas plus que ça et Kermes:cui cui cui, non pardon :ui ui ui! Passez votre chemin.

 

 

*Handel, Alcina (Bradamante)
avec Kasarova, Cangemi, Harteros, York
dirigé par Bolton à Munich

Voilà encore un rôle de pure contralto (la Negri aussi créatrice de Polinesso et Carilda), donc, bien sur, trop grave pour Prina, mais bon il est vrai, comme le dit quelqu'un ici que presque tous les rôles sont soit trop graves soit trop aigus pour Prina, donc je vais arrêter là pour ce poncif la concernant. Le fait est que Bradamante souffre d'intêrprêtes à la fureur relative et aux vocalises dont la vélocité sacrifie à la clarté du timbre ou l'inverse: Mijanovic s'y englue, Podles y fait vraiment trop mémère, Kuhlman est bien sage, Sinclair - héhé! j'avoue que j'aimais bien quand j'ai découvert l'oeuvre et le baroque, mais bon... -, Wolak impossible, je n'y connais pas Mingardo. Tandis que Sonia avec une voix inadéquate réussi la meilleure caractérisation du rôle, certes les vocalises manquent d'ampleur, mais la projection et le souffle sont loin d'être pris en défaut; quant à la rage du personnage, tantot contrainte dans le "E gelosia" à mots couverts, tantôt déchainée dans le superbe "Vorrei vendicarmi", elle est fulgurante. Le dernier air (un peu chiant à mon gout) est tout à fait maitrisé, mais de toute façon presque toutes les interprêtes du rôle le réussisse honnêtement.

undefined 

*Galuppi, Il Filosofo di campagna

 

connais pas

*Monteverdi, L'Orfeo (Speranza)
avec Bostridge, Ciofi, Coote, Dessay, Gens, Sampson, Agnew, Regazzo
dirigé Haïm

Encore un des plus gros ratages de ce début de siècle. Prina est tout à fait honnête en Speranza mais le role est un peu trop court.

 

 

 

*Porpora, Salve Regina
dirigé par Dantone

Prina dans la musique sacrée est absolument fabuleuse, cette première incursion le prouve amplement (le disque est malheureusement épuisé). Avec un Dantone exhaustif et spirituel, ce Salve Regina est boulversant et rend à Porpora sa place préeminente parmi les compositeurs du 18ème siècle. Naturellement la sensibilité, la douceur, le moelleux, la profondeur d'expression de notre Sonia font ici miracle, et sa prononciation donne une saveur inconnue au latin. A la delectable et confiante serennité du "Salve regina" succède l'humble prière du "Ad te clamamus" dont l'insistance trouve cependant refuge dans les vocalises qui s'interrompent brusquement comme s'apercevant de l'excès d'orgueil qu'elle portent. C'est le moment d'un "Eia ergo"extasié et pourtant plein de doute, de piété et d'effacement dans la douleur apaisée par la foi, comme si l'enthousiasme tentait de nier l'imparfaite confiance humaine en Dieu . Et le tout s'acheve avec un boulversant "O clemens" qui vogue confiant dans un murmure et une legereté en harmonie avec des vocalises rondement menées et une diction toujours aussi délicieuse. Alleluia! Et encore je ne vous detaille pas toutes les parties... Tentez à tout prix de denicher ce bijoux de Sancta Sonia!!

 

*Rossini, La Cenerentola
avec Florez, Ganassi, Ulivieri
dirigé par Rizzi

pas entendu

 

*Sammartini, Maria addolorata & Il Pianti di San Petro (Cleofe et Giacomo)
dirigé par Ferrari

Très bien dirigées, ces oeuvres de Sammartini sont assez interessantes même si elles manquent un peu d'inventivité. Sonia n'a que deux airs "Almen potesse chiudere" de Cleofe dans Maria addolorata et "N'empie d'orrore" dans Il Pianto di San Pietro. Le premier est une longue (12 minutes) lamentation concertante avec violoncelle, autant dire tout de suite que l'harmonie entre sa voix et le violoncelle est totale, l'epuisement et la lassitude sont sensibles, jamais je ne l'ai entendue si émouvante. Le second est aussi une sublime lamentation qu'elle rend à merveille. Elle est vraiment douée pour rendre toute la spiritualité de cette musique à travers son timbre charnel qui pointe vers l'invisible, l'indicible, l'absolu divin, le mystère sacré. Elle s'y entend en art de sublimer la souffrance humaine: écoutez comme elle appuie la dernière syllabe de ses "crudelta" et "oppresso" tels les premisses de larmes que la pudeur retient, puis varie les intonations à chaque reprise de cette mélancolique et trébuchante litanie qu'elle traverse d'un souffle chantant.

 

 

*Sarti, Giulio Sabino (Guilio Sabino)
dirigé par Dantone

Témoignage interessant de notre toute jeune Sonia: ça cafouille un peu, les vocalises ne sont pas toutes très bien placées et le rôle est un peu trop aigu pour elle (le créateur était un castrat soprano). Reste une bonne prestation, parfois touchante et souvent osée (elle ne se ménage pas dans les variations!), mais ce n'est pas inoubliable; de plus Dantone est encore loin de diriger avec la magie qu'on lui connait aujourd'hui. Le tout donne une bonne idée de l'oeuvre, mais reste encore trop timoré à mon gout.

 

*Verdi, Messa solenne
avec Scano, Florez, Gallardo-Domas
dirigé par Chailly

conèpanonplu

 

 

 

*Vivaldi, Orlando finto pazzo (Origille)
avec Bertagnolli, Custer, Comparato, Oro, Pizzolato
dirigé (magnifiquement!) par de Marchi

Voilà un superbe opéra archivénitien, dans lequel Prina s'épanouit à merveille! L'air du premier acte la montre sous son meilleur jour, et on admirera à quel point cela sonne rond sans pour autant sacrifier la diction. L'acte 2 la voit encore plus belle dans un superbe air avec echo à travers lequel son péché mignon ailleurs, les vocalises un peu engorgées, disparait totalement; le second ne traduit pas moins son sens du souffle, ou comment distiller son texte avec science en se melant parfaitement à l'orchestre. L'acte 3 la voit triompher dans le celèbre "Andero, volero, gridero" où elle est plus consistante que Bartoli, mais aussi moins incisive; cela paraitra sans doute un peu trop enflé pour certains, mais j'adore, le da capo la trouve un peu limite dans la tessiture mais elle sait jouer habilement pour que cela ne paraisse pas. Les deux interpretations se valent pour moi, Bartoli m'evoque plus le raz-de-marée, Prina la haute mer qui enfle et les vagues qui meurent comme elles sont nées;  par ailleurs ici le soutien de l'orchestre me semble plus idoine que celui du Giardino armonico, un peu trop napolitain. Bref je recommande chaudement; les autres interprètes, même s'il ne sont pas tous parfaits offrent pour beaucoup de superbes moments.

 

 

*Vivaldi, L'Olimpiade (Aristeo)
avec Invernizzi, Mingardo, Foresti
dirigé par Alessandrini

C'est graçe à ce disque que je l'ai découverte: son "E troppo spietato" est un de mes airs de Vivaldi préférés, diction exemplaire, rondeur de la note, vocalise nettes, orchestre foisonnant à souhait... seul défaut, c'est un peu sage; aujourd'hui, quatre ans après, je pense qu'elle s'y lacherait bien plus, mais après tout Aristea est un personnage bien moins tourmenté que Megacle ou surtout Licida. Elle est idéale pour "Sta piagendo la tortorella" qu'elle rend avec une triste délicatesse et un résignement gracieux qui conviennent parfaitement à Aristea; "Tu da me dividi" lui permet de faire montre de son superbe art de la déclamation, qui vient masquer un grave insuffisant. "Caro son tua cosi" est aussi un beau moment, j'adore l'élégance avec laquelle elle lance ses "rise e e e e e e ento", et oui Clément, je la trouve féminine surtout quand elle allege sa voix en fin de phrase, cette évanescence de la voix sur le "anchio" me ravit littéralement. A part Giordano qui n'a pas comprit que son role était travesti, le reste de la distribution et l'orchestre sont sublimes (surtout Mingardo et Invernizzi). Un des plus beaux disques d'un opéra de Vivaldi. A acquérir de toute urgence.

 

 

*Vivaldi, Farnace (Pompeo)
avec Mingardo, Zanasi, Banditelli, Fernandez, Forte
dirigé par Savall

Si la distribution ne fait guère réver, si le rôle de Mingardo n'est pas à la hauteur de sa splendeur, si Zanasi est bof, et que Banditelli se demande toujours autant où elle est, ce disque vaut pour la belle direction de Savall qui manque de netteté mais pas de couleurs et pour le Pompeo de Sonia! C'est enooooorme! En deux airs elle écrase le reste de la distribution. L'illustre "Sorge l'irato nembo" est à mon sens le plus beau jamais enregistré, Savall va à toute vitesse et soulève les éléments, Prina le suit à la même allure, imperieuse . Au second acte, un air idoine pour sa voix qui lui permet de nuancer sa prononciation de façon limpide et intelligente au grès des reprises du texte avec de beaux graves qu'on ne lui connaissait pas encore. Elle signe les deux meilleurs moments du disque et je prie pour qu'elle le chante l'an prochain à Pleyel. La prise de son par ailleurs assez ample rend pleinement justice à l'impression qu'elle laisse sur le public dans la salle et à sa glorieuse projection. Il faut bien avouer à ce propos que je n'ai toujours pas compris comment une tessiture assez moyenne pouvait donner une impression si abyssale.

 

 

*Vivaldi, La Senna festeggiante (La Virtù)
avec Lascarro, Ulivieri
dirigé par Alessandrini

 

Encore un role vivaldien où triomphe son style et son timbre à la douceur de pêche. "In quest'onde" envoutant avec des envolées maitrisées dans l'aigu plus que convaincantes (et qui feront mouche dans la Partenope de Handel); "Vaga perla benche" à la hauteur de sa prestance, une grande classe au dessus de tout reproche, que rever de mieux pour la Vertu, encore une fois je ne saurai expliquer par quel miracle sa voix se mêle si bien aux volutes de l'orchestre, mais sans doute est-ce le fait de mon hypersensibilité à son timbre. "Stelle, con vostra pace" la trouve touchante dans un lamento où elle est plus délicate et féminine (j'insiste!) que jamais (un peu comme pour son "Crede l'uom"); et puis des chanteuses capable de marrier si bien mordant et densité du chant sont rares. "Cosi sol nell'aurora" lui permet de virevolter de façon envoutante sans être trop capiteuse façe à un orchestre qui sautille discretement, et quelle façon de faire mourir ses phrases encore une fois, quel style: magnifique! Lascarro est un peu dure cependant, donc ne pas négliger la version King avec une meilleure Sampson et Hilary Summers excellente aussi mais qui n'a pa ma préférence.

 

 

 

 

Lives diffusés à la radio:

 

 

 

 

*Handel, Messiah
avec Priante, Scano
dirigé par
Biondi à Madrid

A oublier; Biondi est incapable de maitriser l'orchestre (un espagnol je crois, en tout cas pas Europa Galante) et de donner une conception claire et structurée de l'oeuvre; tout le monde chante un peu n'importe quoi: à Prina echoient le "But who may abide" et le "He was despised". Bien sur son cantabile est très efficace dans le second, mais on l'a connu plus émouvante; le premier air par contre gagne vraiment à être interprété par un mezzo plus aigu (Kozenaaaaaaaaaa!!!).

 

 

 

*Handel, Il Trionfo del tempo e del desinganno
avec Hallenberg, Breslik, Cangemi
dirigé par Haïm au TCE

Je ne connais pas la retransmission radio en entier; une bonne âme internaute a porté à ma connaissance le "Crede l'uom" et le "Voglio tempo". Le premier est formidable, c'est le terrain de prédilection de la dame; l'interprétation gagnera beaucoup à mon avis dans l'intimité du studio (edit: je m'a bien gouré sur ce point!). Le second est angoissant à souhait, le manque de respiration chronique du Concert d'Astrée étant ici une qualité pour rendre l'ambiance carcérale et nerveuse de ce quatuor qui respire, ou plutôt expire, l'urgence tragique.

 

 

 

*Handel, Partenope (Rosmira)
avec Schiavo, Auvity
dirigé par
Florio à Beaune

avec Invernizzi, Auvity
dirigé par Florio à la Vilette

Rosmira est à mon sens un de ses meilleurs roles; écrit pour la Merighi, une mezzo colorature, le rôle traverse tous les états d'âme: fureur ("Un altro volta ancor" délirant grace à la combinaison de fortes scansions sur "poi..." auquelles succède un court silence angoissé puis reprises du "poi" et tourbillon vocalisant sur "m'inganasti"), superbe guèrriere ("Io seguo sol fiero", glorieuse gigue dans laquelle Prina crane fièrement en dialoguant avec le cor, faisant montre de graves que je ne lui connaissait pass), jalousie ("Furie son dell'alma mia", même procédé que pour le premier air, avec une forte accentuation du "gEElosia" puis "gelosia rabbia e furor" et vocalise sur "rabia", avec un staccato des archets sur chaque syllabe initiale; l'air parcoure une large tessiture et Prina décoche des aigus tous neufs là aussi), mais aussi tristesse avec de superbes lamenti. Bref un rôle en or! J'étais ressorti emerveillé du concert de la Vilette (avec en plus une Invernizzi stellaire), tandis que le live radio de Beaune souffre d'une reverberation excessive. A connaître absolument!!

 

 

 

*Handel, Amadigi di Gaula
avec Invernizzi
dirigé par
Alessandrini à Beaune

connais pas! pour mon plus grand malheur :-(((((((((

avec Pondjicils
dirigé par Alessandrini à Naples

Ben là par contre ce n'est pas ce que l'on fait de mieux en la matière: elle ne se donne pas à fond et en devient commune, l'orchestre est vilain que ça en est insupportable, on se croirait à Halle dans les années 50.

*Handel, Rodelinda (Bertarido)
dirigé par Curtis à Londres

Faut que j'écoute, mais bon Curtis dans Rodelinda, j'ai déjà été traumatisé par le disque...

*Handel, Giulio Cesare (Cesare)
avec Cencic, Comparato, Remigio
dirigé par Fasolis à Gênes

Attention: OVNI! La partition a été entièrement tripatouillée (et vu le dramatisme foireux de cet opéra, je ne m'en plains pas!), l'instrumentation aussi visiblement (sorte de corne de brume bouchée dans les récitatifs!) et Prina en Cesare on pouvait craindre le gros plantage! Finalement c'est une très belle réussite pour elle que j'ai rarement entendu aussi en forme (du coté de ses modifications: son "Qual torrente" lui est ravi par Cornelia et elle récupère le "Se tu consenti" d'Orlando): vocalisation à toute épreuve ("L'empio diro" est le plus rapide que j'ai jamais entendu!), souffle long, niaque dramatique, timbre charmeur ça dépote!

 

*Handel, Giulio Cesare (Cornelia)
avec Joshua, Scholl
dirigé par Rousset à Paris

Passé un magnifique premier air et un sublime duo avec Sesto, le role ne lui offre guère l'occasion de briller, son manque de graves abyssaux faisant vite oublier ses airs malgrè des récitatifs très animés.

*Handel, La Resurrezione
avec Joshua, Bell, Agnew
dirigé par Haïm à Francfort

Je n'ai malheureusement pu enregistrer que des bribes de ce concert: dépatouillage in progress.

 

 

 

*Mozart, Ascanio in Alba (Ascanio)
avec Damrau à Salzbourg
(sorti en DVD)

Bof, bof, le rôle n'est pas terrible, elle est juste honnête et la mes devait sans doute lui donner suffisamment de fil à retordre comme ça.

 

*Pergolesi, L'Olimpiade (Alcandro)
avec Bonitatibus
dirigé par Dantone à Beaune

Un rôle très court, un seul air dans lequel elle est excellente: émouvante, juste, délicate, on est sur un petit nuage, c'est presque trop pour ce messager.

 

 

 

*Pergolesi, Il Flaminio
avec Invernizzi, Bonitatibus
dirigé par Dantone à Beaune

Un petit rôle encore dans lequel elle marque moins que Bonitatibus déchainée. L'oeuvre est magnifique, donc à découvrir de toute façon, mais pas forcément pour Prina.

*Rossini, La Pietra del Paragone (Clarice)
avec Lis, Zappatta
dirigé par Spinosi à Paris

Dans Rossini les limites de sa tessiture ne pouvaient que ressortir: malgrè des efforts louables pour assumer les descentes dans le grave et les surgissement dans l'aigu, sa vocalisation est ici trop véloce, trop légère, pas assez martelée pour du Rossini qui réclame plus de poids. Son art du phrasé n'est d'aucune utilité ici, heureusement sa veine comique sauve sa prestation et rend le tout agréable à défaut d'historique.

 

 

 

*Scarlatti, La Vergine dei dolori (la Vierge)
avec Invernizzi, Basso
dirigé par
Biondi à Vienne

Prina en vierge Marie, c'est le paradis, la chaleur et la douceur du timbre en plus, même si l'on peut préférer la douleur plus introvertie de Mingardo (concert à Paris), cette Vierge là ne passe pas inaperçue et fait de sa voix un linceul pour le corps meurtri de son fils - oui je sais ça veut rien dire et ça fait sulpicien. Ecoutez donc au lieu de me lire!

 

 

 

*Vinci, Partenope (Partenope)
avec Ercollano, Schiavo
dirigé par Florio à Beaune

Un autre de ses grands rôles, la guerrière et mythique reine de Naples. L'applomb nécessaire au role ne fait pas défaut (ça non!!), les vocalise manquent encore un peu de précision, mais la caractérisation marque encore une fois, à tel point que c'est dans ce rôle qu'il faut chercher l'origine de l'adjectif "moustachue" dont Clément a gratifié sa voix: il est certain que "Cade mura" manque un peu de féminité :-) mais bon c'est la faute à la superbe et archirythmée partition de Vinci aussi (tellement rythmée que je l'utilise souvent pour me booster quand je fais de la muscu! c'est mille fois mieux que Véronique et Davina! mais je m'égare...). 

 

 

 

*Vivaldi, La Griselda (Griselda)
avec Cangemi, Staskiewicz, Jaroussky, Ferrari
dirigé par Spinosi au TCE

Une autre vision du rôle, plus torturée et moins délicate que celle de Lemieux au disque. Le rôle y perd en subtilité mais y gagne en energie combattive pour cette fille des forêts. "Ho il cor" est anthologique!! Le timbre est rond et la projection souveraine, les "fulmini" sont fulgurants (ça tombe bien!), les "mi fa tremar" un peu fragiles (là aussi ça tombe bien!) et l'articulation parfaite; et j'aime beaucoup la façon dont elle allège sa voix pour faire ressortir la féminité et la sensibilité du personnage sur le "a" de "affani" (dédicasse spéciale à vous-savez-qui!).

*Vivaldi, Airs alternatifs
dirigé par Dantone à St Michel en Triearche

Pour terminer voilà le clou du spectacle: l'Accademia Bizantina confine à la perfection dans Vivaldi, l'exact équivalent à mes oreilles du Concert Spirituel pour la tragédie lyrique ou des Musiciens du Louvre pour Handel; Prina excelle naturellement dans les airs délicats et lamentos, et pallie ses limites de tessiture par une superbe sensibilité et une vocalisation vive qui semble glisser sur le souffle sans manquer de netteté, d'où une très belle impression de naturel, de spontanéité du chant que vient soutenir sa verve dramatique habituelle. Vivement le disque qui devrait lui être plus favorable que l'acoustique seche de l'eglise de St Michel-en-trifoulli-que-même-la-scnf-elle-connait-pas!

 

 

 

Elle a aussi chanté dans

- L'Incoronazione di Poppea (Ottone) dirigée par Dantone en octobre 2005 à Crémone et à Ravenne en decembre 05 et janvier 06
- Il Ritorno di Ulisse in Patria (Penelope) toujours avec Dantone qui semble décidemment beaucoup l'apprécier en octobre 2004 à Cremone avec Zanasi

 

- La Principessa fedele (Cunegonda) de Scarlatti


- l' Oratorio di Santa Cecilia et la Santissima Trinita de Scarlatti 
- le Stabat Mater de Pergolesi
- Il Martirio di San Lorenzo de Conti
- le Gloria de Vivaldi
- Bajazet (Asteria) de Vivaldi avec Biondi, Domenech, Jaroussky, Scano, Custer et Senn à Palma de Majorque le 20 avril 2004 et à Valencia le lendemain
- l' Oratorio de Noël et des cantates de Bach
- Il Fonte della Salute de Fux à Graz 
- Aci e Galatea de Handel à Salzbourg 
- Ariodante (Polinesso) à Barcelone (mai 2006) dirigée par Bicket

- Giulio Cesare (Cornelia) à Munich en novembre-décembre 2005 dirigée par Bolton
- Rinaldo de Handel à Milan dirigée par Dantone (en alternance avec Barcellona) en avril 2005


- La Resurrezione (Cleofe) à Birmingham le 25 novembre 2004 avec Haïm, Joshua, Agnew et Bell
- Orlando de Handel avec Dantone le 20/22 février 2004 à Ravenne et le 13/15 mars 2004 à Reggio Emilia


la Seconde symphonie de Mahler
- un récital à Jesi avec Dantone en mai 2005 
- des cantates de Vivaldi (Cessate; Stabat Mater)et des airs de Handel (Empio diro; Fammi combattere) au TCE avec Antonini le 17 mai 2004

...mais je n'ai trouvé aucune trace de diffusion à la radio, si quelqu'un en sait plus qu'il n'hésite pas à se manifester: il en sera grandement remercié!

Ses prochaines engagements sont:

- Tamerlano du Bajazet de Vivaldi avec Biondi (Venise Oct07)
- Bradamante avec Spinosi à l'opéra Garnier (Déc07)
- Polinesso avec Moulds (Munich Janv08)
- Vitellia du Tito Manlio de Vivaldi avec Dantone (Londres Fev08)
- Andronico du Tamerlano de Handel à Munich avec Bolton (mes P.Audi!) (Munich Mars&Juill08)
- La Messagère et l'Espérance de L'Orfeo avec Christie (Madrid Mai08)
- Orlando de Handel à l'opéra de Sydney
- L'Enfant et les Sortilèges à Naples
- Orphée et Eurydice (Jesèpaou Jesépakan)



 

 

Le site de son agent pour vous tenir au courant.

ps: merci à Lurcanio pour les prestations et disques de Sonia qui m'avaient échappé.

 

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28 août 2006 1 28 /08 /août /2006 23:03

Bibliographie et documents :

- Une lecture aussi passionnante qu’indispensable :
Histoire du bel canto, Rodolfo Celletti - Fayard

Une somme, un ouvrage passionnant et essentiel pour saisir l'essence et le style de cette musique. 

- Version "digest" reprenant de TRES TRES près certains passages du précédent : Le Bel Canto - série Que sais-je ?, Christophe Combarieu. 

- Malgré de nombreux manques et frustrations, on trouvera de passionnantes notices dans "Dieux et divas de l'opéra" (des origines au romantisme), Roger Blanchard, Roland de Candé, chez Plon - mais il y a eu une réédition récente en un volume chez Fayard en 2004 avec moins d'illustrations. 

On y trouvera des notices détaillées sur Raaff, Ansani, Giacomo Davide, Matteo Babbini (et Giovanni Davide, Andrea Nozzari, Manuel Garcia). 

- 1001 opéras - Piotr Kaminski, Fayard. Là encore, déjà une référence.

- Numéros de l'Avant-Scène-Opéra consacrés à Alceste, Mitridate, Lucio Silla, Semele...

- Notices d'accompagnement des intégrales de certains disques (je déteste qu'on ne me détaille pas la distribution d'origine !). 

- Groves dictionnary of opera 

- Grosses Sängerlexikon, K.J. Kutsch, Leo Riemens 

Et bien évidemment mille sites internet dont je donne ici quelques adresses qui me servent souvent : 

- pour les livrets métastasiens un indice des noms intéressants, en fonction de leurs créations métastasiennes : 
http://opera.maldura.unipd.it/metastasio/nomi.jsp?lettera=a 
(malheureusement le lien a l’air mort, mais on peut parfois, lors du recherche, consulter certains pages en cache).

- Les livrets encore : 
http://www.liberliber.it/biblioteca/m/metastasio/index.htm 

- Celui-ci, je l'adore : 

On y retrouve les informations publiées au début des livrets édités suite aux représentations, avec la distribution. Une somme passionnante avec un outil de recherche. 
http://microformguides.gale.com/BrowseGuide.asp?colldocid=2054000&Item=&Page=1 

- Ne pas oublier l'excellent 
http://www.haendel.it/ 
Avec des portraits et des parcours extrêmement précis pour certains castrats et cantatrices (Caffarelli par exemple).

-Celui-ci est bien aussi, pour les chronologies, même si tout n'y est pas, bien évidemment!
http://www.operone.de/

-En allemand, nombreuses notices sur les artistes actuels et d’autrefois : 
http://www.operissimo.com 

- Assez complet, avec beaucoup d'informations intéressantes, et en français (enfin ! me direz-vous) :
http://www.operabaroque.com/ 

- Plus spécifiquement, une page consacrée à Borosini :

http://carljohengen.com/borosini.htm

 

 

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28 août 2006 1 28 /08 /août /2006 22:45

TEMOIGNAGES DIVERS : 

Les œuvres que je cite ont connu des interprètes moins prestigieux, ou dont le nom n’est pas resté en avant, mais dont l’écriture peut se révéler très belle et typique des rôles de ténor de cette époque. Le classement est ici très grossier, et avant tout chronologique.

Années 1700 – 1730 : l’ascension du ténor et la progression vers le genre napolitain

- Corrado dans la Griselda d’A. Scarlatti : le personnage est très en retrait dramatiquement et n’a qu’un seul air. Le sans doute modeste Lucchini a créé le rôle en 1721, montrant bien que la place était encore à conquérir pour les ténors à l’opéra. **

- Dans le premier opéra connu de Vivaldi, Ottone in villa, de 1713, Decio est encore un petit rôle de confident (Mark Padmore avec Hickocks ou L. Petroni avec Colusso). ?

- La Fida ninfa du même, donnée en 1732 pour la prestigieuse inauguration du théâtre de Verone, affichait un ténor dans un rôle secondaire, seulement : c’est Ottavio Sinalco qui fut le premier Narete – qui affronte tout de même des morceaux complexes. **

- En 1734, époque de la création du Catone in Utica de Vivaldi, les ténors commençaient tout juste à percer. Vivaldi confia le rôle-titre à Cesare Grandi. On peut entendre la version S. Edwards/Malgoire, ou E. Palacio/Scimone. ?

- De même, Ercole sul Termodonte en 1723 voit le éponyme confié à un ténor (comme je me proposais hasardeusement, il pourrait s’agir d’Antonio Barbieri). ?

- En revanche, dans le Farnace de Vivaldi par Savall, les airs attribués à Corselli comme tout le rôle de Vivaldi sont des transpositions : Corselli a d’abord composé son Farnace pour Caffarelli, et Vivaldi pour le contralto Maddalena Pieri – même s’il reprenait pour l’occasion un air de son Siroe…pour baryténor ! Lorenzo Regazzo s’attribue d’ailleurs l’air, lui aussi, dans son beau récital vivaldien.

- On en sait trop peu sur la serenata de grande dimension Andromeda liberata, datée de 1733, pour proposer le nom d’un ténor, d’autant que le personnage est assez secondaire. Le musicologue Michael Talbot propose, avec beaucoup de réserve un certain Biffi (moins connu, c’est le moins qu’on puisse dire, que les autres contributeurs supposés de l’œuvre : Vivaldi, Porta, Albinoni, Porpora) pour cette partie-là, par ailleurs assez centrale et exigeante. Suffisamment pour mettre Mark Tucker en difficulté, accompagné par Andrea Marcon. **

- John Elwes, qui enregistra le rôle d’Elmiro dans la version 1734 de Dorilla in Tempe (Pasticcio arrangé par Vivaldi), est distribué dans un rôle de castrat sopraniste, et n’y montre pas sous son meilleur jour…Il y a cependant bien pire dans ce disque. *

- Côté Haendel, on pourrait citer le ténor Antinori, sans doute pas à la hauteur de Borosini, Pinacci ou Fabri, puisqu’il se contenta de parties modestes dans Alessandro ou Scipione, opéras tous deux disponibles. *

Années 1740 – 1770 : l’époque galante

- Retransmission de Il Figlio delle Selve d’I. Holzbauer : (Gudbjörnsson, direction Spering), rôle de Teramene – le plus intéressant de l’œuvre, créée vers 1750. Les lamentables pitreries scéniques de la production du festival de Montpellier viennent malheureusement entacher l’interprétation musicale, notamment des cadences… **

- Gluck gagna son surnom de « divino boemo » grâce à La Clemenza di Tito, datée de 1752. Le rôle-titre fut, bien entendu, confié à un ténor, et la comparaison des airs avec la version Mozartienne est passionnante. On peut réussir à écouter la captation du concert de Langrée au Châtelet en 1996. *

- Gluck toujours : Le Cinesi fut composé pour Vienne et remanié en 1754, pour une distribution dominée par la fameuse Tesi (contralto), et avec le ténor local Friebert. Enregistré par Guy de Mey avec Jacobs.

- Son L’Innocenza Giustificata permet à A. Karasiak de chanter deux airs vigoureux. Encore une fois, sa technique et son ambitus sont trop limités pour vraiment s’imposer, mais c’est sympathique, dans un rôle destiné à Carlo Carlani, titulaire d’autres créations gluckistes (Tetide par exemple) et ancien élève du très fameux Porpora. **

- La cour de Munich accueillit le brillant Catone in Utica dans la mise en musique de Ferrandini en 1753, et Kobie Van Rensburg rend vaillamment justice à la difficile écriture du rôle titre, dont il est encore rageant de ne pas connaître le créateur. **

- Attention ! les rôles de ténors enregistrés par Jacobs dans Cleopatra e Cesare de Graun sont des transpositions, certes superbement interprétées par Robert Gambill et Jeffrey Francis. ***

- Pour ce qui est des Montezuma : celui de Graun est daté de 1755, et comporte un unique rôle de ténor, assez subalterne mais tout de même exigeant (apparemment, on ne sait pas qui était ce chanteur). On prisait avant tout les voix aiguës à la cour de Frédéric II. *

- La version de Gian Francesco De Majo, donnée 10 ans plus tard, a été proposée brillamment par Florio et son équipe habituelle. Makoto Sakurada confirme ses qualités, trop rares, dans ce répertoire : timbre assez sombre, médium et grave sonore, vocalisation correcte, accents assurés. Le rôle est d’ailleurs très exigeant, et je regrette de ne pas savoir à qui il était destiné. ***

- Les Passione di Gesù Cristo (livret de Metastasio) de Jommelli, Salieri, Myslivecek, sont disponibles au disque et proposent des rôles de ténors – et un jeu de comparaison intéressant, si on y ajoute celle de Caldara, également gravée. On peut même voir une mise en espace discrète de la version Paisiello sur le site de la RTSI (radiotélévision de la Suisse italienne), entre autres beautés. **

- On peut aussi trouver, de Hasse, un disque d’extrait de la Zenobia de 1761, créée à Varsovie, et qui propose un air de ténor tenu à l’origine par un certain Castelli. La distribution de la création ne semblait pas très prestigieuse, dans son ensemble. *

- Boccherini a aussi laissé deux œuvres traitées en « actions sacrées » : Giuseppe riconosciuto (1767) et Gioas re du Giuda. Dans le premier, Mario Zeffiri, léger mais sympathique, se défend honnêtement. Le disque, direction Handt, ne semble plus facilement disponible. Dans le second, on peut entendre Matteuzzi, type de voix assez analogue, se lancer tête baissée dans une partie à l’écriture très instrumentale, avec des traits effroyables. *

- Opéra magnifique, Antigona de Traetta présente le rôle (très important) de Creonte, créé par un certain Prati, sans doute pas mauvais du tout, vu les difficultés non négligeables du rôle. Au disque avec Carlo Allemano, Rousset. **

- Retransmission radio de la Didone Abbandonata de Piccinni (Luca Dordolo avec Florio) : Rôle d’Araspe. Donné en 1770 à Rome, l’opéra ne met pas vraiment en avant le ténor ; le triangle dramatique est plutôt centré sur Iarba-Didone-Enea : un très grand ténor aurait probablement incarné le méchant Iarba. **

- L’air « L’espoir renaît dans mon âme », version française, attribué un temps à Bertoni, est bien de Gluck, tiré de son Ezio, et probablement écrit pour un ténor à l’origine. Le passage d’Orfeo « Che puro ciel » est aussi adapté d’un air de ténor d’Ezio. On DOIT y entendre Rockwell Blake, même si Richard Croft y est fort bien, et Fouchécourt pas mal du tout. ***

Ecoutez donc « En butte aux fureurs de  l’orage » de Piccinni, par le même Blake, c’est tellement italianisant…***

- Très connu aussi, le superbe rôle de Mitridate de Mozart, composé pour Guglielmo D’Ettore. Exemple magnifique de ténor peut-être moins à l’aise dans l’agilité de bravoure (prisée par Cortoni ou Raaff), mais capable d’un canto di sbalzo d’une effroyable difficulté, sur un ambitus impressionnant ; écouter les versions de Blake, Ford, Sabbatini… ***

- Il Re pastore de Mozart : rôle d’Alessandro très virtuose, sans doute créé par Franz Aton Spitzeder, également à l’affiche de La Finta Semplice. Le second ténor, Agenore, est d’un lyrisme mozartien plus habituel. Schreier, Sacca se perdent un peu dans les vocalises et la longue tessiture du rôle : toujours un appui solide du médium et du grave exigé ! *

L’étrange Richard Conrad enregistrera un des airs avec Bonynge dans « The age of bel canto » : c’est instrumental, il sonne presque comme un basson, mais quelle molesse, quelle atonie, quelle inexpressivité ! Il tente de concilier une émission homogène avec un grave sonore et un falsetto dans l’aigu, ainsi qu’on peut imaginer la technique belcantiste jusqu’au années 1830-40. Intéressant. *

- Il Sogno di Scipione, toujours de Mozart, compte trois ténors, dont le rôle-titre. Les airs sont peu passionnants, mais dans ce genre de partie, un excellent chanteur peut largement faire son miel et soutenir l’attention. ?

- De même, Ozia dans La Betulia liberata est ténor et c’est un rôle de premier plan (contrairement à Ozia dans Juditha Triumphans chez Vivaldi), difficile techniquement – notamment le premier air. On ne sait pas à qui ces airs étaient destinés, malheureusement. **

Années 1780 – 1800 : l’époque classique. Le ténor toujours plus en avant.

- En 1780, suite aux succès napolitains de ses Ifigenia et Ipermestra, Martin y Soler donne Andromaca, avec la célèbre Todi, et un ténor dont je ne connais pas le nom, mais qui devait être à la hauteur de son prédécesseur Ansani, car les parties affrontées par le modeste José Ferrero le dépasse de très loin, dans une version avec orchestration réduite (pour un petit ensemble de cordes). DOC

- Le Giulio Sabino du grand Sarti fut créé au San Benedetto de Venise en 1781. C’est un certain Giacomo Panati qui créa le rôle du primo tenore, nommé Tito (le même que dans L a Clemenza , mais l’histoire n’a aucun rapport). Un second ténor, Giuseppe Desirò, y fut Annio. Les airs sont très beaux, d’une difficulté certaine mais mesurée, au regard d’autres parties de la même époque. C’est aussi une forme annonçant clairement le triptyque récitatif-cantabile-cabalette qui s’impose peu à peu. De grands ténors s’attribuèrent ensuite le rôle de Tito: Adamberger pour Vienne avec Marchesi et Kavalieri, Babbini à Londres avec la Ferrarese et le même Marchesi. Le jeune Filianoti, capté lors de représentations dirigées par Dantone, avec aussi la jeune Prina, est tout à fait convaincant, avec une belle voix bien menée, même si le style pourrait être plus policé encore. Chez Bongiovanni. ***

- Oratorios de nouveau : le Moisè in Egitto de Kozeluch : airs virtuoses chantés par M. Schäfer, direction H. Max. Citons aussi Giob de Ditter Von Dittersdorf, créé en 1786, toujours avec Schäfer. Ces oratorios lorgnent très nettement vers l’opéra. **

- Je laisserai ceux qui connaissent les œuvres en question commenter Il Ritorno di Tobia de Haydn (écrit en 1775, remanié en 1784), dont le rôle titre est destiné à un ténor (Carl Friberth, ramené d’Esterhaza par Haydn). D’ailleurs, soulignons que les ténors prédominent clairement, dans ces œuvres. Peut-on aller jusqu’à supposer que le fameux Adamberger, premier ténor viennois de 1779 à 1798, en fut le premier interprète ? Merci Langridge en tout cas… ***

- Retransmission radio d’Europa riconosciuta de Salieri : nous l’avons vu, le ténor, qui tient le rôle du méchant, n’a qu’un air (sympathique) et se voit relégué dans un emploi secondaire, un peu étonnant pour l’époque. G. Sabbatini, dirigé par Muti, est bien. **

- Antonio Baglioni fut le premier Tito dans L a Clemenza et  Don Ottavio dans Don Giovanni. Il fut aussi le créateur de Colloardo dans La Molinara de Paisiello. On en sait peu sur lui, mais Tito est un rôle assez difficile, et dramatiquement prépondérant, tandis qu’Ottavio, même s’il réclame un parfait belcantiste, est un peu en retrait. ***

- Carlo Vincenzo Allemano, avec sa vraie couleur de baryténor et une technique correcte, a enregistré un Teseo riconosciuto de Spontini (une curiosité). Je n’en sais malheureusement pas plus. ?

- Peu d’informations aussi sur l’Enea nel Lazio de Sarti, composé pour St-Petersbourg. Dernier opéra (plutôt serenata) du maître, en 1799, c’est une œuvre du passé, malgré certains acquis de l’époque (dans la coupe des airs, rondos, ensembles). Le ténor (Latino) s’illustre dans un style assez ancien, dans deux arias, une cavatine et un terzetto. Marat Galiachmetov y est plutôt médiocre dans la gravure Bongiovanni, dirigée un peu lourdement par A. Steinlucht. *

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28 août 2006 1 28 /08 /août /2006 18:53

3 - Témoignages sonores des rôles écrits pour les ténors cités :

Malheureusement, on ne peut que déplorer la pauvreté des références disponibles, évidemment due au manque d’enregistrements d’œuvres qui ne soient pas de Haendel, Vivaldi ou Mozart (où les références sont rarement multiples). Il y a, bien entendu, beaucoup des lacunes, et je n’ai pas vraiment étendu mes recherches à la musique sacrée, où l’on peut trouver beaucoup de choses. Il peut manquer des choses en seria, et je n’ai pas entendu tous les enregistrements que je cite, et je ne le fais pas, je le confesse, avec une précision immense ; néanmoins ceux qu’une référence intéressera pourront aisément retrouver sa trace sur internet. Et beaucoup de références n’ont pas fait l’objet d’une publication officielle, mais qui sait, on peut peut-être en retrouver une trace…

Par ailleurs, trop d’interprétations sont médiocres, voire catastrophiques, alors qu’on l’a vu, il s’agit d’œuvres écrites pour des chanteurs d’exception, à la technique belcantiste superlative. Cette école de chant a aujourd’hui complètement disparu, même si, à partir du regain d’intérêt pour Rossini, on  a pu faire ressurgir une forme de ténor virtuose. Mais ce sont trop souvent des ténors légers, qui ne peuvent pas soutenir les tessitures larges et centrales requises. Le public serait-il prêt à accueillir, cependant, une voix barytonale prodigue d’aigus en voix mixte ? 

J’ai listé ici une discographie comprenant les airs et rôles intégraux, classés selon les interprètes d’origine. On pourra ainsi essayer de reconstituer, à l’écoute de ces divers témoignages, la vocalité de tel ou tel artiste.

Je me suis permis d’y ajouter quelques appréciations : ainsi le point d’interrogation est attribué à des œuvres que je n’ai pas entendues, ou peu attentivement. Les étoiles, de une à trois, sanctionnent l’intérêt du ténor dans le rôle interprété (dans LA version disponible) dans l’opéra. Ainsi, même si le rôle de Tito de Gluck est beau, l’interprétation plate d’A. Thompson et Langrée ne soulève pas un enthousiasme fou.

À l’extrême les rôles de ténor que l’on devine très beaux et intéressants mais qui sont trop mal chantés sont désignés par les lettres DOC (ce qui évoquera quelques souvenirs aux lecteurs d’Opera international). C’est particulièrement le cas pour des rôles comme le superbe Temistocle de JC Bach, ou Eraclide dans I Giuochi d’Agrigento de Paisiello, trop mal interprétés pour donner satisfaction à un non passionné – même si dans chaque interprétation, on peut trouver de beaux moments.

Voici donc ce panorama sonore : 

G. Paita :

- Air « Gelido in ogni vena » de Cosroe dans Siroe, de Vinci (Ernesto Palacio en récital avec T. Pal) *

F. Borosini :

- Retransmission radio du concert d’Innsbruck, Don Chisciotte in Sierra Morena (1719) de Conti (Nicolas Rivenq avec Jacobs). ?

- Grimoaldo dans Rodelinda (plusieurs versions) ***

- Bajazet dans Tamerlano de Händel (plusieurs versions) ***

- Sesto (reprise de 1725) dans Giulio Cesare de Händel (airs par Richard Conrad avec Bonynge) DOC

- Sans doute beaucoup de musique sacrée composée par Fux pour la cour de Vienne. ?

G. Pinacci :

- Haliate dans Sosarme de Haendel. Parution sous le titre Fernando chez HWM (Rankl avec Curtis) DOC

- Massimo dans Ezio de Haendel ?

- Retransmission radio de L’Olimpiade de Pergolesi (Beaune 2004 avec Stefano Ferrarri) : rôle de Clistene. *

A. Barbieri :

- Retransmission radio des concerts de la Partenope de Leonardo Vinci (excellent Makusarada avec Florio) : rôle d’Armindo. **

- Airs tirés de La Candace, airs alternatifs de L a Verità in cimento (Vivaldi) chantés par P. Agnew dir. Sardelli (Arie d’Opera chez Opus 111). *

- Mamud dans La Verità in Cimento de Vivaldi (A. Rolfe Johnson avec Spinosi) **

- Vitaliano dans Il Giustino de Vivaldi (deux versions disponibles) ?

On peut supposer aussi qu’il fut le premier Ercole sul Termodonte de Vivaldi, car l’œuvre a été créée à Rome l’année avant Giustino, avec certains éléments de distribution commun (le castrat travesti Farfallino par exemple). Il s’agit d’une hypothèse. Il existe une captation radio d’une version dirigée par Curtis avec Zachary Stains en Ercole.

- air « Gelido in ogni vena » de Cosroe dans Siroe (Ernesto Palacio dans son récital, ou Zanasi dans la version ténor de Farnace, avec Savall) ***

A. P. Fabri (Fabbri) :

- Niso dans La Silvia de Vivaldi (Elwes avec Bezzina ou Agnew avec Sardelli) ?

- Dario dans L’Incoronazione di Dario de Vivaldi (Elwes avec Bezzina) **

- Berengario dans Lotario de Haendel (Davislim avec Curtis) *

- Emilio dans Partenope de Haendel (plusieurs versions) ?

- Alessandro dans Poro, re nell’Indie de Haendel (Sandro Naglia – très médiocre – dir. Biondi) DOC

- Tamese dans Arsilda de Vivaldi (Cornwell avec Sardelli) ?

- Retransmission radio du Telemaco d’A. Scarlatti (K. Spicer avec Hengelbrock) ?

G. Babbi :

- Gualtiero dans La Griselda de Vivaldi (Stefano Ferrari avec Spinosi) *

J. Beard :

- Disque hommage de Kobie Van Rensburg direction W. Katschner (Berlin Classics) ***

- Voir toute la discographie haendelienne ! Chanta dans Alcina, Ariodante, Arminio, Atalanta, Berenice, Giustino et de nombreux oratorios : Semele, Hercules, Theodora, Saül, Jeptha, Belshazzar (rôle-titre)... Superbe Richard Croft en Lurcanio d’Ariodante, dans Theodora, Semele, Hercules… ***

- Artabanes dans Artaxerxes de Arne (Partridge chez Chandos, dir. Goodman) *

- Alfred dans Alfred de Arne (MacDougall avec McGhegan) **

G. Ottani

- Rodoardo, re di Norvegia dans Ricimero du compositeur piemontais Giacinto Calderara : totalement inconnu pour moi, il existe un enregistrement d’un concert de 2003 accessible via http://www.ibmp.it/calderara.htm.  À la création, les renommés Potenza (castrat soprano) et Masi-Giura (soprano) témoigne d’un bon niveau. ?

- Ati et Giove dans, respectivement, Aristeo et Filemo e Bauci de Gluck, tirés des Feste d’Apollo (Magnus Staveland avec Rousset) **

- Tito dans La Clemenza di Tito version Gluck, datée de 1752 ; c’est une supposition ; il était alors le primo tenore de la troupe, et la même équipe créa peu de temps auparavant un opéra de Cocchi. Adrian Thompson l’a interprété au TCE, sous la direction de Louis Langrée, représentation captée par France Musique. *

O. Albuzzi (Albuzio) : rien ! 

F. Tolve 

- Osroa dans Adriano in Siria de Pergolesi (Ezio di Cesare avec Panni, apparemment peu recommandable, chez Bongiovanni). Notre Licida a écouté et commenté l’œuvre pour nous, en détails. Le rôle dédié à Tolve est plutôt du genre haute bravoure majestueuse ! ?

- air « Non so donde viene » de Clistene dans L’Olimpiade de Leonardo Leo (récital d’Ernesto Palacio, dir. Tamas Pal) – rôle qu’il chanta au San Carlo en 1747. **

- air « Ah se fosse intorno » de Tito dans La Clemenza di Tito de Hasse, version dresdoise de l’opéra créé à Pesaro (récital d’Ernesto Palacio, dir. Tamas Pal). *

 

A. Amorevoli

- Segeste dans Arminio de Hasse : air « Tradir sapeste o perfidi » (Peter Scheier dans son album Airs italiens de Bel Canto – s’il s’agit bien de la version dresdoise de 1745) ?

- Retransmission radio de Solimano de Hasse (1750), Innsbrück, Thomas Randle, direction Jacobs. ***

- Teseo dans Ippolito ed Aricia de Traetta (S. Edwards direction Hull chez Dynamic) ?

- Retransmission radio d’Attilio Regolo (Markus Schäfer avec Bernius) de Hasse : rôle de Manlio. **

- Antigono dans Antigono de Hasse. Des extraits ont été donnés en concert, coupant purement et simplement tous les airs du rôle-titre !

D. Panzacchi

- Arbace dans Idomeneo, re di Creta de Mozart **

A. Raaf

- Idomeneo de Mozart (choisissez votre interprète favori…)***

- Retransmission radio du Temistocle de J.C. Bach : R. Söderberg dans le rôle-titre avec Rousset DOC

- Air de concert K. 295 de Mozart (Reti ou Pregardien) ?

- Ariobate dans Il Bellerofonte de Myslivecek (D. Ahlstedt avec Z. Peskò) **

- Günther von Schwarburg de Holzbauer (Pregardien ou Worle ? direction M. Schneider) : Raaff ne l’a, je crois, pas créée mais Mozart l’y a entendu. ?

- Lucio Silla de J.C. Bach (vynil non réédité) ?

- retransmission de Alessandro Nell’Indie de J.C. Bach : John Bowen dans le rôle titre, direction Spering, ***

G. Tibaldi

- Aceste dans Ascanio in Alba de Mozart **

- Admeto dans Alceste de Gluck (version italienne) **

- Carlo Magno dans Il Ruggiero de Hasse (l’œuvre a été enregistrée avec A. Bösman, mais est-elle encore disponible ?) *

- Ulisse dans Telemaco de Gluck (D. Ahlstedt, direction Märzendorfer. La disponibilité est hasardeuse…)* 

A. Cortoni

- Lucio Vero dans Il Vologeso de Jommelli (L. Odinius avec Bernius) **

- Retransmission radio d’un Demofoonte de Jommelli (que Cortoni ait créé cette version est à confirmer, mais l’écriture vocale extrêmement exigeante le laisse à penser… Avec P. Grönlund direction Bernius) *

- Tancredi dans Armida abbandonata de Jommelli version 1770 (excellent G. Ragon avec Rousset) ***

- Iarba dans Didone Abbandonata de Jommelli, version viennoise de 1749 ? (W. Kendall avec Bernius). ?

Giacomo Davide

- Polinesso dans Ginevra di Scozia de Mayr (A. Siragusa avec T. Severini) **

- Orfeo dans L’Anima del filosofo de Haydn (Gedda avec Bonynge, Heilmann avec Hogwood…). Le rôle fut écrit pour lui – à sa mesure ! - mais il ne l’interpréta jamais. ***

- Alfonso dans Ines de Castro de Zingarelli (quattuor dans « One hundred years of italian opera 1800-1810 » avec Ian Caley) *
- La Rosa bianca e la Rosa rossa de Mayr (intégrale chez Fonit Cetra, ténor L. Canonici) ?

- Eraclide dans I Giuochi d’Agrigento de Paisiello (Marcello Nardis, naufrageant dans le rôle à Martina Franca, sans doute à paraître chez Dynamic) DOC

M. Babbini

- Marco Orazio dans Gli Orazi ed i Curiazi de Cimarosa (plusieurs versions live) **

- retransmission de L’Olimpiade de Cimarosa, rôle de Clistene : Luigi Petroni  avec Marcon *

G. Ansani

- Demofoonte de Schuster (Andreas Post avec Ludger Remy) ?

- Creonte dans Antigona de Myslivecek, air « Sarò qual è il torrente » (transposé pour M. Kozena, avec Swierczewski, récital Le belle immagini). Opéra donné intégralement, récemment au festival de Rheinberg, avec Janis Kursevs, direction Roger Boggash. DOC

- Agamennone dans Ifigenia in Aulide de Martin y Soler (Luigi Petroni avec J. B. Otero). Seuls des extraits ont fait l’objet d’une parution officielle, en video, complément de la version « Orlando » de Porpora par la même équipe. DOC

V. Adamberger

- Belmonte dans Die Entführung aus dem Serail de Mozart (chacun choisira sa référence…) ***

- Scipione dans La Clemenza di Scipione de J.C. Bach (M. Schäfer avec H. Max) ?

- Vogelsang dans Der Schauspieldirektor de Mozart **

- Abramo dans Abramo ed Isacco de Myslivecek ***

- ténor dans Davidde Penitente de Mozart ***

- Airs de concert de Mozart (K 420, 431, 469 et participe au K471)

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