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Psychologie

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Il catalogo è questo

11 février 2010 4 11 /02 /février /2010 20:50
Voilà une nouvelle qui en réjouira plus d'un: Clément ouvre son site internet.

http://www.quellusignolo.fr/photos/banniere.jpg

Ce site n'est ni plus ni moins que la base de donnée la plus exhaustive et la plus fouillée à ce jour sur les artistes lyriques du XVIIème et XVIIIème siècles. Il s'agit d'un outil essentiel pour tout musicologue, chanteur ou simple amateur, cherchant à mieux comprendre la typologie vocale d'un rôle en se penchant sur son créateur.

Comme Clément l'explique très bien, les chanteurs et chanteuses de l'époque étaient de véritables parties prenantes dans la composition d'un opéra, en amont (modification de livrets, de partitions) mais aussi en aval (improvisation des da capo notamment). Je le cite: "La création d'un opéra mettait alors au premier plan le librettiste et ses interprètes, reléguant le compositeur au second plan. Ce dernier devait mettre en musique le drame qu'on lui avait assigné de manière à mettre en valeur les chanteurs engagés : leur personalité vocale et dramatique pesaient donc fortement sur la musique, quand ce n'était pas sur le livret ! Il est ainsi parfaitement légitime de s'intéresser à ces interprètes, que l'on pourrait créditer en tant que co-créateurs des œuvres de cette époque."

Le site compte plus de 500 fiches détaillant la biographie de chanteurs et chanteuses, accompagnée d'un portrait et d'un relevé exhaustif de tous les témoignages vocaux contemporains des rôles créés par le chanteur concerné. La page d'accueil propose en outre de découvrir un chanteur par mois à l'aide de vidéos et extraits sonores; et c'est le castrat Monticelli qui assure le lancement, grace à Romina Basso et Vivica Genaux.

http://www.quellusignolo.fr/photos/monticelli.jpg

Un tel site est une mine formidable, fruit d'un travail passionné et minutieux. Il va certainement devenir une référence. Bravo à Clément!

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30 juin 2009 2 30 /06 /juin /2009 18:04





















Pina Bausch est morte mardi 30 juin à l'age de 68 ans. Elle avait révolutionné la danse contemporaine.

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4 janvier 2009 7 04 /01 /janvier /2009 20:35

Version mise à jour ici


Maxou c'est un peu mon contre-ténor favori: non seulement il fait partie de ce club restreint de contre-ténors capables d'assumer la virtuosité des rôles de castrat héroïque (c'est à dire sans escamoter tous les graves et en étant crédible virilement, loin de ces voix angeliques qui se transforment en cris de petits garçons), mais en plus il se place au sommet de ce club par l'homogénéité de ses registres graves et aigus et par l'originalité de son timbre qui fait de lui une de ces voix "rares" que le XVIIIème siècle bel cantiste appréciait tant.
Si l'on ajoute à cela une personnalité forte (ah ce look! on en pense ce que l'on veut, mais cela fait du bien pendant les versions de concert, de voir arriver un mec bien sapé capable de soutenir l'attention à coté des toilettes luxueuses de ces dames et au milieu de ces messieurs au costard trop large), un investissement théâtral fort, un sens du mot prodigieux, un soin d'exécution remarquable et une musicalité forgée depuis l'enfance, on comprend ma pamoison.





Je vais m'interesser ici à sa carrière de contre-ténor et non de sopraniste au sein des Petits Chanteurs de Vienne, goutant peu ce type de voix; je passe donc sous silence l'abondante discographie de cette période (1987-1995) faite de musique sacrée, de lieders, de rôles pour enfant et d'airs d'opéras bidouillés que vous trouverez détaillée sur son site. Ne feront exception à la règle qu'un Demofoonte de Jommelli et un Serse de Handel captés en 1995 qui laissent déjà percevoir les qualité du futur chanteur et ce, deux ans avant qu'il ne décide de se retirer de la scène pour travailler sa voix. A son retour en 2001, la voix est métamorphosée et l'on découvre un contre-ténor qui fera date dans l'histoire de cette technique.




Discographie officielle
je souligne ce qu'il me semble prioritaire de découvrir.

*Caldara, Cantates



Très beau disque dans lequel Cencic fait montre de toute sa finesse d'exécution et des graves somptueux.








*Handel, Fernando - Curtis

Sans grand intérêt, Curtis mouline et Cencic n'a qu'un rôle embryonnaire.




*Landi, Il Sant'Alessio - Christie



L'oeuvre m'avait ennuyé par sa longueur et son étirement contemplatif, il faut dire que Christie est particulièrement mou là dedans. La mise-en-scène constitue par contre un des plus beaux spectacles de Lazar et Cencic campe une épouse à la douleur mariale prodigieuse, l'androgynie de sa voix et le débit assez lent de la partition lui permettent de raffiner à l'extrême et, de fait, de porter l'illusion théâtrale à un point rarement atteint dans la musique du XVIIème.





 

*Gluck, Ezio - Stoehr

L'oeuvre est fabuleuse et Cencic royal mais on attendra plutot la sortie de la version Curtis où il est moins timide et surtout bien mieux entouré.

 





*Rossini, Opera arias - Hofstetter


Un pari risqué mais remporté haut la main. Le trucage du disque permet certes une performance qui serait difficile moins assurée dans une salle de concert (il ne donne d'ailleurs ce programme qu'avec un accompagnement orchestral réduit en concert) et si l'on a les délires vocaux de Horne dans les oreilles on pourra être déçu. Mais pour qui cherche dans Rossini autre chose que de la pyrotechnie vocale, c'est à dire un style chatié, un traitement de cette musique qui prenne conscience de la portée de chaque note loin de toute conception générique et routinière, ce disque est un indispensable. Sans compter que l'accompagnement d'Hoffstetter est dans la même veine, rappellant ce que faisait Jacobs dans Tancredi à la salle Pleyel. Comme bien des disques Virgin on le trouve régulièrement bradé à 8€ à la Fnac.

 

 





*Scarlatti D., Cantatas


Le DVD vendu avec est un monument de queer attitude à la hauteur de la pochette, mais malgrè un accompagnement orchestral qui me semble un peu maigre quoiqu'extremement attentif c'est un disque magnifique, sans doute son meilleur disque de cantates.

 







*Scarlatti D., Cantate d'amore


Quelqu'un l'a entendu?




*Vivaldi, Cantates


Superbe disque qui permet de comparer les mérites respectifs de Cencic et Jaroussky, ce dernier ayant enregistré un programme presque similaire. Mais quels que soient les mérites de l'interprête ici, je préfererai toujours une contralto pour ce repertoire et devant l'abondance de la discographie ce disque me semble moins indispensable.

 




*Vivaldi & alii, Andromeda liberata - Marcon


Le disque est moins animé que le live mais n'en reste pas moins formidable, entre autre pour le Perseo de Cencic qui chante le seul air autenthifié de Vivladi, "Sovente il sole", ça se passe de mots.








Live diffusés à la radio


*Handel, Serse - Goebel (Copenhague 1996)

Sa voix de sopraniste atteint ici ses limites et l'on comprend qu'il ait éprouvé le besoin de se retirer pour travailler sa voix. Aujourd'hui il chante de nouveau les airs de Serse en concert (un disque est prévu) et la comparaison sera plus qu'intéressante.








*Handel, Giulio Cesare (Tolomeo) - Fasolis (Gênes 2007)

C'est le Giulio Cesare le plus excitant que je connaisse: malgrè (ou peut-être grace) le bidouillage de la partition et les instruments modernes, Fasolis dirige cela comme jamais et j'ai déjà dit tout le bien que je pensais de Prina dans le rôle titre. Cencic est plus à sa place ici qu'en Sesto: Tolomeo n'est plus du tout la folle tordue que l'on nous chante souvent, et ce grace à des graves bien présents et à un sens du style évident qui ne sacrifie rien à la qualité du jeu. Le "Stille amare" importé du Tolomeo confère enfin une vraie mort à ce personnage, Cencic y est aussi planant que palpitant.











*Handel, Giulio Cesare (Sesto) - Dantone (Lausanne 2008)

Etonnant! Même si le rôle n'a jamais été écrit pour un homme, son timbre étrange convient assez bien à l'adolescent torturé. Cependant son adéquation au rôle trouve ses limites dans "L'angue offeso" où il est souvent strident et manque de liquidité, mais le rôle y gagne en combattivité, c'est la première fois que j'entends le venin du serpent, même si celui çi rampe plus difficilement. Comme souvent c'est le da capo qui lui est le plus flatteur. L'accompagnement par un orchestre d'instrument moderne pourra en gêner certains mais Dantone sait lui imprimer le rythme adéquat.









*Jommelli, Demofoonte - Bernius (Schwetzingen 1995)


Tout jeune sopraniste et peu de temps avant sa retraite, Maxou chantait un rôle à un seul air mais pas des moindres: "Non odi consiglio". Parfaitement accompagné par Bernius dont Jommelli est le compositeur de prédilection, il fait déjà preuve d'un emportement remarquable n'hésitant à poitriner lourdement pour réaliser le canto di sbalzo, les registres graves et aigus sont encore clairement dissociés mais la réalisation est déjà d'une assurance rare pour un sopraniste.






*Vivaldi & alii, Andromeda liberata - Marcon (Venise 2004)


Plus animé que le disque: Mijanovic est plus à sa place que Bonitatibus, Kermes moins appliquée dans son grand air mais les lamenti sont toujours aussi dégoulinants, Cencic n'est pas meilleur mais cette captation live permet de s'assurer que le miracle de son deuxième air au disque n'est pas du au travail de l'ingénieur du son.



*Vivaldi, La Fida Ninfa - Azzolini (Potsdam 2004)


La marièe est presque trop belle ici, le timbre original de Cencic convient assez mal au rôle qui se satisfait de plus de simplicité et de naïveté. Reste que l'on peut déjà entendre sa largesse (ici une vocalise impressionnante au début du da capo) et son art de la variation.




*Vivaldi, Orlando furioso (Medoro) - Curtis (Gênes 2005)


La direction de Curtis relève de l'étrange mais coule de façon plus séduisante que chez Handel; Cencic me semble bien meilleur que Staskiewicz au disque mais le rôle n'est pas non plus inoubliable.





*Vivaldi, Orlando furioso (Ruggiero) - Spinosi (Brême 2007)


Même si Spinosi semble plus pressé que jamais, fourvoyant Mijanovic dans le rôle titre, c'est la seule occasion d'entendre Cencic dans ce rôle ou brille habituellement Jaroussky. Les deux visions sont d'égal intérêt, tout dépend donc du gout de chacun: si l'on préfère les contre ténors étherés et angéliques on ira voir Phiphi, si l'on est plus porté à une expression plus douloureuse, non moins sublimée mais moins affectée de la souffrance, on ira voir Maxou. Rappellons que le dernier air "Come l'onda" est greffé depuis l'Ottone in villa, et j'y préfère clairement Cencic, plus vaillant (mais d'une justesse moins assurée) que son camarade, surtout dans le da capo dont l'ambitus est effrayant.








Avec Ophélie Gailalrd (Photo: P.Guillaume)




Avis de recherche


Allô, allô. Forte récompense. Le roi Lici V et III font VIII et VIII font XVI de Tachycardie est à la recherche de charmantes captations et d'un petit ramon... mais je m'égare. Voilà donc les brebis égarées à ramener dans le droit chemin de mes oreilles:


- Gluck, Orfeo: Amor (Vienne 1995 ou Drottingholm 1996)
- Galuppi, Il Filosofo di campagna: Rinaldo (Potsdam 1995)
- Monteverdi, L'Incoronazione di Poppea: Nerone (Bâle 2001)
- Albinoni, Il Nascimento del Aurora: Apollo (Crotone 2003)
- Vivaldi, Griselda: Roberto (Ambronay 2005)
- Handel, Saül: ? (Halle 2005)
- Monteverdi, L'Incoronazione di Poppea: Ottone (Toulouse 2006)
- Strauss, Die Fledermaus: Orlofsky (Toulouse 2006 ou Lausanne 2007)
- Handel, Tamerlano: Tamerlano (Glasgow ou Edinburgh 2006)
- Récital Bach (Junghanel) (Dresde Mai 2008)
- Récital Handel et Venise (Curtis et... Dona Leon! Applause) (Potsdam Juin 2008)
- Récital Farinelli & Friends (Miam miam!) (Molardi) (Vienne octobre 2008)
- Offenbach, La Belle Hélène: Oreste (Lausanne Décembre 2008) VIDEO
- Gala contre le Sida (Berlin Décembre 2009)


Grumpf!



Retrouvez Maxou à:


- Bruxelles - Février 2009: La Calisto de Cavalli (Jacobs)
- Faramondo de Handel (rôle titre) dirigé par Fasolis en tournée à Lausanne, Vichy, Caen (2009) et Paris en octobre
- Paris Salle Gaveau - Mars 2009: Récital avec Sabata dirigé par Fasolis
- Munich - Mars 2009: Tamerlano de Handel (rôle titre) dirigé par Moulds
- Genève - Mars 2009 puis Avignon Octobre 2009: Récital Scarlatti - Caldara
- Tokyo - Avril 2009: Récital Mozart - Rossini
- Nancy - Avril 2009: Messiah dirigé par Spinosi
- Bordeaux - Juin 2009: L'Incoronazionne di Poppea (Ottone) dirigé par Alessandrini, puis par Christie à Madrid; (Nerone) à Oviedo et Bilbao en 2010
- Juillet 2009: Récital Handel en tournée en France (Froville, Beaune, Polignac) puis Berlin puis Paris Louvre en 2010
- Septembre-Octobre 2009: Susanna de Handel (Joachim) dirigé par Christie, grande tournée dont Paris Salle Pleye, Ambronay et Caen
- Décembre 2009 - Dresde: Giulio Cesare (Tolomeo)
- Février 2010 - Vienne: Medea de Cherubini/Herold (???)


Tout echo de ces prestations est évidemment le bienvenu!



Air de Selitto pour Farinelli





Sorties cd à venir:
Rodrigo de Handel dirigé par Lopez-Banzo (Prévu pour Mai 2009 chez Ambroisie à moins que la sortie n'en soit encore repoussée!)
Faramondo de Handel dirigé par Fasolis (Février 2009 chez Virgin)
Ezio de Gluck dirigé par Curtis (Mars 2009 chez Archiv - diffusion télé sur mezzo prévue pour Janvier 2009)
Un disque Handel est prévu en même temps que la tournée de l'été 2009






Cencic sur Alma oppressa:
Récital à Beaune par Caroline; Stabat Mater à la Villette, Rodrigo de Handel au TCE, Ezio de Gluck à Poissy par Licida



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18 mai 2008 7 18 /05 /mai /2008 14:25

UPDATE de cet article ici: 

http://almaoppressa.wordpress.com/2014/10/07/roberta-invernizzi-letoile/ 

 

Après la discographie officielle, voilà la liste des représentations et concerts que j'ai pu écouter ou auxquels il m'a été donné d'assister. Etrangement toutes ces bandes non publiées la montrent souvent sous un jour différent de celui que laissent percevoir ses disques, souvent des oeuvres sacrées ou des disques qu'elle a enregistrés jeune et moins assurée. Voici donc de nombreux concerts avec plus d'oeuvres du XVIIIème que dans sa discographie, et donc des oeuvres qui font appel à une tessiture plus étendue et exige des tempéraments plus excessifs, bref tout ce qu'il faut pour mettre en valeur notre héroïne.
Tous les extraits illustrés de tableaux sont tirés de la chaine de
Crindoro sur Youtube.

 





*Bach, Messe in B minor - Dantone (Ravenne)

 


*De Majo, Gesu sotto il peso della croce - Biondi (Rome)

Clément: c'est une très belle œuvre, et Invernizzi y chante une Vierge magnifique de noblesse douloureuse et véhémente. Sa façon de rendre expressifs les ornements de son air "Sul doloroso monte" est poignante. J'ajoute que Cirillo est vocalement très à l'aise dans le mezzo de Maddalena, et que Carlo Allemano est comme souvent étonnant d'éloquence.

 


*Galuppi, L'Olimpiade - Marcon (Venise)

Encore une superbe résurrection que l'on doit à l'infatigable et excellent Marcon: même si le plateau n'est pas idéal (beaucoup sont dépassés par les difficultés redoutables de la partition), l'orchestre est déchainé et malgré le son lointain, on est captivé, surtout par cet acte II presque tout en fureur. C'est dans cet acte qu'Invernizzi chante le grand air de tempête d'Argene, rajouté par Galuppi. C'est juste incroyable: tout y est, je vous laisse juges.


*Handel, Partenope - Florio (Villette)

 

Un souvenir inoubliable, j'en étais revenu délirant. Voilà ce que j'en avais écris à l'époque: "Roberta Invernizzi est une Partenope pour laquelle j'aurai presque voulu être un quatrième soupirant (c'est dire!). Non seulement sa voix est splendidissime, avec des flambées de vocalises et des aigus scintillants au dessus d'un medium corsé, avec une aisance confondante, mais en plus c'est vécu d'un bout à l'autre: les récitatifs étaient, grace à elle et Prina, absolument captivants, on s'y croyait  Son "L'amor ed il destin" cranait fièrement et légitimement, j'ai écrasé une petite larme après son "Voglio amare"... je ne vais pas m'amuser à tous les citer mais j'epsère que la radio diffusera cette performance: c'est bien simple pour moi avec Gauvin, Piau et Kalna, c'est la plus grande soprano handelienne actuelle. A l'article des reproches, je comprend que l'on puisse se lasser des ces incessantes volutes vocales, qui si elles n'ont rien de scolaire seraient assez identiques entre elles et répetitives, n'etait l'investissement psychologique d'une finesse remarquable qui vient transcender le luxe vocal." Malheureusement, je n'ai jamais réussi à trouver la moindre trace audio de ce concert mémorable.

 

 

*Handel, Silla, Biondi

Jamais entendu, mais vue la distribution, je suis prêt à tout pour!

Marina deLiso (Claudio), Sonia Prina (Silla), Sunhae Im (Metella), Vivica Genaux (Lepido), Roberta Invernizzi (Flavia), Sandrine Piau (Celia), Antonio Abete (Il Dio)


 



*Handel, Il Trionfo del Tempo e del Disinganno - Spering (Hildesheim)

Une splendeur incomparable, le "Lascia la spina", de très beaux airs du Piacere mais le rôle est trop grave pour elle, et le ratage du "Come nembo" est total: problèmes de respiration, vocalises mécaniques et survolées, il n'y aura même pas de da capo. En plus de la tessiture du rôle (que seule un mezzo colorature possède: Ernman, Bartoli, Hallenberg...), je pense qu'elle a du mal à suivre Spering, chef à la baguette parfois trop vive et qui la soutient mal (elle a le même problème dans Il Ritorno di Tobia avec le même chef dont la vitesse la force à survoler certaines vocalises). Dans le même oratorio, elle a aussi chanté Belleza et elle doit y être beaucoup plus à sa place.

 

 



*Monteverdi, Orfeo - Dantone (Cremone)



*Mozart, Regina caeli & Davide penitente - Harnoncourt (Graz)

Pas la peine de se lecher les babines, Harnoncourt lui a confié le rôle de second soprano, elle ne chante donc que des airs mineurs où elle est sous employée, dommage, même si Hartelius fait du très bon boulot par ailleurs.



*Pergolesi, Il Flaminio - Dantone (Beaune)

Très bon, elle fait montre ici de toute l'experience qu'elle a acquise auprès de Florio dans l'interprétation d'intermezzi et d'oper buffa; la partition expose donc plus ses talents d'actrice que de virtuose.



*Piccinni, Didone abandonata - Florio (Paris)

Encore une résurrection: de très beaux airs, mais Piccini n'est pas mon compositeur favori à cette époque et j'ai du mal à écouter le tout continument, toute cette luxuriance est finalement assez lassante, d'autant que le plateau assez sage n'aide pas forcément. Invernizzi est une très bonne Didon, mais j'ai trouvé son air d'entrée encore meilleur lors du concert Sachini et Piccini de Versailles, je ne peux donc m'empêcher de penser qu'elle y serait encore meilleure aujourd'hui. Ce récital est sorti en cd, mais voilà la vidéo du da capo de l'air en question.

 



 



*Scarlatti, La Santissima Annunziata - Biondi (Paris)

Absolument boulversant! Elle a parfaitement compris que toute la force de la musique de Scarlatti était dans la retenue et l'impact dramatique. Sa vierge est donc extrêmement digne, aussi humble que puissante au milieu de ces allégories. Son air final, angoissé, conscient, chaotique et franc est à l'image de toute cette prestation hallucinante (je mets ici un extrait du live de Cracovie à la prise de son plus proche de la réalité en salle que celle de Paris).

Lors du concert de Cracovie.



*Scarlatti - La Vergine dei dolori - Biondi (Vienne & Cracovie)

Elle y chante St Jean aux cotés de la vierge de Prina, c'est superbe forcément et pour ne pas me répêter je vous laisse écouter.





*Vivaldi, Cantates - Bonizzoni (Cracovie)

L'exhubérance à fleur de peau de Vivaldi lui va décidemment comme un gant: lors de concert elle a chanté Sum in medio tempestatum, O qui caeli et In turbato mare irato. En plus de souligner que ce ne sont pas les plus évidents (diantre!), je ne peux que m'incliner devant son interprétation volcanique qui hisse ce concert au rang de référence; sans compter l'excellent accompagnement de Bonizzoni.

 





*Vivaldi, Juditha Triumphans - Fasolis

Ce live est devenu pour moi la version de référence de ce chef d'oeuvre de Vivaldi, supplantant l'excellente version deMarchi parue chez Naïve: Fasolis et ses Barochisti sont stupéfiants et ont réussi à renouveler ma perception d'airs que je pensais connaître par coeur, bref idéal et grisant. Tout le plateau est proche de la perfection à commencer par la Juditha ténébreuse de Mingardo, Laurens est étonnante à défaut de toujours chanter juste et Custer enthousiasmante. Invernizzi est un Vagaus à la tessiture plus réduite que celle de la toujours excellente Comparato dans les rôles d'adolescent (disque Naïve) et contrairement à cette dernière n'arrive pas à laisser deviner la moustache juvénile du jeune écuyer, mais elle fait preuve d'une facilité époustouflante dans la virtuosité presque craneuse, à l'image de l'assurance du jeune homme, et ainsi épaulée par Fasolis, on ne peut qu'applaudir le résultat d'une musicalité qui touche à l'évidence.

 

 

 

 



*Vivaldi, La Senna festeggiante - Bolton (Londres)

 

 

 

 

 

 

 

Au rayon des disparus, nous continuons les fouilles et acceptons toute aide, elle a aussi chanté:

- Aristea dans L'Olimpiade de Pergolesi avec Dantone (en alternance avec Bertagnolli)
- L'Incoronazione di Poppea et Il Ritorno di Ulisse (Minerva) avec le même Dantone (et rien moins qu'Antonacci et Prina pour partenaires) à Crémone
- Lucio du Tito Manlio de Vivaldi avec Dantone à Londres en février 2008
- Cantates de Vivaldi avec Alessandrini à la Villette, dont le In furore dans lequel elle doit exceller
- Le Silla de Handel avec Biondi en 2004

- Amadigi de Handel avec Prina à Beaune

- Partenope de Handel à Paris avec Prina et Florio



Au rayon des merveilles que nous reserve l'avenir, notons

- Santa Helena al calvario de Hasse avec Biondi à Salzbourg.
- Ercole sul Termodonte de Vivaldi à Venise puis Paris avec Biondi
- La Dafne de Gagliano à Cremone
- La Passion selon St Jean avec Antonini à Madrid
- La Serva Padrona de Pergolese
- Tolomeo de Scarlatti avec Curtis



Pour conclure voilà une petite série de photo de sa Minerva du Retour d'Ulysse et une de son Ottavia (Incoronazione di Poppea).

 

Et pour être toujours au courant de ses prestations, voilà le site de son agent.

 

 

Voilà, maintenant vous n'avez plus aucune raison d'ignorer son culte: allez donc précher la bonne parole!

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13 mai 2008 2 13 /05 /mai /2008 23:59

Roberta Invernizzi


UPDATE de cet article ici: 

http://almaoppressa.wordpress.com/2014/10/07/roberta-invernizzi-letoile/ 


C'est sans doute la plus grande soprano baroque vivante, de Monteverdi à Haydn, rien ne lui résiste: une large tessiture, un sens inouï de la coloration, des aigus fulgurants, une virtuosité à tout épreuve et surtout une délicatesse dans le phrasé, un art de dynamiser le verbe par l'esprit qui n'appartient qu'à elle. Si l'on ajoute que la discographie de la dame est immense, on s'étonne que son talent soit si peu reconnu sur scène et qu'elle demeure si peu connue du grand public. Pour tenter de réparer cette injustice criante, un cavalier qui surgit hors de la nuit, cours vers l'aventure au galop, son nom il le signe à la pointe de son clavier, d'un L qui veut dire Lici!

 

DISCOGRAPHIE
(accrochez-vous, c'est long!)

Evidemment je ne connais pas le quart de sa discographie, et parmi ce que je possède, j'ai du à peine en écouter la moitié attentivement car elle a beaucoup enregistré de musique du XVIIème siècle qui me passionne moins; c'est surtout par ses live que je la connais (dans la seconde partie du portrait). Ainsi, pour éviter les répétitions, je ne commenterai que le peu de disques que j'ai pu écouté soigneusement - les commentaires exterieurs sont naturellement les bienvenus pour remplir les trous! Comme d'habitude, je souligne les disques qu'il me semble prioritaire d'écouter pour découvrir ses qualités. Je ne mets ici aucun extrait musical, mais les plus beaux airs qui s'y trouvent sont souvent disponibles à l'écoute sur Youtube (je vous conseille notemment la chaine de Crindoro, qui en est fan et illustre ses morceaux de superbes tableaux).

*Alfonso X, Cantigas de Santa Maria

*Bach, Passion selon Saint Jean - Fasolis

*Bach, Messe en do - Fasolis

*Bach, Magnificat & Cantates - Fasolis

*Badia, La Fuite en Egypte - Florio


*Battiferri, Vola de Libano

*Boccherini, Stabat mater - L'Archibudelli

*Buxtehude, Membra Jesu nostri - Fasolis

*Caccini, Dolcissimo sospiro - Rasi

*Caresana, Per la Nascita del Verbo - Florio

*Carissimi, Jonas, Dives Malus, Beatus vir - Fasolis

*Cavalli, La Statira - Florio

Superbe disque: oeuvre très émouvante, même pour moi qui ai du mal à me laisser emporter par cette musique; Florio est un chef très attentif à la précision et à la plenitude du son, ainsi qu'au soutient de ses chanteurs indispensable dans ce genre d'oeuvre très dramatique. Evidemment tous les chanteurs ne sont pas aussi excellents qu'Invernizzi, Florio tournant souvent avec son équipe de chanteurs méritants et très honnêtes mais à qui il manque souvent une voix plus impressionante. Si comme moi vous avez du mal avec ce repertoire, la lecture du livret à l'écoute me semble indispensable, sans cela (et à moins que vous ne compreniez parfaitement l'italien), vous louperez tout ce qui fait le charme de l'interprétation d'Invernizzi qui donne ici constemment dans la nuance et l'intention délicate.



*Cavallo, Il Giudizio universale - Florio

*Colonna, Nisi dominus & Mottetti - Cera

*Dowland, Come away, come sweet love - Rasi

*Draghi, La Vita nella morte - Coin

*Durante, Lamentationes Jeremiae prophetae & Vespro breve - Fasolis

*Ferrari, Il Sansone - Curtis

*Fiocco, Messe - Florio

*Gagliano, La Dafne - Garrido

*Gossec, Grande messe des morts - Fasolis

*Handel, Cantates pour le marquis Ruspoli - Bonizzoni

Dommage que dans ce deuxième volume, Invernizzi chante peu de chose puisqu'elle partage les parties de soprano avec Galli, jolie soprano très agréable et investie mais qui n'a pas du tout le feu de sa consoeur pour animer ces petits opéras que sont les cantates de Handel. Cela dit je n'ai écouté que partiellement ce disque et je me base surtout pour juger Galli sur sa prestation en Ange chez Scarlatti dans La Santissima Annunziata.

 

*Handel, Cantates pour le cardinal Pamphili - Bonizzoni

Superbe disque, un complément idéal à celui que Kozena avait enregistré avec Minkowski: la démarche est ici plus exhaustive puisque Bonizzoni a prévu d'enregistré toutes les cantates romaines quand Minkowski n'avait retenu que les plus célèbres pour un disque historique. Bonizzoni et son ensemble sont excellents, un son très italien, très proche de celui de Marcon et son Venice Baroque Orchestra, avec un surcroit d'aisance harmonique qui les rapproche d'Alessandrini et son Concerto Italiano. Invernizzi est bien sur délirante, et sait aussi bien rendre la virtuosité allegrement sage d'un Tra le fiamme que la gravité du Da quel fatal giorno.


*Handel, La Lucrezia & autres cantates - Retablo barocco

*Handel, Floridante - Curtis

*Handel, Rodrigo - Curtis

*Handel, Te Deum & Dixit dominus - Fasolis


*Haydn, Il Ritorno di Tobia - Spering

Une très belle version d'une des plus belles oeuvres vocales de Haydn: Hallenberg est boulversante, Karthaüser un peu absente et Invernizzi souffre parfois d'une direction très rapide qui donne quelques vocalises un peu survolées mais le rôle de l'ange est de loin le plus difficile du point de vue de la virtuosité, avec des écarts de tessitures importants et des vocalises aussi précises qu'abondantes. Bref ce n'est pas parfait, mais cela reste d'excellente facture et à découvrir absolument.

*d'India, Sivlio e Dorinda - Curtis

*Jommelli, Don Trastullo - Florio

*Jommelli, Veni creator spiritus - Florio

Frédéric: Le CD Jommeli-Porpora etc est une petite merveille que j'ai acheté juste après l'Olimpiade tellement Invernizzi m'a plu. Ell y est époustouflante de virtuosité dans le Motet de Jomelli comme dans la cantate qui suit.

Clément: J'ai ce Veni creator spiritu, c'est par ce disque que je l'ai découverte. J'avais aimé, sans être époustouflé, à l'époque. C'était les premières publications de Florio et de la collection Tesori di Napoli.
Je l'ai réécouté il y a peu : elle est expressive et pleine d'esprit, jolie voix, moins appuyée dans le grave qu'aujourd'hui, ce n'est pas encore aussi personnel qu'à la "maturité" disons, mais très plaisant. C'est une cantate de Sabatino qui la met le plus en avant. Il y a du reste une chaconne de Jommelli que je trouve magnifique, sur ce disque, et que Florio reprenait dans ses concerts avec Ciofi (Cimarosa, Di Majo, Piccinni...).


*Latilla, La Finta cameriera - Florio

*Legrenzi, La Morte del cor penitente - Sonatori de la gioiosa marca

*Lotti, La Vita caduca - Curtis

*Monteverdi, A voce sola con sinfonie - Rasi

*Monteverdi, Intégrale des duos (2 volumes) - Curtis

 

 

*Monteverdi, Vespro della beata Vergine - Alessandrini

*Monteverdi, Orfeo - Garrido

*Paisiello, Pulcinella vendicato - Florio

*Paisiello, Passionne di Gesu Cristo - Fasolis

Carlupin: Rien que pour Roberta, il faut y faire une petite halte. Cela suppose évidemment de voir à travers la jaquette, peu engageante ! Les airs dévolus à Pietro la mettent vraiment en valeur, car généralement l'orchestre est discret et ne fait que ponctuer ses interventions. Ces parties très douces demandent une grande souplesse et un art du verbe auxquels le soprano s'atelle avec un bonheur évident. Son dernier air "Se a librarsi in mezzo all'onde" tranche significativement par sa vivacité et sa voltige. Là encore, c'est un sans faute, on est proche de la jouissance ! Il semble parfois que les couleurs du médium disparaissent pour ne laisser agir que son grave rageur et son aigu transperçant.

L'oeuvre, bien que fort belle et inventive, n'est pas souvent convaincante. La pompe de la plupart des airs s'accorde mal à l'intimité de la scène relatée par Métastase. L'air que j'évoque juste au-dessus est un exemple parfait. Malgré son titre, il ne décrit absolument pas le tumulte de la tempête, mais l'enfant qui apprend à nager. Pourtant, tout l'attirail de l'aria di tempesta répond présent, depuis les volutes aux cordes jusqu'aux cors, en passant par toutes les pirouettes et les sauts d'octave à la voix... Sur le même texte, Caldara était plus attentif, à défaut d'être excitant. A écouter donc, en oubliant le livret. En plus, personne ne démérite dans cette version, bien au contraire.

 

*Piccini & Sachini, Arias - Florio (Versailles)

Critique ici.


*Porpora, Dorindo, dormi ancor - Velardi

*Provenzale, Mottetti - Florio

*Provenzale, La Colomba ferita - Florio

*Provenzale, Vespro - Florio

*Purcell, Beati omnes - Fasolis

*Rossi, Madrigaux - Curtis

*Scarlatti, La Santissima Trinita - Biondi

Une très bonne façon de découvrir la musique d'Alessandro Scarlatti: la distribution est brillante et, cela n'arrive pas si souvent au disque, Invernizzi n'est pas seule à briller, puisqu'elle est accompagnée de Gens et de Genaux; Biondi dirige l'oeuvre d'une façon alerte et toujours un peu sèche mais qui convient très bien à ce débat théologique en musique tout de même bien plus séduisant qu'une somme de Saint Thomas!


*Stradella, Moro per amore - Velardi

*Stradella, Esule dalle sfere - Velardi

*Stradella, Lo Schiavo liberato - Velardi

*Vinci, Le Zite 'n galera - Florio

*Vinci & Leo, L'opera buffa - Florio

*Vinci, Cantates et intermezzi - Florio

 

De jolies pieces notemment une en espagnol (Addios!), un programme intéressant sur les passerelles entre l'Italie napolitaine et l'Espagne, mais on reste un peu sur notre faim: les intermezzi même brillement interprétés, c'est tout de même toujours un peu la même chose, et Invernizzi ne chante (superbement) qu'une seule cantate, la seconde est confiée à un contralto de second ordre comme Florio sait malheureusment si souvent en trouver.

*Vivaldi, Motezuma (Teutile) - Curtis

 

Vous n'avez aucune excuse pour ne toujours pas connaître ce disque! Non seulement l'oeuvre est magnifique (même DavidLeMarrec le dit!), mais c'est le plus beau disque de Curtis qui semble enfin se reveiller de sa mollesse habituelle et enfin la distribution est époustouflante dans les airs comme dans les récitatifs qu'on a rarement entendu si investis pour un opera seria. Pour ne parler que d'Invernizzi, elle campe une Teutile cristalline qui ne semble s'incarner que dans la souffrance, c'est absolument prodigieux, elle semble se dépasser elle même à chaque air, cette musique lui semble si naturelle qu'elle réussi ce petit miracle que seules de rares monstres sacrés réussissent: chanter avec le même naturel que celui de la parole. Sans doute le meilleur disque pour la découvrir.

*Vivaldi, L'Olimpiade - Alessandrini

 

Superbo di me stesso! Comme beaucoup c'est avec ce Megacle que je la découvrais; ce premier opéra de l'édition Naïve est une franche réussite. Je n'ai jamais entendu ailleurs qu'avec Alessandrini une telle homogénéité de l'orchestre qui semble constemment nimbé dans la basse continue comme Venise dans la brume, une direction très dix-septiemiste donc d'une douceur parfois torrentielle (Quel destrier, E troppo spietato, Gemo in un punto...). Outre le glorieux Megacle de notre héroïne du jour dont l'italien est un pur rêve, on notera la présence de la superbe et ténébreuse Mingardo en Licida (que je découvrais aussi et à qui je dois d'avoir choisi ce pseudonyme) et de la non moins marquante Prina (encore une découverte avec ce disque qui est décidemment celui de bien des révélations). En plus cet livret est un des plus réussis et connu de Metastase, donc vous ne pouvez pas passer à coté.

*Vivaldi, Vespri per l'Assunzione di Maria Vergine - Alessandrini

 

Un disque indispensable mais pas forcément pour elle: pour les oeuvres absolument, pour Alessandrini aussi, pour Mingardo surtout qui signe les plus beaux Nisi Dominus et Salve Regina de la discographie à mon humble avis, pour Bertagnolli aussi qui chante un très réussi Laudate pueri même si ce n'est pas le meilleur que l'on connaisse. A Invernizzi ne reviennent finalement que des parties d'ensembles qui sonnent comme de luxueuses transitions entre les pièces les plus célèbres. Ses apparitions sont néanmoins remarquables, notemment un superbe Ascende laeta.

*Vivaldi, Dixit Dominus (+ 3 psaulmes de Galuppi) - Kopp

SuperGarfield:  Ce disque possède l'intérêt d'être un inédit Vivaldien, un troisième Dixit découvert, très beau, très semblable à celui enregistré par Alessandrini chez Naïve. Cependant, Kopp ne semble pas très familier de cette musique, et c'est un peu trop mesuré. L'approche un peu trop lisse pour convaincre pleinement, et le choeur n'est pas très incisif. Les solistes sont très bons, particulièrement Mingardo, Invernizzi et Agnew, très suprenant d'agilité et de phrasé dans le "Dominus a dextris tuis", réplique quasiment complète de la 1ere section du fameux air "Alma Oppressa" de la Fida Ninfa).
Les psaumes de Galuppi sont intéressants également, de vastes dimensions et de facture assez impressionnante (beaucoup d'alternances choeur-solistes au sein d'un même morceau).
A connaître pour l'intérêt de l'inédit.


*Vivaldi, La Silvia - Bezzina

Une des premières réssurections d'opéra de Vivaldi que l'on doit au pionnier Bezzina: l'oeuvre est agréable et champêtre, mais n'était Invernizzi, on oublierait bien vite ce que l'on entend, l'orchestre assez hésitant ou les autres chanteurs assez éffacés.

*Vivaldi, Cantates (2 volumes) - Concerto vago

Ces deux disques ne sont plus disponibles dans le commerce; je ne connais que le premier volume. Il souffre malheureusement d'un accompagnement extrêmement réduit qui, à force de jouer à fond la carte du madrigal, rend toutes ces pièces rares assez interchangeables. Invernizzi a beau y mettre tout le soin qu'on lui connait, c'est très beau mais guère marquant faut de caractérisation d'ensemble suffisante.

*Vivaldi, Gloria & Magnificat - Gubert


*Ziani, Assalone punito - Curtis


*Musica delle capelle di Napoli - Florio

*Salon napolitain

*Récital, Donne barocche - Bizzarie Armoniche

 

Un de ses trop rares récital, consacré ici à des "compositrices" du XVIIème et XVIIIème siècles. J'ai un peu du mal à parler de la qualité des morceaux présentés ici étant peu familier de ce répertoire, mais voilà un disque que j'écoute avec beaucoup de plaisir, même si l'ensemble qui l'accompagne me semble parfois un peu trop mériter son nom (Bizzarie armoniche).

 

*La Vendetta - Bizzarie Armoniche

*O dolce vita mia - Rasi

*La Notte d'amore - Curtis

*Non e tempo d'aspettare - Rasi

 

 

 

On dirait pas comme ça, mais je pense qu'il en manque, donc si vous connaissez un disque non mentionné dans cette liste, n'hésitez pas à le signaler!


 

 

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5 mars 2008 3 05 /03 /mars /2008 01:56

Sonia Prina, la Freddie Mercury du baroque

Voici enfin cette présentation que je vous promets depuis longtemps sur la grande Sonia. La dame fait débat parmi les baroqueux, on lui reproche sa tessiture limitée pour des rôles de contralti, on encense son timbre et son energie. Un baroqueux éminent a qualifié sa voix de "moustachue", la comparer à Freddie Mercury m'a alors semblé évident! ;-) Encore une fois je ne connais que peu de détails biographiques: diplomée de chant et de trompette (comme Tchétchilia si je ne m'abuse) à 19 ans, elle est admise au sein de l'académie lyrique de la Scala. Elle a aujourd'hui la petite trentaine. Le plus interessant réside bien sur dans ses prestations. Si sa tessiture limitée lui interdit bien des roles de castrats, elle fait merveille dans les roles de mezzo coloratures qui lui permettent de jouer pleinement de son timbre rond et chaud. Le cas des rôles de contralto traduit son intelligence musicale, puisqu'elle pallie souvent des lacunes dans l'aigu et le grave et transcende certains trucages (tendance à bramer) par un enthousiasme et une energie théatrale débordants; au final on est bluffé et impressionné par cette voix qui en impose alors même qu'elle n'a rien d'exceptionnel. Les titres soulignés signalent les enregistrements et live à écouter en priorité.

 

Discographie:

 

*Conti, David
avec Mijanovic, Priante, Kermes
dirigé par Curtis
conti.jpgJe ne l'ai toujours pas écouté attentivement.



*Donizetti, Anna Bolena (Smeton)
Theodossiou, Ganassi

 

pas entendu, mais le role est riquiqui





*Handel, Lotario (Matilde)
avec Mingardo, Summers, Kermes, Priante

dirigé par Curtis

 

Dans ce premier rôle composé par Handel pour la Merighi en 1729 (juste avant Rosmira), Prina est très à l'aise, du coup son talent peut se deployer dans les airs délicats où le moelleux de son timbre est plus que le bienvenu ("Vanne a colei che adori") comme dans les ceux plus enlevés ("Quel superbo già si crede"), mais aussi surtout dans les scènes dramatique ("Arma lo sguardo", scène de la prison) et de fureur (magnifique "Furie del crudo Averno").
Mais bon, la partition n'est pas la plus réussie de Handel et Curtis est en pilote automatique, le tout baigne donc dans une certaine apathie dont nos grandes chanteuses (Mingardo, Summers, Prina) se detachent à grand peine...et Kermes caracole dans l'aigu, c'est tout ce qu'elle sait faire.

 




*Handel, Il Trionfo del tempo e del desinganno (Disinganno)
avec Dessay, Hallenberg, Breslik
dirigé par Haïm

J'attendais ce disque avec impatience: mes deux mezzo coloratures favorites réunies, un des meilleurs ténors baroques actuels, de très bons échos du concert du TCE et Natalie en cerise sur le gateau. Malheureusement paru quelques jours après le concert de Minkowski à Pleyel, je ne peux cacher ma deception. Comme souvent, Dessay est à coté de la plaque dans Handel eet le Concert d'Astrée fait vraiment office de second choix quand on a entendu la splendeur des Musiciens du Louvre. Prina n'est pas très à l'aise ici, son "Crede l'uom" n'est pas aussi habité qu'au concert et son energie ne peut se déployer dans un rôle tout en rennoncement. Cela reste du très bon niveau, mais la cohérence dramatique de l'ensemble fait vraiment défaut à ce disque et nuit à ses interprêtes.






*Handel, Rodelinda (Edwige)
avec Mijanovic, Lemieux, Priante, Kermes
dirigé (le terme est un peu fort!) par Curtis

 

 

Beaucoup en ont fait la cruelle expérience, c'est sans doute le pire disque du tandem Kermes/Curtis. Prina est ici assez decevante, ses vocalises sont alignées sans rechigner mais on la sent bridée par la platitude de l'orchestre qui encore une fois ne semble fait que pour soutenir les suraigus de Kermes; de toute façon, tout le monde ici patauge: Mija est perdue faute d'être accompagnée par l'orchestre, Lemieux a un trop petit role pour marquer, Priante ne se donne pas plus que ça et Kermes:cui cui cui, non pardon :ui ui ui! Passez votre chemin.

 

 


*Handel, Alcina (Bradamante)
avec Kasarova, Cangemi, Harteros, York
dirigé par Bolton à Munich

Voilà encore un rôle de pure contralto (la Negri aussi créatrice de Polinesso et Carilda), donc, bien sur, trop grave pour Prina, mais bon il est vrai, comme le dit quelqu'un ici que presque tous les rôles sont soit trop graves soit trop aigus pour Prina, donc je vais arrêter là pour ce poncif la concernant. Le fait est que Bradamante souffre d'intêrprêtes à la fureur relative et aux vocalises dont la vélocité sacrifie à la clarté du timbre ou l'inverse: Mijanovic s'y englue, Podles y fait vraiment trop mémère, Kuhlman est bien sage, Sinclair - héhé! j'avoue que j'aimais bien quand j'ai découvert l'oeuvre et le baroque, mais bon... -, Wolak impossible, je n'y connais pas Mingardo. Tandis que Sonia avec une voix inadéquate réussi la meilleure caractérisation du rôle, certes les vocalises manquent d'ampleur, mais la projection et le souffle sont loin d'être pris en défaut; quant à la rage du personnage, tantot contrainte dans le "E gelosia" à mots couverts, tantôt déchainée dans le superbe "Vorrei vendicarmi", elle est fulgurante. Le dernier air (un peu chiant à mon gout) est tout à fait maitrisé, mais de toute façon presque toutes les interprêtes du rôle le réussisse honnêtement.

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*Galuppi, Il Filosofo di campagna

 

connais pas




*Monteverdi, L'Orfeo (Speranza)
avec Bostridge, Ciofi, Coote, Dessay, Gens, Sampson, Agnew, Regazzo
dirigé Haïm

Encore un des plus gros ratages de ce début de siècle. Prina est tout à fait honnête en Speranza mais le role est un peu trop court.

 




*Mozart, Ascanio in Alba (Ascanio)

avec Damrau à Salzbourg
(sorti en DVD)

Bof, bof, le rôle n'est pas terrible, elle est juste honnête et la mes devait sans doute lui donner suffisamment de fil à retordre comme ça.

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*Porpora, Salve Regina
dirigé par Dantone

Prina dans la musique sacrée est absolument fabuleuse, cette première incursion le prouve amplement (le disque est malheureusement épuisé). Avec un Dantone exhaustif et spirituel, ce Salve Regina est boulversant et rend à Porpora sa place préeminente parmi les compositeurs du 18ème siècle. Naturellement la sensibilité, la douceur, le moelleux, la profondeur d'expression de notre Sonia font ici miracle, et sa prononciation donne une saveur inconnue au latin. A la delectable et confiante serennité du "Salve regina" succède l'humble prière du "Ad te clamamus" dont l'insistance trouve cependant refuge dans les vocalises qui s'interrompent brusquement comme s'apercevant de l'excès d'orgueil qu'elle portent. C'est le moment d'un "Eia ergo"extasié et pourtant plein de doute, de piété et d'effacement dans la douleur apaisée par la foi, comme si l'enthousiasme tentait de nier l'imparfaite confiance humaine en Dieu . Et le tout s'acheve avec un boulversant "O clemens" qui vogue confiant dans un murmure et une legereté en harmonie avec des vocalises rondement menées et une diction toujours aussi délicieuse. Alleluia! Et encore je ne vous detaille pas toutes les parties... Tentez à tout prix de denicher ce bijoux de Sancta Sonia!!

Bénissez Youtube! Ce Salve regina y est entièrement écoutable.

 




*Rossini, La Cenerentola

avec Florez, Ganassi, Ulivieri
dirigé par Rizzi

pas entendu

 




*Rossini, La Pietra del Paragone (Clarice)

avec Lis, Zappatta
dirigé par Spinosi à Paris
(sorti en DVD)

Dans Rossini les limites de sa tessiture ne pouvaient que ressortir: malgrè des efforts louables pour assumer les descentes dans le grave et les surgissement dans l'aigu, sa vocalisation est ici trop véloce, trop légère, pas assez martelée pour du Rossini qui réclame plus de poids. Son art du phrasé n'est d'aucune utilité ici, heureusement sa veine comique sauve sa prestation et rend le tout agréable à défaut d'historique.

Vous pouvez voir différents extraits ici: http://www.lapietradelparagone.com/:




  

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*Sammartini, Maria addolorata & Il Pianti di San Petro (Cleofe et Giacomo)
dirigé par Ferrari

 

Très bien dirigées, ces oeuvres de Sammartini sont assez interessantes même si elles manquent un peu d'inventivité. Sonia n'a que deux airs "Almen potesse chiudere" de Cleofe dans Maria addolorata et "N'empie d'orrore" dans Il Pianto di San Pietro. Le premier est une longue (12 minutes) lamentation concertante avec violoncelle, autant dire tout de suite que l'harmonie entre sa voix et le violoncelle est totale, l'epuisement et la lassitude sont sensibles, jamais je ne l'ai entendue si émouvante. Le second est aussi une sublime lamentation qu'elle rend à merveille. Elle est vraiment douée pour rendre toute la spiritualité de cette musique à travers son timbre charnel qui pointe vers l'invisible, l'indicible, l'absolu divin, le mystère sacré. Elle s'y entend en art de sublimer la souffrance humaine: écoutez comme elle appuie la dernière syllabe de ses "crudelta" et "oppresso" tels les premisses de larmes que la pudeur retient, puis varie les intonations à chaque reprise de cette mélancolique et trébuchante litanie qu'elle traverse d'un souffle chantant.

 

 


*Sarti, Giulio Sabino (Guilio Sabino)
dirigé par Dantone

 

Témoignage interessant de notre toute jeune Sonia: ça cafouille un peu, les vocalises ne sont pas toutes très bien placées et le rôle est un peu trop aigu pour elle (le créateur était un castrat soprano). Reste une bonne prestation, parfois touchante et souvent osée (elle ne se ménage pas dans les variations!), mais ce n'est pas inoubliable; de plus Dantone est encore loin de diriger avec la magie qu'on lui connait aujourd'hui. Le tout donne une bonne idée de l'oeuvre, mais reste encore trop timoré à mon gout.

 




*Verdi, Messa solenne
avec Scano, Florez, Gallardo-Domas
dirigé par Chailly

conèpanonplu

  




*Vivaldi, Orlando finto pazzo (Origille)
avec Bertagnolli, Custer, Comparato, Oro, Pizzolato
dirigé (magnifiquement!) par de Marchi

 

Voilà un superbe opéra archivénitien, dans lequel Prina s'épanouit à merveille! L'air du premier acte la montre sous son meilleur jour, et on admirera à quel point cela sonne rond sans pour autant sacrifier la diction. L'acte 2 la voit encore plus belle dans un superbe air avec echo à travers lequel son péché mignon ailleurs, les vocalises un peu engorgées, disparait totalement; le second ne traduit pas moins son sens du souffle, ou comment distiller son texte avec science en se melant parfaitement à l'orchestre. L'acte 3 la voit triompher dans le celèbre "Andero, volero, gridero" où elle est plus consistante que Bartoli, mais aussi moins incisive; cela paraitra sans doute un peu trop enflé pour certains, mais j'adore, le da capo la trouve un peu limite dans la tessiture mais elle sait jouer habilement pour que cela ne paraisse pas. Les deux interpretations se valent pour moi, Bartoli m'evoque plus le raz-de-marée, Prina la haute mer qui enfle et les vagues qui meurent comme elles sont nées;  par ailleurs ici le soutien de l'orchestre me semble plus idoine que celui du Giardino armonico, un peu trop napolitain. Bref je recommande chaudement; les autres interprètes, même s'il ne sont pas tous parfaits offrent pour beaucoup de superbes moments.




*Vivaldi, L'Olimpiade (Aristea)
avec Invernizzi, Mingardo, Foresti
dirigé par Alessandrini

C'est graçe à ce disque que je l'ai découverte: son "E troppo spietato" est un de mes airs de Vivaldi préférés, diction exemplaire, rondeur de la note, vocalise nettes, orchestre foisonnant à souhait... seul défaut, c'est un peu sage; aujourd'hui, quatre ans après, je pense qu'elle s'y lacherait bien plus, mais après tout Aristea est un personnage bien moins tourmenté que Megacle ou surtout Licida. Elle est idéale pour "Sta piagendo la tortorella" qu'elle rend avec une triste délicatesse et un résignement gracieux qui conviennent parfaitement à Aristea; "Tu da me dividi" lui permet de faire montre de son superbe art de la déclamation, qui vient masquer un grave insuffisant. "Caro son tua cosi" est aussi un beau moment, j'adore l'élégance avec laquelle elle lance ses "rise e e e e e e ento", et oui Clément, je la trouve féminine surtout quand elle allege sa voix en fin de phrase, cette évanescence de la voix sur le "anchio" me ravit littéralement. A part Giordano qui n'a pas comprit que son role était travesti, le reste de la distribution et l'orchestre sont sublimes (surtout Mingardo et Invernizzi). Un des plus beaux disques d'un opéra de Vivaldi. A acquérir de toute urgence.

 



*Vivaldi, Farnace (Pompeo)
avec Mingardo, Zanasi, Banditelli, Fernandez, Forte
dirigé par Savall

Si la distribution ne fait guère réver, si le rôle de Mingardo n'est pas à la hauteur de sa splendeur, si Zanasi est bof, et que Banditelli se demande toujours autant où elle est, ce disque vaut pour la belle direction de Savall qui manque de netteté mais pas de couleurs et pour le Pompeo de Sonia! C'est enooooorme! En deux airs elle écrase le reste de la distribution. L'illustre "Sorge l'irato nembo" est à mon sens le plus beau jamais enregistré, Savall va à toute vitesse et soulève les éléments, Prina le suit à la même allure, imperieuse . Au second acte, un air idoine pour sa voix qui lui permet de nuancer sa prononciation de façon limpide et intelligente au grès des reprises du texte avec de beaux graves qu'on ne lui connaissait pas encore. Elle signe les deux meilleurs moments du disque et je prie pour qu'elle le chante l'an prochain à Pleyel. La prise de son par ailleurs assez ample rend pleinement justice à l'impression qu'elle laisse sur le public dans la salle et à sa glorieuse projection. Il faut bien avouer à ce propos que je n'ai toujours pas compris comment une tessiture assez moyenne pouvait donner une impression si abyssale.

 

 



*Vivaldi, La Senna festeggiante (La Virtù)
avec Lascarro, Ulivieri
dirigé par Alessandrini

 

 

Encore un role vivaldien où triomphe son style et son timbre à la douceur de pêche. "In quest'onde" envoutant avec des envolées maitrisées dans l'aigu plus que convaincantes (et qui feront mouche dans la Partenope de Handel); "Vaga perla benche" à la hauteur de sa prestance, une grande classe au dessus de tout reproche, que rever de mieux pour la Vertu, encore une fois je ne saurai expliquer par quel miracle sa voix se mêle si bien aux volutes de l'orchestre, mais sans doute est-ce le fait de mon hypersensibilité à son timbre. "Stelle, con vostra pace" la trouve touchante dans un lamento où elle est plus délicate et féminine (j'insiste!) que jamais (un peu comme pour son "Crede l'uom"); et puis des chanteuses capable de marrier si bien mordant et densité du chant sont rares. "Cosi sol nell'aurora" lui permet de virevolter de façon envoutante sans être trop capiteuse façe à un orchestre qui sautille discretement, et quelle façon de faire mourir ses phrases encore une fois, quel style: magnifique! Lascarro est un peu dure cependant, donc ne pas négliger la version King avec une meilleure Sampson et Hilary Summers excellente aussi mais qui n'a pa ma préférence.




*Vivaldi, Arie Ritrovate

dirigé par Dantone

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5 mars 2008 3 05 /03 /mars /2008 01:39

 

Lives diffusés à la radio:


*Handel, Alcina (Bradamante)

avec Kalna, Pasichnyk, Kasarova
dirigé par Spinosi

à Paris: compte-rendu ici

à Vienne: la captation très réverbérée est plus favorable à l'orchestre qui semble moins squelettique, mais c'est toujours pénible à entendre. Les interprêtes présentent les mêmes qualités et défauts que pour le spectacle parisien quelques jours plus tard.



*Handel, Messiah


avec Priante, Scano
dirigé par Biondi à Madrid

A oublier; Biondi est incapable de maitriser l'orchestre (un espagnol je crois, en tout cas pas Europa Galante) et de donner une conception claire et structurée de l'oeuvre; tout le monde chante un peu n'importe quoi: à Prina echoient le "But who may abide" et le "He was despised". Bien sur son cantabile est très efficace dans le second, mais on l'a connu plus émouvante; le premier air par contre gagne vraiment à être interprété par un mezzo plus aigu (Kozenaaaaaaaaaa!!!).

avec York, Senn
dirigé par Dantone

Pas bien mieux: Dantone qui est le must pour Vivaldi ne m'a jamais ravi dans Handel, tout est bien sage, sonne bien mais manque d'esprit et d'emportement. Le concert est posterieur à celui dirigé par Biondi et pourtant Sonia semble encore moins à l'aise avec une prononciation de l'anglais vraiment caricaturale (était-elle enruhmée?). York est acide et Senn trop léger.



*Handel, Il Trionfo del tempo e del desinganno (Desinganno)


avec Hallenberg, Breslik, Cangemi
dirigé par Haïm au TCE

Je ne connais pas la retransmission radio en entier; une bonne âme internaute a porté à ma connaissance le "Crede l'uom" et le "Voglio tempo". Le premier est formidable, c'est le terrain de prédilection de la dame; l'interprétation gagnera beaucoup à mon avis dans l'intimité du studio (edit: je m'a bien gouré sur ce point!). Le second est angoissant à souhait, le manque de respiration chronique du Concert d'Astrée étant ici une qualité pour rendre l'ambiance carcérale et nerveuse de ce quatuor qui respire, ou plutôt expire, l'urgence tragique.


avec Aikin, Gens
dirigé par Antonini

Très jolie direction dixseptièmiste toute en détail et en harmonie soignées; je n'ai jamais beaucoup aimé Aikin dans le baroque que je trouve trop sèche et pas toujours juste; Gens s'en sort bien mais est vraiment légère pour le Piacere. Le Desinganno de Sonia s'épanouit à merveille dans cette direction (bien mieux qu'avec Haïm), la qualité de son cantabile fait de cette prestation un délice de chaque instant que tempère juste la sagesse du personnage. On se demande bien pourquoi la Beauté hésite aussi longtemps: dès le premier air, moi, je suis conquis!

 






*Handel, Partenope (Rosmira)avec Schiavo, Auvity
dirigé par Florio à Beaune






avec Invernizzi, Auvity
dirigé par Florio à la Vilette

Rosmira est à mon sens un de ses meilleurs roles; écrit pour la Merighi, une mezzo colorature, le rôle traverse tous les états d'âme: fureur ("Un altro volta ancor" délirant grace à la combinaison de fortes scansions sur "poi..." auquelles succède un court silence angoissé puis reprises du "poi" et tourbillon vocalisant sur "m'inganasti"), superbe guèrriere ("Io seguo sol fiero", glorieuse gigue dans laquelle Prina crane fièrement en dialoguant avec le cor, faisant montre de graves que je ne lui connaissait pass), jalousie ("Furie son dell'alma mia", même procédé que pour le premier air, avec une forte accentuation du "gEElosia" puis "gelosia rabbia e furor" et vocalise sur "rabia", avec un staccato des archets sur chaque syllabe initiale; l'air parcoure une large tessiture et Prina décoche des aigus tous neufs là aussi), mais aussi tristesse avec de superbes lamenti. Bref un rôle en or! J'étais ressorti emerveillé du concert de la Vilette (avec en plus une Invernizzi stellaire), tandis que le live radio de Beaune souffre d'une reverberation excessive. A connaître absolument!!




*Handel,
Amadigi di Gaula

avec Invernizzi
dirigé par Alessandrini à Beaune

connais pas! pour mon plus grand malheur :-(((((((((


avec Pondjicils
dirigé par Alessandrini à Naples

Ben là par contre ce n'est pas ce que l'on fait de mieux en la matière: elle ne se donne pas à fond et en devient commune, l'orchestre est vilain que ça en est insupportable, on se croirait à Halle dans les années 50.




*Handel,
Rodelinda (Bertarido)
avec Bell, Summers
dirigé par Curtis à Londres

Curtis est ici bien meilleur qu'au disque, ce qui confirme mon idée que ce chef et son ensemble ont besoin d'un long moment de répétition et de tourné avant d'arriver à un résultat plus qu'honorable (voir leur Motezuma en cd comparaé au live). Mais bon le succès ne touche ici que quelques airs, l'ensemble étant assez inégal, Curtis a toujours du mal porter le dramatisme et à donner de l'esprit aux opéras de Handel. Preuve de ce succès intermittent, voici le superbe "Se fiere belva ha cinto", on y retrouve les défauts habituels de Prina dans un rôle trop grave pour elle, mais l'allant, le naturel et la légereté de la vocalise me satisfont amplement.

 



*Handel, Giulio Cesare (Cesare)
avec Cencic, Comparato, Remigio
dirigé par Fasolis à Gênes

Attention: OVNI! La partition a été entièrement tripatouillée (et vu le dramatisme foireux de cet opéra, je ne m'en plains pas!), l'instrumentation aussi visiblement (sorte de corne de brume bouchée dans les récitatifs!) et Prina en Cesare on pouvait craindre le gros plantage! Finalement c'est une très belle réussite pour elle que j'ai rarement entendu aussi en forme (du coté de ses modifications: son "Qual torrente" lui est ravi par Nireno et elle récupère le "Se tu consenti" d'Orlando): vocalisation à toute épreuve ("L'empio diro" est le plus rapide que j'ai jamais entendu!), souffle long, niaque dramatique, timbre charmeur ça dépote!








 

 




*Handel, Giulio Cesare (Cornelia)

avec Joshua, Scholl
dirigé par Rousset à Paris

Passé un magnifique premier air et un sublime duo avec Sesto, le role ne lui offre guère l'occasion de briller, son manque de graves abyssaux faisant vite oublier ses airs malgrè des récitatifs très animés.





*Handel, La Resurrezione (Cleofe)
avec Joshua, Bell, Agnew
dirigé par Haïm à Francfort

Vraiment superbe: l'orchestre se bouscule parfois un peu mais le tout ne manque pas de vie. A part Agnew ses partenaires sont excellents; quant à sa Cleofe, je vous ais déjà dit et répété que cette femme avait quelque chose de mystique, alors je ne sais plus quoi vous dire! Un peu d'apophatisme ne fera d'ailleurs pas de mal, écoutez plutôt (non je ne parle pas de l'ami de Mickey).

 







*Pergolesi, L'Olimpiade (Alcandro)
avec Bonitatibus
dirigé par Dantone à Beaune

Un rôle très court, un seul air dans lequel elle est excellente: émouvante, juste, délicate, on est sur un petit nuage, c'est presque trop pour ce messager.

 




*Pergolesi, Il Flaminio
avec Invernizzi, Bonitatibus
dirigé par Dantone à Beaune

Un petit rôle encore dans lequel elle marque moins que Bonitatibus déchainée. L'oeuvre est magnifique, donc à découvrir de toute façon, mais pas forcément pour Prina.




*Scarlatti,
La Vergine dei dolori (la Vierge)

avec Invernizzi, Basso
dirigé par Biondi à Vienne

Prina en vierge Marie, c'est le paradis, la chaleur et la douceur du timbre en plus, même si l'on peut préférer la douleur plus introvertie de Mingardo (concert à Paris), cette Vierge là ne passe pas inaperçue et fait de sa voix un linceul pour le corps meurtri de son fils - oui je sais ça veut rien dire et ça fait sulpicien. Ecoutez donc au lieu de me lire!

 




*Vinci,Partenope (Partenope)

avec Ercollano, Schiavo
dirigé par Florio à Beaune

 

Un autre de ses grands rôles, la guerrière et mythique reine de Naples. L'applomb nécessaire au role ne fait pas défaut (ça non!!), les vocalise manquent encore un peu de précision, mais la caractérisation marque encore une fois, à tel point que c'est dans ce rôle qu'il faut chercher l'origine de l'adjectif "moustachue" dont Clément a gratifié sa voix: il est certain que "Cade mura" manque un peu de féminité :-) mais bon c'est la faute à la superbe et archirythmée partition de Vinci aussi (tellement rythmée que je l'utilise souvent pour me booster quand je fais de la muscu! c'est mille fois mieux que Véronique et Davina! mais je m'égare...). 

 







*Vivaldi, La Griselda (Griselda)
avec Cangemi, Staskiewicz, Jaroussky, Ferrari
dirigé par Spinosi au TCE

Une autre vision du rôle, plus torturée et moins délicate que celle de Lemieux au disque. Le rôle y perd en subtilité mais y gagne en energie combattive pour cette fille des forêts. "Ho il cor" est anthologique!! Le timbre est rond et la projection souveraine, les "fulmini" sont fulgurants (ça tombe bien!), les "mi fa tremar" un peu fragiles (là aussi ça tombe bien!) et l'articulation parfaite; et j'aime beaucoup la façon dont elle allège sa voix pour faire ressortir la féminité et la sensibilité du personnage sur le "a" de "affani" (dédicasse spéciale à vous-savez-qui!).




 




*Vivaldi, Airs alternatifs
dirigé par Dantone à St Michel en Triearche

Pour terminer voilà le clou du spectacle: l'Accademia Bizantina confine à la perfection dans Vivaldi, l'exact équivalent à mes oreilles du Concert Spirituel pour la tragédie lyrique ou des Musiciens du Louvre pour Handel; Prina excelle naturellement dans les airs délicats et lamentos, et pallie ses limites de tessiture par une superbe sensibilité et une vocalisation vive qui semble glisser sur le souffle sans manquer de netteté, d'où une très belle impression de naturel, de spontanéité du chant que vient soutenir sa verve dramatique habituelle. Vivement le disque qui devrait lui être plus favorable que l'acoustique seche de l'eglise de St Michel-en-trifoulli-que-même-la-scnf-elle-connait-pas!(edit: ayééééé!)





*Vivaldi, La Senna festeggiante
avec Cangemi, Abete
dirigé par Bolton

Aussi bon que le cd qui jouit de conditions d'enregistrements meilleures pour profiter de toutes ses nuances et de la douceur de son timbre.


*Vivaldi, Motezuma (Mitrena)
avec Hallenberg, Gauvin, Priante, Nesi, Aikin
dirigé par Curtis

Compte rendu: ici




*Récital à Londres 2005

Au programme, le second air de Cesare, le final de la cantate Amor hai vinto de Vivaldi et surtout le Nisi dominus du même qui est malheureusement un peu exterieur et mériterait un ton plus recueilli, le Cum dederit n'en est pas moins assez beau et le tout ne lui pose aucune difficulté vocale.

 

 

Elle a aussi chanté dans

- L'Incoronazione di Poppea (Ottone) dirigée par Dantone en octobre 2005 à Crémone et à Ravenne en decembre 05 et janvier 06

 



- Il Ritorno di Ulisse in Patria (Penelope) toujours avec Dantone qui semble décidemment beaucoup l'apprécier en octobre 2004 à Cremone avec Zanasi
 

 

 

 

 

 

 

- La Principessa fedele (Cunegonda) de Scarlatti

 


- l' Oratorio di Santa Cecilia et la Santissima Trinita de Scarlatti 
- le Stabat Mater de Pergolesi
- Il Martirio di San Lorenzo de Conti
- le Gloria de Vivaldi
- Bajazet (Asteria) de Vivaldi avec Biondi, Domenech, Jaroussky, Scano, Custer et Senn à Palma de Majorque le 20 avril 2004 et à Valencia le lendemain
- l' Oratorio de Noël et des cantates de Bach
- Il Fonte della Salute de Fux à Graz 
- Aci e Galatea de Handel à Salzbourg 
- Ariodante (Polinesso) à Barcelone (mai 2006) dirigée par Bicket

- Giulio Cesare (Cornelia) à Munich en novembre-décembre 2005 dirigée par Bolton
- Rinaldo de Handel à Milan dirigée par Dantone (en alternance avec Barcellona) en avril 2005

 


- La Resurrezione (Cleofe) à Birmingham le 25 novembre 2004 avec Haïm, Joshua, Agnew et Bell
- Orlando de Handel avec Dantone le 20/22 février 2004 à Ravenne et le 13/15 mars 2004 à Reggio Emilia

 


la Seconde symphonie de Mahler
- un récital à Jesi avec Dantone en mai 2005 
- des cantates de Vivaldi (Cessate; Stabat Mater)et des airs de Handel (Empio diro; Fammi combattere) au TCE avec Antonini le 17 mai 2004

...mais je n'ai trouvé aucune trace de diffusion à la radio, si quelqu'un en sait plus qu'il n'hésite pas à se manifester: il en sera grandement remercié!

 

Ses prochains engagements sont:

- Tamerlano du Bajazet de Vivaldi avec Biondi (Venise Oct07)
- Polinesso avec Moulds (Munich Janv08)
- Andronico du Tamerlano de Handel à Munich avec Bolton (mes P.Audi!) (Munich Mars&Juill08)
- La Messagère et l'Espérance de L'Orfeo avec Christie (Madrid puis Paris Mai08)
- Orlando de Handel à l'opéra de Sydney
- L'Enfant et les Sortilèges à Naples
- Orphée et Eurydice (Jesèpaou Jesépakan)


Ses prochaines sorties de disque sont:
- Alcina(Bradamante) dirigé par Curtis avec Didonato, Gauvin et von Rensburg.

 

Le site de son agent pour vous tenir au courant.

ps: merci à Lurcanio pour les prestations et disques de Sonia qui m'avaient échappé.

 

 

 

 

 

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14 février 2008 4 14 /02 /février /2008 13:55

Introducing Mary Schneider

Bon je devrais être en train de bosser mais je ne résiste pas à l'envie de vous faire partager une découverte lyrique de notre cher Chevalier: Mary Schneider et son fabuleux disque "Yodelling the classics".

 

Voilà ce que ça donne; Nella Anfuso n'a qu'à bien se tenir: 

 

 

 

 
 
 
Ne m'interrogez pas sur l'interêt qu'il y a à faire défiler à toute vitesse des images de stars hollywoodiennes en filigrane sur des paysages alpestres, les arcanes de l'esprit du fan de Mary Schneider qui a conçu cette vidéo me sont impénétrables.
  
Si vous avez réussi à aller au bout de la vidéo comme moi, il est temps de vous interroger sur votre santé mentale.
 
 
 
 
 
Et pour les fans de canto di sbalzo, sachez qu'il y a un volume II !


Avec visiblement un gros budget marketing!

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20 septembre 2007 4 20 /09 /septembre /2007 15:41

Après le déluge d'hommages niaiseux et mércantiles qui ont plu ses derniers jours sur la Callas, comme ce fan de Britney, on serait tenter de hurler: "Leave Maria alone!!" Mais après tout, c'est grace à l'emission hommage pour les 20 ans de sa mort sur Arte que j'ai chopé le virus, donc ne jetons l'eau du bain avec le bébé (sic) dans le lot il y a tout de même eu la rediffusion de concerts filmés toujours aussi passionnants.

Cette année Arte a choisi de ne pas refaire une soirée Thema aussi conséquente qu'il y a 10 ans, seule nouveauté le documentaire de Philippe Kohly, Callas Assoluta. J'était dimanche à Garnier pour la projection de ce documentaire précédé d'extraits du concert de 1958 en ce même lieu et du concert pour l'ORTF en 1965 (en passant d'ailleurs j'ai vu sur grand écran des tas de détails qui m'avaient échappées à la télé sur le jeu de Callas, rien que pour ça je ne regrette pas mes 10€, ah ces regards et cette main pendant le Miserere du Trovatore!). Le documentaire de Kohly, présenté comme la nouvelle référence (et qui sort en dvd) est assez décevant.
Tout d'abord on nous y promet des images inédites: il y en a mais rien d'extraordinaire (un répétition en costume de ville de la Tosca de Paris; les sorties de scène de Poliuto et Medea à Dallas que l'on a déjà vu en plus court; le Sediziose voci de Paris circule sur le net depuis belle lurette; des images de vacances tournées par Grace Kelly ou Onassis...) et en tout cas toujours pas les films amateurs tournés en super-8 par des fans qu'Eve Ruggieri a rencontrés et qui gardent jalousement leur butin destiné à se perdre.
Pour ce qui est de la vie privée de la diva, le documentaire prend en compte les dernières découvertes (l'enfant d'Onassis mort à la naissance notemment) mais appuie franchement trop le coté drame hollywoodien: à les en croire Callas aurait couché avec à peu près tout ses mentors (passionnant), voulait ressusciter le mythe de la diva dès son plus jeune age (faut pas éxagérer c'était juste une petite grosse sans amis qui se réfugiait dans le travail de sa voix, la seule chose qui lui donna une valeur aux yeux de sa mère)... Par contre la période de son premier voyage aux USA est étonnament peu développée (rien notamment sur le contrat du Met et sa romance de l'époque - alors qu'aucune autre ne nous est épargnée ensuite) Enfinon ne compte pas le nombre de phrases qui veulent se la jouer lyrique au détriment de tout sens comme "et elle retrouva sa plus ancienne amie: la trahison!" à propos du mariage entre Onassis et Jackie Kennedy.
Coté présentation de l'artiste ce n'est guère plus fin: on apprend que ses premiers rôles (Abigaille, Aïda, Turandot...) n'étaient pas fait pour elle (sans autre argumentation!), qu'elle n'aimait pas Mozart qu'elle trouvait "trop civilisé" nous dit-on (encore une fois c'est la façon de chanter Mozart "sur la pointe des pieds" à son époque qu'elle n'aimait pas, d'autant que l'on redécouvrait à peine les Mozart serio)... On ne nous dit rien sur la nouveauté de sa façon de chanter et on va même jusque ne pas même mentionner ses Lucia!!
Bref, ce documentaire est loin d'être le meilleur sur la Callas, celui de Claire Alby en 1997 était bien plus interessant, Philippe Kohly étant manifestement plus passionné par le personnage que par la chanteuse.

Pour ce qui est des "nouveautés" qu'Emi sort pour son poulain qui cumule 20% de ses ventes (variété et jazz inclus!): à part le coffret de 70cd regroupant tous les récitals studios pour un prix abordable (99€) interessant pour ceux qui n'auraient pas déjà tout (cela dit je préfererai toujours un coffret pour chaque opéra, c'est comme pour les bouquins) et le second volume des Callas conversation (passionant!), il n'y a rien et surtout pas le DVD qui n'est qu'un best of des concerts de Paris, Stuttgart et Hambourg (qu'il vaut mieux avoir en entier!) agrémentés du Casta Diva de 1957 filmé pour la Rai que l'on trouve facilement sur le net.
Je signale au passage que les reprises par Emi des bandes live de la Callas sont à fuir: pour être propriétaire des droits EMI est tenu de remasterisé les bandes et comme ils ne manquent jamais une occasion de se faire plus de blé, ils se contentent de booster les aigus, d'où un son métallique et des graves étouffés. Dans les récitals live, pour qui connait les originaux, c'est gênant mais pas rédhibitoire, par contre cela écorne sérieusement la célèbre Lucia de 55 avec Karajan et cela rend inécoutable l'Aïda de 51 avec le fameux contre-mi de 8 temps et la Medea de Bernstein.
Si vous voulez vraiment acheter des live de la Callas, une seule maison de disque fait un travail de restauration et de documentation fabuleux et pour aussi cher qu'un coffret emi: divinarecords. Par ailleurs rappellons que tous les enregitrements (non remasterisés) de la Callas réalisés avant 1957 sont dans le domaine public et donc téléchargeables en toute légalité sur le net (rapidshare, eMule...) je prépare une série d'articles avec des liens pour télécharger ces documents (mais ce sera pas pour tout de suite).

Enfin si vous voulez en savoir plus sur la dame, rien de tel que ces bon vieux bouquins, encore faut-il savoir lesquels choisir, voilà une chtite chélekchion:

Tout d'abord les bio et études:
- J.Lorcey, L'Art de Maria Callas, Atlantica: une bible, il y a tout dans ce bouquin, sa bio, sa discographie entièrement commentée disque par disque, des chapitres passionnants comparant live et studio, analysant les Master class, le mythe... ainsi qu'une postface brillante de Mancini qui remet les choses à leur place en cassant les unes après les autres les conneries censées enrichir le mythe de Callas. Lorcey a publié une version plus digeste de cette somme il y a 5 ans agrémentée de jolies photos (Callas immortelle, Séguier)
- J.Ardoin, The Callas legacy, Dutchwork (anglais seulement): avant le livre de Lorcey, la référence par ce grand critique qui l'a connue.
- R.la Rochelle, Callas l'opéra du disque, Bourgois: la référence concernant la discographie de Callas, tout y est, de la liste des exhaustive des lives que l'on pourrait possiblement retrouvé à la technique d'enregistrement des cds EMI en passant par la liste de tous les éditeurs pirates pour chaque live.
- N.Petsalis-Diomidis, Callas inconnue, Plon: l'étude de reférence et exhaustive sur la vie de Callas entre 1923 et 1945, une découverte (pour les fans surtout!)
- Meneghini, Maria Callas ma femme, Flammarion: à prendre avec des pincettes, étant donné que c'est assez subjectif voire mensonger (le coup du vers solitaires qui aurait été responsable de son obésité...), mais qui contient des éléments passionnants sur le rapport entre cette brave fille gauche et son mari et agent de 30 ans son aîné, mais aussi sur sa personnalité.
- Numéro spécial d'Opera International, Février 1978: un must, des textes excellents de Mancini et Celletti notamment (ce dernier je le mettrai ici), introuvable aujourd'hui.


Ensuite les bouquins de photos:
- A.Csampai, Callas, Schirmer-Mosel: le meilleur mélant photos de scène et de la vie privée
- M.Brix, Callas Aufführungen/Performances, Schirmer-Mosel: superbe livre de photos de scènes qui ne coupe pas l'entourage ni les décors et permet ainsi de juger de son impact sur scène.
- S.Galatopoulos, Maria Callas, Fischer verlag: rien de passionnant dans le texte avec pas mal d'erreurs (mais c'était l'une des premières biographie publiée) mais avec des photos de scène rarissimes.

 

Enfin ceux qui mélangent habilement les deux:
- S.Segalini, Callas les images d'une voix, F.van de Velde: un grand classique épuisé, la rigueur musicologique du bonhomme avec de superbes photos dont certaines peu connues.
- C.Alby & A.Caron, Passion Callas, 1001 nuits: excellent livre écrit par des passionnés, idéal pour la découvrir.

Le reste (Hannine-Roussel, Allegri, Cage, Remy, Tubeuf) est soit moins intéressant que les livres ci dessus soit dépassé. Et on évitera soigneusement Lelait, Chapsal, Monestier...

 

Voilà je pense avoir fait le tour de l'essentiel. Je n'ai pas encore vu le nouveau livre de photos qui vient de sortir, je vous en parlerai plus tard.


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3 juillet 2007 2 03 /07 /juillet /2007 22:50

Beverly Sills est morte lundi à 79 ans des suites d'un cancer du poumon. Beaucoup d'hommages fleurissent actuellement sur le net, notamment ici. Pour une fois je me sens vraiment ému par la mort d'une chanteuse dont la carrière est finie depuis bien longtemps, mais Sills dégageait une telle sympathie, une telle joie de vivre que la savoir rattrapée par le temps est presque tragique: inconsciemment je ne m'attendais sans doute pas à ce que ce sourire finisse...

 
 
 

http://www.beverlysillsonline.com/

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